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36 heures de la vie d'une femme : Agnès Bihl nous offre un deux en un!!!

Par Filou49 @blog_bazart
13 novembre 2013

 agnes bihl

Même si elle n'est ni Barbara ni Renaud, la chanteuse a son ton, ému, et sa langue, riche, pleins de conviction. Son interprétation vibrante se pose sur des musiques intemporelles parfois recouvertes, hélas !, d'une touche passéiste. Dans un recueil de nouvelles du même titre sorti simultanément, Agnès Bihl reprend et développe les aventures des personnages du disque. 
En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/culture/musique/airs-du-temps-agnes-bihl_1293398.html#XiZpc7xOUTA5VdeE.99

Observatrice souvent grinçante, Agnès Bihl - fille d'un des cofondateurs du PSU - s'est imposée en quatre albums aux thèmes tendres ou revendicatifs. Le cinquième, 36 Heures de la vie d'une femme (parce que 24, c'est pas assez), déroule en 14 chansons pimpantes des chroniques sur une mère, une déprime, une insomnie, des imbéciles, une manif... 

Les influences d'Agnès Bihl sont multiples, plantées dans la Rive gauche ou la chanson réaliste. Même si elle n'est ni Barbara ni Renaud, la chanteuse a son ton, ému, et sa langue, riche, pleins de conviction. Son interprétation vibrante se pose sur des musiques intemporelles parfois recouvertes, hélas !, d'une touche passéiste. Dans un recueil de nouvelles du même titre sorti simultanément, Agnès Bihl reprend et développe les aventures des personnages du disque. 


En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/culture/musique/airs-du-temps-agnes-bihl_1293398.html#XiZpc7xOUTA5VdeE.99

Observatrice souvent grinçante, Agnès Bihl - fille d'un des cofondateurs du PSU - s'est imposée en quatre albums aux thèmes tendres ou revendicatifs. Le cinquième, 36 Heures de la vie d'une femme (parce que 24, c'est pas assez), déroule en 14 chansons pimpantes des chroniques sur une mère, une déprime, une insomnie, des imbéciles, une manif... 

Les influences d'Agnès Bihl sont multiples, plantées dans la Rive gauche ou la chanson réaliste. Même si elle n'est ni Barbara ni Renaud, la chanteuse a son ton, ému, et sa langue, riche, pleins de conviction. Son interprétation vibrante se pose sur des musiques intemporelles parfois recouvertes, hélas !, d'une touche passéiste. Dans un recueil de nouvelles du même titre sorti simultanément, Agnès Bihl reprend et développe les aventures des personnages du disque. 


En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/culture/musique/airs-du-temps-agnes-bihl_1293398.html#XiZpc7xOUTA5VdeE.99

Voilà un projet très original et ambitieux, provenant d'une chanteuse, Agnès Bihl, dont j'avais déjà entendu parler ( forcément lorsqu'on traine plusieurs de ses oreilles dans la chanson française), mais sans savoir précisement ce qu'elle faisait également.

Il faut savoir qu' Agnès Bihl est une chanteuse engagée et enragée, née en 1975, qui tient sa vocation d'un concert d'Allain Leprest et sort donc de cette mouvance d'une chanson exigeante et très littéraire.

Et mon premier contact avec Agnès Bihl n'est pas simple mais double, puisque figurez vous qu'elle sort en cette rentrée, à la fois un album de chansons et un livre.

Cela s'est déjà vu me diriez vous, exemples ( que je n'ai pas en tête) à l'appui, certes, mais je vous rétorquerez ( j'aime bien avoir ce genre de dialogues imaginaires) que,  contrairement à certains artistes qui peuvent développer plusieurs projets totalement interdépendants les uns des autres, ceux d'Agnès Bihl qui s'appellent 36 HEURES DE LA VIE D'UNE FEMME (parce que 24, c'est pas assez) sont étroitement imbriqués les uns aux autres, puisque après avoir enregistré son 5 e album coposé de 14 morceaux, elle a décidé de prolonger son album en adaptant ces 14 morceaux en prose, avec un recueil de 14 nouvelles, qui reprend les 14 titres de son album, mais en les déclinant d'une autre façon.

