18 novembre : Anton Dertovk présentera le Chili de 1964 à 1988 au Café Liberté de Paris
Publié Par Xavier Driancourt, le 15 novembre 2013 dans ÉvénementsAnton Dertovk est doctorant, chercheur en histoire de l’économie. Dans le cadre de ses recherches sur Friedrich Hayek et Karl Polanyi, il vient de passer plusieurs mois au Chili pour effectuer des recherches sur la mise en œuvre économique des idées socialistes de l’Unité Populaire puis libérales des Chicago Boys entre 1970 et 1988.
La séance du Café Liberté de Paris le 18 novembre 2013 aura pour thème le Chili de 1964 à 1988.
Anton Dertovk présentera un exposé de cette période notamment en matière économique.
Le 17 novembre 2013 sera un grand jour d’élections au Chili puisque, outre les élections parlementaires, sénatoriales et régionales, aura lieu le premier tour de l’élection présidentielle. Celle-ci devrait voir sélectionnées pour le deuxième tour, deux candidates à la tête des deux principales coalitions : Michelle Bachelet (Nueva Mayoría, centre-gauche) et Evelyn Matthei (Alianza, droite).
Ce qui retiendra notre attention est que ces deux dirigeantes politiques sont aussi filles de généraux dont l’un, Alberto Bachelet, fut nommé à un poste important sous l’Unité Populaire et périt ainsi pour son soutien à Allende, torturé dans les geôles de l’Académie de guerre des Forces Armées que dirigeait alors…. Fernando Jorge Matthei Aubel, le père d’Evelyn. Par cette anecdote au potentiel romanesque certain, c’est tout le passé du Chili qui refait une fois de plus surface et n’en finit pas d’être présent dans le pays. Alors que l’écho des commémorations des 40 ans du coup d’Etat résonne encore, nous profiterons de cet espace de discussion pour tenter de prendre un point de vue décalé par rapport à ceux que nous avons pu entendre au cours du mois de septembre 2013.
Ainsi, après une rapide fresque historique de la période considérée, nous nous arrêterons sur trois grands axes de réflexion.
1) En réinscrivant l’expérience Allende dans le « temps moyen » du Chili, et notamment la présidence précédente, celle d’Eduardo Frei Montalva (démocratie chrétienne, 1964-1970), nous pourrons nous interroger sur la continuité ou la rupture des deux projets politiques. Y a-t-il eu un saut qualitatif entre le réformisme défendu par Radomiro Tomic et l’aile gauche du Parti Démocrate Chrétien en 1970, et la révolution avec du « vin rouge et des empanadas » défendue principalement par Allende et le Parti Communiste ? Ou a-t-on assisté au Chili à un phénomène que décrivait Friedrich Hayek dans La route de la servitude ?, c’est-à-dire un schéma “d’inflation” collectiviste comprise dans son propre ADN et qui menait tôt ou tard au totalitarisme puis au chaos politique et économique, processus que le coup d’État aurait interrompu ?
2) En connexion avec l’évolution du Parti Démocrate Chrétien pendant la période Allende, nous verrons le rôle des Forces Armées, depuis le meurtre du Commandant en Chef, René Schneider, en 1970, jusqu’au coup d’État du 11 septembre 1973, en passant par l’arrivée de ministres militaires au gouvernement, en novembre 1972, à la demande de Salvador Allende, et par le 23 août 1973. Cette dernière date voyait le Commandant en chef, Carlos Prats, démissionner, pendant que le PDC donnait son blanc-seing à un coup d’État afin de décanter l’impasse institutionnelle dans laquelle se trouvait prise le pays depuis mars 1973 (et ce jusqu’aux prochaines élections …en 1976). Le lendemain Augusto Pinochet remplaçait son supérieur à son poste. Nous nous arrêterons sur ces deux personnages-clefs de l’histoire chilienne, et les deux modalités de fidélité à la patrie qu’ils incarnent.
3) Enfin, nous pourrons revenir sur le nouveau modèle sociétal que Pinochet confia aux ‘Chicago Boys’ pour son pan économique et (notamment) à Jaime Guzmán, « père » de la constitution de 1980, toujours en vigueur dans le pays.
Le socialisme d’Allende constituait il une rupture dans la politique chilienne ou bien l’accélération d’une évolution déjà amorcée sous couvert de démocratie sociale ? Le libéralisme économique conduit par les Chicago Boys était il un retour à la normale ou une révolution libérale ? Quelles furent les légitimations et les résultats de ces deux politiques ? Menacèrent elles ou facilitèrent elles les libertés politiques ? Entre la présidence révolutionnaire de Salavodr Allende et le coup d’état de 1973 affirmant répondre à l’appel du parlement et de la haute cour de justice, qui agissait dans le respect de la constitution ? C’est autour de ces questions que le Café Liberté de Paris vous propose de débattre le lundi 18 novembre à 20h au Horse Tavern, 16 carrefour de l’Odéon, à Paris (à quelques mètres des cinémas).
Anton Dertovk sera l’invité du Café Liberté de Paris le 18 novembre à 20h au Horse Tavern Odéon, 16 place de l’odéon à Paris.
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