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Quand la folie Feydeau croise la réjouissante malice de Zabou Breitman...

Publié le 15 novembre 2013 par Fousdetheatre.com @FousdeTheatre

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Au Vieux-Colombier, l'actrice sublime l'amusant "Système Ribadier" de Georges Feydeau en décuplant l'hystérie des personnages, l'absurde et le délire des situations, sans oublier de distiller dans l'ensemble une fantaisie poétique très personnelle. Le résultat prend la forme d'un éclat de rire d'une heure cinquante, porté par six comédiens fabuleux, une belette empaillée dont nous tairons l'usage afin de ne pas vous gâcher la surprise, et un chien bien vivant qui ne manque pas de "toupet" (comprenne qui verra...).

L'intrigue de ce vaudeville tourne autour du traditionnel triangle amoureux. Le mari, la femme et  l'amant. Ici Angèle Ribadier, épouse d'une méfiance maladive depuis qu'elle a découvert que son ancien mari la trompait à tour de bras. Son époux, Monsieur Ribadier, qui pour rejoindre ses maîtresses en toute tranquillité hypnotise sa moitié le temps de la récréation... Et le brave Thommereux, amoureux de Madame depuis son premier mariage, par ailleurs ami de Ribadier, qui fera tout pour ouvrir les yeux de l'endormie et la conquérir...

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Evoluant dans un somptueux décor du regretté Jean-Marc Stehlé (la rue et la façade du Vieux Colombier qui pivote pour laisser place au salon des Ribadier, "théâtre" des opérations), chacun s'en donne à coeur joie. Laurent Lafitte (Ribadier) campe un tombeur d’une lâcheté crasse, au rire aussi bête qu’hilarant. Masque une calvitie conséquente sous un postiche qu’il coiffe et bichonne à longueur de journée. Savoureuse trouvaille. De la femme relativement apprivoisée à la mégère tonitruante, en passant par l’épouse vengeresse, Julie Sicard donne à cette pauvre Angèle une sacrée dimension. Laurent Stocker (Thommereux) est un irrésistible zébulon  survolté, nerveux, fougueux, sautillant, gesticulant, “translatant“ (oui oui...), allant jusqu’à se défenestrer. Impayable trio faisant preuve d’une créativité et d’une technique étourdissantes. En salle, les rires atteignent leur paroxysme au cours d’un dialogue en boucle dont on se demande s’il aura une fin. A ce moment-là des larmes coulent sur les joues des spectateurs tant la démence semble générale et irréversible… 

Autour d’eux, Nicolas Lormeau incarne un vigneron cocu haut en couleurs, plus soucieux des qu’en dira-t-on que des cornes qui lui poussent. Martine Chevallier compose une bonne impayable, corruptible à souhait, dont la gorge généreuse attire les mains baladeuses de la gent masculine, à commencer par celles de Christian Blanc, truculent cocher amoureux.

Bref, un divertissement familial idéal pour les fêtes de fin d’année.

Mais dépêchez-vous, il semblerait que cela soit déjà presque complet.

Jusqu'au 5 janvier. 

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Photo : Brigittte Enguérand / Collection Comédie Française


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