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On ne joue pas avec la mort d' Emily Saint John Mandel

Par Sylvie

Canada

On ne joue pas avec la mort d' Emily Saint John Mandel

Editions Rivages, thriller, 2013

Voici un roman noir très original qui. par sa forme, ne ressemble à aucun autre. Bien qu'il soit publié dans la collection thriller, le recit est avant tout basé sur.....l'attente !Il ne se passe pas grand chose, tout est dans l'atmosphère et dans l'intériorité du personnage principal...

Anton Walker est un jeune cadre new-yorkais travaillant dans une société faisant des recherches sur les réseaux de distribution des eaux. Alors que son entreprise est retenue pour étudier les canalisations de la ville de New-York, il est tout d'un coup écarté de ses fonctions, se retrouvant à trier des documents dans l'entresol...Tout commence donc comme un récit kafkaien....Et tout est de plus en plus mystérieux lorsque Anton part en voyage de noces sur une ile italienne et qu'il doit avouer à sa femme qu'il doit rester plus longtemps sur l'ile pour receptionner un étrange colis......

Ce n'est que le début des mystifications......Nous allons bientot faire connaissance avec l étrange famille d'Anton...Il sera question de trafics de faux passeports, d' immigration de filles de l'est dans des conteneurs, d'oeuvres d'art volées, entre autres...

Le talent de cette jeune auteur canadienne réside d'abord dans la construction de son récit. Les chapitres ne sont pas datés si bien que l'on navigue sans trop le savoir entre présent et passé...Les différents personnages apparaissent peu à peu:la cousine d'Anton, ses parents, sa femme, sa maitresse....Tout ces personnages vont, à un moment ou un autre, tromper l' autre, jouer un double jeu....

Au fur et à mesure des révélations, il y a toujours  cette attente, interminable....pour le personnage d'Anton mais pas pour le lecteur....car l'auteur sait créer des atmosphères étranges qui nous happent. 

Il y a d' abord ces magnifiques descriptions de paysages bien distincts : les quais de l'East River à Brooklyn, touches de mélancolie pure puis le soleil et le bleu de l'ile d' Ischia, lieu possible de la rédemption.Et puis des éléments insolites comme le voyage du chat d' Anton, son plus fidèle compagnon dans ce monde de mystification.

 

L'auteur excelle dans la descriptipn de lieux feutrés ou les individus peuvent se cacher pour y dévoiler leur intimité. Il en ressort un roman très original, oscillant constamment entre langueur et tension.

Juste un brin de violence et surtout psychologique . Il est surtout question de destin auquel on doit échapper, comme dans une tragédie grecque. Anton parviendra-il àcéchapper au poids de sa famille ?Telle est la question...


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