Ce qui donne du coup,  36 HEURES DE LA VIE D'UNE FEMME (parce que 24, c'est pas assez)- le sous titre  est indispensable pour comprendre l'esprit de l'artiste . C'est un album et un livre que j'ai eu la chance de découvrir quasiment en simultané. Et comme j'ai l'habitude de chroniquer à la fois l'actualité musicale et littéraire, tout cela tombait à merveille!

agnes-bihl-36-heures-de-la-vie-d-une-femme-parce-que-24-c-est-pas-assez

L'album et le livre se complètent à merveille, même si dans l'ensemble, j'ai été plus convaincu par la Agnès Bihl chanteuse ( son métier à la base), la profondeur de ses textes, la joliesse de ses mélodies,  et sa voix, profonde et intense qui magnifie ce nouvel album l'on croisera tour à tour ( comme dans le recueil) une insomnie révoltée, une gueule de bois assumée, une manif amoureuse, un ciné club émouvant ( très beau morceau qui ne peut que me toucher), une sieste crapuleuse ou une ex encombrante dans une galerie de portraits qui débordent encore une fois d'énergie et d'émotions.

La complainte de la mère parfaite

 Les thèmes du disque sont très variés : la peur de l'engagement, l'homosexualité, la maternité, la solitude, le Mouvement Pro Vie, la violence, l'adolescence, le syndrôme de la "super woman".

En fait,  Agnès Bihl joue à fond la carte de la femme contemporaine, qui s'épuise à force de jouer tous les rôles : amoureuse passionné, mère attentionnée,  fetarde qui doit assumer le lendemain, militante engagée, cinéphile nostalgique, bref une femme multiples et l'auteur  excelle dans l'art de brandir toutes les émotions et les contradictions qui ont fait cette génération de la crise dont les combats sont à la fois quotidiens et séculaires (« moi, j'ai jamais su faire pour savoir à la fois rester femme, être mère, et essayer d'étre moi »)

Agnes Bihl 01

Clairement, ces 36 heures  dans la vie d'une femme nous offrent un bel opus musical, qui déborde de partout,afin de nous parler de toutes ces contradictions, comme notamment l'illustre ce beau morceau "j'ai pas le temps d'avoir le temps" que je vous propose de suite  :

Et comme je le disais en début de billet,  Agnès Bihl  a osé le pari fou d'adapter tout son album en prose, nous offrant alors les 14 chansons transformées en courtes histoires dans un exercice de style littéraire qui est donc sa première experience littéraire, et qui la confirme une fois de plus comme l'une des plumes les plus inventives de la chanson française.

A travers ces nouvelles, toutes rédigées au départ des chansons que l'auteure avait écrites pour le CD du même nom), Agnès Bihl traite des mêmes  thématiques que sont   souvent sous la forme d'un monologue, d'une confidence ou encore d'un vrai cri du coeur.

Agnès Bihl offre ainsi, comme dans le CD, mais à chaque fois sous un angle différent, un vrai concentré d'histoires où la femme joue un rôle primordial, ces histoires  où l'on croise des personnages de tous horizons, au détour d'une sieste crapuleuse, d'une gueule de bois assumée, d'une manif amoureuse, d'une conversation de comptoir...

Bébé dans le ventre de sa maman, mort assistant à ses propres funérailles, couple en mal d'intimité, fêtarde invétérée, Don Juan pris à son propre piège, psychanalyste psychopathe, concierge sans humanité : totalement imaginés ou bien vivants, tous sont différents mais tous ont un lien, évoluant au gré de la plume bien pendue d'Agnès Bihl.

36h vie femme


On voit ainsi très bien qu'Agnès Bihl aime tout autant qu'en tant que chanteuse, beaucoup jouer avec les mots (chaque texte commence d'ailleurs par la définition d'un mot en rapport avec la suite) et rehaussant des scènes de la vie quotidienne  souvent d'une pointe d'ironie et d'un second degrès bienvenu. Parmi les nouvelles que je préfère et dont la comparaison avec la chanson éponyme m'a semblé la plus pertinente , citons "Le baiser de la concierge" ou l'histoire vraie tragique, mais douce en même temps,  de 3 enfants enfermés durant plusieurs mois pendant la seconde guerre mondiale;"Ciné-club" dans lequel l'hommage au cinéma des années 50-60 de la chanson donne ici lieu à une réflexion plus amère sur les rêves de gloire inacessibles d'une actrice qui se voyait star et qui doit se contenter de  figurante de pub.

Mais ma préférée est sans doute est "La déprime", drôle et subtile,  dans laquelle une jeune femme se confie à un psy (dont le dénouement pourrait faire penser à Confidences trop intimes, un film trop méconnu de Patrice Leconte).

Bref, ce recueil est certes inégal, car certaines de ces nouvelles manquent de souflle et de maitrise,  mais l'entreprise est suffisament originale et audacieuse pour ne pas susciter un vif intéret pour ce projet pleinement assumé par Agnès Bihl.


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