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Au cinéma : «Il était temps»

Publié le 10 novembre 2013 par Masemainecinema @WilliamCinephil

Après « Love actually » et « Good Morning England », Richard Curtis nous offre cette année son troisième long-métrage en tant que réalisateur avec « Il était temps », dont il signe aussi le scénario. On retrouve Domhnall Gleeson, interprète de Bill Weasley dans la franchise « Harry Potter », et Rachel McAdams, vu dans « Minuit à Paris » ou « Sherlock Holmes », dans les rôles principaux. C’est la troisième fois consécutive que Bill Nighy joue devant la caméra de Richard Curtis, d’autant qu’il a tourné dans chaque film du réalisateur. « Il était temps » sortait dans nos salles françaises le 6 novembre 2013.

Synopsis : Lors de la nuit d’un énième nouvel an particulièrement raté, le père de Tim apprend à son fils que depuis des générations tous les hommes de la famille maîtrisent le voyage intertemporel. Tim ne peut changer l’histoire, mais a le pouvoir d’interférer dans le cours de sa propre existence, qu’elle soit passée ou à venir… Il décide donc de rendre sa vie meilleure… en se trouvant une amoureuse. Malheureusement les choses s’avèrent plus compliquées que prévu.

On pourrait croire qu’à force de créer des comédies romantiques en tout genre, Richard Curtis tournerait en rond, radoterait ou pire encore, ennuierait. Il n’en est rien. « Il était temps » est un long-métrage aussi touchant que drôle, mais il est avant tout intelligent dans son scénario. Si il ne se concentre que sur cette histoire d’amour, entre Tim et Mary, durant sa première heure, c’est pour mieux parler de la famille en général dans sa deuxième. Richard Curtis dépasse les frontières des comédies romantiques standards et progresse habilement vers un film sur la vie, très simple mais profondément juste. D’ailleurs, sa simplicité est un grand atout. Tout d’abord pour pouvoir charmer et toucher les gens sans les encombrer de sentiments et de propos lourds, et ensuite car l’explication de voyage dans le temps est assimilée, comprise et acceptée au bout de quelques minutes seulement. Nul besoin de décodeur pour comprendre un film de Richard Curtis, qui, par son écriture simple et juste, est compris de tous.

On découvre Domhnall Gleeson dans un rôle principal digne du talent de cet acteur irlandais. Il nous conquit par son charme et sa naïveté presque naturelle. On pourrait presque y voir une sorte de cousin à l’éternel personnage amoureux de Hugh Grant dans « Quatre mariages et un enterrement » où les regards timides et la maladresse dressaient un personnage tout à fait attachant. C’est Rachel McAdams qui interprète le deuxième personnage principal du film. On se retrouve très vite subjugué par sa beauté et son talent, qui n’ont jamais fait aussi bon ménage. Bill Nighy surprend une nouvelle fois avec le rôle du père de Tim. Il se retrouve là où on ne l’attend pas forcément, très loin de ses rôles de déchainés de « Love actually » et « Good Morning England » … La surprise n’en est que plus forte. Le reste de la famille est interprété avec talent par Lindsay Duncan, Lydia Wilson et Richard Cordery. D’ailleurs, ce personnage de l’oncle, joué par Richard Cordery, nous prouve, une nouvelle fois, que Richard Curtis a le talent d’écrire des personnages qui peuvent paraitre insignifiant mais terriblement fort par la suite, ne serait-ce que le temps d’une courte scène.

D’un point de vue de la réalisation, Richard Curtis s’est surpassé et continu, dans cette régularité, à livrer une réalisation plus travaillée de film en film. Il réalise des plans d’une beauté fracassante comme ce plan où l’on découvre pour la première fois le personnage de Rachel McAdams qui sort littéralement du noir, porté par une petite lumière chaude derrière elle et où le charme de l’actrice n’a jamais été aussi bien filmé à l’écran. Comme à son habitude, le réalisateur porte un intérêt tout particulier à la musique, qui n’a jamais été aussi moderne. Elle sert toujours à porter les émotions du film, bien présentes, et ne veut jamais en créer des factices. De toute façon, les sublimes décors britanniques aident, eux aussi, à porter cette émotion ambiante. « Il était temps » se termine par un mélange de plans où l’on peut voir sur la première moitié : les personnages du film, et sur l’autre moitié : de parfaits inconnus. Au fond cela résume parfaitement « Il était temps », qui n’est qu’une fenêtre ouverte sur la vie. Il est aussi simple, dur, touchant, beau que la vie elle-même.

« Il était temps » est un film aux allures de comédies romantiques qui va se transformer, petit à petit, en film sur les sentiments familiaux. Aussi touchant que drôle, ce nouveau film de Richard Curtis confirme son talent pour l’écriture et pour donner vie à ses histoires sur grand écran.

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Il était temps. De Richard Curtis. Avec Domhnall Gleeson, Rachel McAdams, Bill Nighy, Lindsay Duncan, Lydia Wilson, Richard Cordery, Tom Hollander, …

Sortie le 6 novembre 2013.


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