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De la poudre aux nez

Publié le 10 novembre 2013 par Wtfru @romain_wtfru

cocaine

Avec l’échec des 35 heures, la multiplication des contrats précaires, l’augmentation du rythme scolaire, le nouvel album de Stromae et la hausse du prix des cigarettes il faut désormais s’accrocher pour tenir la cadence. Nous savons tous que vous n’êtes pas du genre à vous faire rouler dans la farine, mais l’idée ne vous déplait pas. Alors au lieu de prendre la poudre d’escampette et tout balancer, vous préférez prendre celle importée des Andes pour affuter votre spiritualité déplacée.  Le trafic de cocaïne se porte très bien, merci, c’est gentil de prendre de ses nouvelles, mais entre nous, vous le saviez déjà un peu. Pourquoi ? Et bien simplement parce que vous en consommer beaucoup plus qu’avant, pardi ! D’ailleurs, il n’y a qu’à regarder notre calendrier et lever notre verre à la santé de chaque mule qui s’est faite attrapée ou à la santé du douanier qui a eu du flair : on ne vous laisse même pas la première quinzaine d’octobre avant de vous écrouler – de notre côté on peut tirer jusqu’aux fêtes de fin d’année parce qu’on sait boire. La dernière saisie record française a eu lieu à Roissy : ce n’est pas moins de 1,3 tonnes de neige qui on été saisie. Un arrivage certainement prévu en anticipation des normales saisonnière un peu plus douces qu’a l’accoutumée. On pourrait continuer ainsi avec vendredi 4 octobre une saisie de 3 tonnes sur le littoral équatorien, prêtes à traverser le Pacifique. Le 5, une demi-tonne est trouvée au fond d’un camion-citerne sur la côte caraïbe colombienne. Le 11, une tonne et demie est saisie dans le port de Piura au Pérou. Ce dernier est aujourd’hui le premier producteur de feuille de coca et de chlorhydrate de cocaïne. Il a ravi la place à la Colombie, qui ne serait plus qu’au troisième rang, derrière la Bolivie. Plus de 90 % des saisies de cocaïne se font sur le continent américain.

Nous pensions que la route africaine, principalement à l’ouest, était en plein essor mais le conflit au Mali à obligé les narcotrafiquants à trouver des alternatives. Ces bonhommes font preuve d’une dextérité absolument fantastique lorsque nous parlons d’innovation, d’anticipation, d’investissement, de prise de risque et de jeux de pouvoir. A bas le conformisme ! Nous adressons donc une lettre ouverte à toutes les universités et écoles de commerce pour qu’une validation des acquis de compétences soit mise en place dans les délais les plus brefs, de manière à ce que ces personnages viennent enseigner à nos enfants comment devenir des chefs d’entreprise performants ou des élus exemplaires.

Les routes changent et le marché Européen reste le plus attractif. Normal, on pense être un peu plus dans la merde que les autres, il nous faut donc un exutoire. Un kilo de poudre très pure vaut entre 800 et 2 000 dollars quand il sort du « laboratoire » dans les Andes, 6 000 quand il arrive à son port d’embarquement, 10 000 en Amérique centrale, 30 000 dans les rues de New York, le double à Paris. A ce stade, la poudre, largement coupée d’autres substances, n’est plus pure du tout. Vous voyez bien que se plaindre pour rien fait de nous de vrais pigeons.

Même si le marché européen et en légère hausse, il reste proportionnellement faible en terme de quantités absorbées, les états du Sud étant eux directement exposés à ce fléau de part la localisation géographique des champs de coca. Ce que nous croyons être un problème Sud-Nord pourrait bien se transformer en problème Sud-Sud ce qui ferait de la cocaïne le sida de l’Amérique latine. 


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