Cette étude confirme et identifie ainsi une vulnérabilité sous-jacente de certains bébés, au risque de mort subite du nourrisson, indépendamment de l’environnement et du couchage de l’enfant. Ces chercheurs de l’hôpital de Boston, qui publient leurs conclusions dans l’édition de décembre de la revue Pediatrics, soulignent ainsi la nécessité de détecter et de traiter de manière précoce cette vulnérabilité sous-jacente. Ce qui n’exclut pas, bien entendu, de respecter les recommandations « sécuritaires » concernant le sommeil du nourrisson.
Certains bébés vont mourir soudainement et de façon inattendue, dans des environnements de sommeil à la fois sécuritaires et non sécuritaires en raison de ces anomalies du tronc cérébral, une zone de l’encéphale, située à l’avant du cervelet et qui communique avec la moelle épinière.
Le Dr Hannah Kinney, neurologue à l’hôpital d’enfants de Boston et qui s’est retrouvée, dans sa pratique clinique face à des cas de mort inattendue du nourrisson, a réexaminé leurs données, examiné les cas de 71 nourrissons décédés et autopsiés et a pu analyser des prélèvements du tronc cérébral. Les enfants victimes ont été répartis en plusieurs catégories selon la cause, connue ou inconnue du décès subit. Enfin, son équipe a comparé 15 bébés victimes de mort subite et dont le ne pouvait être expliqué par l’asphyxie à 35 victimes dont le décès pouvait être lié à l’asphyxie et à 9 nourrissons, témoins, clairement décédés d’autres causes.
Des anomalies qui perturbent le contrôle des fonctions vitales : Les chercheurs identifient alors, dans les 2 premiers groupes, des anomalies du tronc cérébral qui impliquent la sérotonine, les récepteurs de la sérotonine, les récepteurs GABA ainsi qu’une protéine qui régule la sérotonine. Ces anomalies du tronc cérébral vont perturber le contrôle de la respiration, du rythme cardiaque, de la pression artérielle et de la température pendant le sommeil, et qui, selon les chercheurs, qui vont empêcher les bébés de se réveiller quand ils inhalent trop de dioxyde de carbone en cas de mauvaise ventilation ou quand leur température est trop élevée.
Des résultats qui confirment des vulnérabilités sous-jacentes à la mort subite inexpliquée du nourrisson et qui contribuent à l’expliquer même dans des environnements de sommeil adaptés.
Il s’agit maintenant de développer un test pour détecter cette vulnérabilité sous-jacente chez les bébés puis de pouvoir la traiter. C’est l’objectif des recherches en cours de l’équipe.
Source: Pediatrics December, 2013 (à paraître) via Eurekalert (AAAS) Brainstem abnormalities found in ‘SIDS’ infants, in both safe and unsafe sleep environments (Visuel NIH)
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