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Les couleurs de Virginie, par Virginie Tanguay…

Publié le 12 novembre 2013 par Chatquilouche @chatquilouche

Les couleurs de Virginie, par Virginie Tanguay…

      Je perçois la vie comme un jeu où nous sommes les acteurs ayant le privilège d’écrire notre scénario.  Il est possible, à chaque moment, d’être le maître de ses désirs et de s’adapter à son environnement.  Tout au long de notre parcours de vie, il y a des obstacles parfois difficiles à surmonter.  Un événement triste pour quelqu’un peut sembler anodin pour un autre.  Cela dépend de notre perception.  Je choisis de voir le bon côté des choses.

 En cette douce matinée, une écharpe de neige recouvre la campagne.  Ce blanc pays, qui revient à chaque fin d’automne, fait valser les flocons et dessèche les roseaux.  La dormance s’installe et la clarté du jour s’amoindrit.  C’est à ce moment précis que la féerie me comble de joie.  Même si la température est souvent incommodante, elle m’énergise.

 La première neige offre des paysages sous un nouveau jour, bénéfique pour l’inspiration et la création d’œuvres d’art.  Également, elle rappelle à plusieurs d’entre nous un souvenir.  Pour ma part, elle coïncide avec le jour de notre naissance, à mon frère jumeau et moi.  À ce que l’on dit, nous étions enlacés l’un à l’autre.  Nous avions décidé de vivre malgré un pronostic de mort, vu notre prématurité.  Donc, pour moi, les tempêtes qu’apporte l’hiver sont un symbole de chaos qui se résorbe.  J’apprécie la blancheur de notre belle province.

  Profondément enraciné, l’arbre, dès les premiers frimas, s’adapte pour survivre à l’hiver.  Tranquillement, l’énergie vitale n’est plus destinée aux feuilles, car elles mourront de toute évidence.  Après avoir présenté ses multiples couleurs, les pétioles se détachent et le sol accueille les feuilles évanouies.

 Les animaux sauvages ont un instinct puissant et sont débrouillards.  Les ours noirs hibernent dans leur tanière tapissée de plantes ligneuses.  À l’abri des rafales et dans l’obscurité de leur hutte, les castors se blottissent.  Nues et inoffensives, les grenouilles des bois trouvent refuge sous les litières forestières.  Ayant le luxe de pouvoir voler, les oiseaux migrateurs fuient vers des lieux plus exotiques.  Décidément, dame nature travaille fort pour qu’il y ait harmonie.  Je suis choyée de passer l’hiver dans le confort de mon foyer.

 Dans quelques mois, je réaliserai que les pierres non loin des berges luisent sous un soleil ardent, que les ruisseaux inondent les plaines, que les hirondelles rentrent au bercail et qu’une bruine rafraîchit ma peau.  J’entendrai l’écho du coassement des grenouilles qui voudront s’accoupler, et pointeront les pousses tendres des arbres.  Que c’est beau la vie !


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