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Allô Nabilla, sauve moi de là

Publié le 15 novembre 2013 par Wtfru @romain_wtfru

Ce mardi soir, le petit monde télévisuel était en ébullition. Le phénomène Nabilla s’attaque aux États-Unis. Pendant trois semaines, l’ex-candidate de L’amour est Aveugle, révélée dans les Anges de la Téléréalité, offre son quotidien à Los Angeles à toute la France entière. En compagnie de sa famille (grand-mère/mère/petit frère), son copain, deux amies et son assistant, Nabilla tente de percer à Hollywood.

Un programme familial pour des raisons économiques

Nabilla l’annonce. Devenir une star américaine est son rêve. Comme son idole Kim Kardashian, la Suissesse peut enfin se targuer d’avoir sa propre émission de téléréalité. Produit par la Grosse Équipe – boite de production de Jeremy Michalak —, nous suivons pendant 3 semaines les aventures de la starlette aux USA en compagnie de ses amis et de sa famille. Pourtant, avant tout, l’émission est une énième possibilité de faire fructifier la marque Nabilla. Dès le début du programme, la brune incendiaire parle avec amour de sa famille et défend des valeurs honorables. Dans un souci d’audience, la téléréalité de NRJ 12 s’adresse à un grand public. Une émission que la famille peut regarder ensemble et surtout parfaite pour attirer les publicitaires de tous les horizons.

La famille de Nabilla au complet

La famille de Nabilla au complet

Au premier semestre 2013, la chaine a connu un vrai trou d’air. D’après un article de BFM TV, les pertes opérationnelles ont quadruplé ! Une perte de 8,3 millions d’euros. Son chiffre d’affaires est touché. Il a reculé de 6,4 % malgré des audiences en hausse. Alors pourquoi ? NRJ avance deux explications. Dans un premier temps, le marché publicitaire reste toujours le nerf de la guerre. Il est mauvais, miné notamment par M6 qui a cassé les prix. D’autre part, NRJ subit la déception Star Academy. L’émission phare de TF1 dont les droits ont été rachetés par le groupe de Jean-Paul Baudecroux, a couté près de 4 millions d’euros. Pour répondre à cette déconvenue, le groupe a pris des mesures radicales. Les programmes doivent cibler la fameuse ménagère, celle de moins de 50 ans. Lors de la conférence de rentrée de la chaine en septembre 2013, les objectifs étaient clairs. Avec une chaine qui cartonne auprès des jeunes, le programme « Allo Nabilla » semble pouvoir toucher tout le public. Les 15-25, accros aux Anges de la Télé-Réalité, vont suivre avec attention les aventures de la brune aux USA. Tandis que la ménagère sera séduite par la grand-mère ou encore la mère de la starlette. Bingo !

La famille (presque) parfaite ?

Pour séduire la ménagère, NRJ 12 a ramené toute la « smala » de Nabilla. Commençons par la grand-mère. Figure de proue chez notre jeune brune, « Mémé » détonne. Elle n’a jamais quitté sa Haute-Savoie, grand-mère oldschool, elle détonne par sa bonne humeur et sa joie de vivre. Dans le programme, elle semble présente pour jouer la cuisinière familiale, mais aussi rassurer sa petite-fille en cas de coup de blues. « Mémé » apporte un véritable bol d’air au programme. Elle sera la chouchoute de la ménagère et la star du programme. La mère de Nabilla, également invitée, est très fière de sa fille. Elle fête même son 50e anniversaire dans la villa de LA. La classe ! Plus copine que mère, elle est bien plus effacée que Mémé. La maman est considérée comme une amie de Nabilla.

Livia, la mémé, star du programme

Livia, la mémé, star du programme

Il ne faut pas oublier le fameux Thomas. Ancien candidat de Secret Story, amoureux de la jeune brune depuis son aventure dans les anges de la télé-réalité, l’ancien footballeur n’est qu’un faire-valoir de Nabilla. Habitué aux sauts d’humeur (d’après les journaux people), il tente de se grimer en genre idéal. Un rôle parfait pour plaire au nouveau public de NRJ 12. Il porte les bagages de Mémé, monte la batterie de la mère ou se dispute avec la starlette. Pire, il est honteusement humilié sur TMZ. Dès son arrivée, Nabilla répond aux questions de la référence people aux États-Unis. Lorsque la fameuse question à propos de la sex-tape (comme Kim K) tombe, la Suissesse prétend ne pas avoir encore trouvé le partenaire idéal. Une plaisanterie mal prise par Thomas, touché dans son égo de mâle. Mais les deux amoureux se réconcilient sous la couette. Que c’est mignon ! Hastag amour scénarisé.

On peut également parler de Tarek, le petit frère. Il va fricoter avec Anais, une amie de Nabilla rencontrée en boite de nuit. Tout semble déjà écrit. Il y a également John, l’assistant personnel de notre vedette. Une mauvaise caricature de la grande folle complètement dingue de son chihuahua. Et pour finir, il y a la meilleure amie de Nabilla. Sortie de nulle part, elle joue la nounou de sa mère. Malgré quelques idées de la production, le tout reste « boring » et l’ennui flingue le 1er épisode.

Une narration décevante

Depuis un peu plus qu’une décennie, la télé-réalité a envahi notre petit écran. Mais la force (?!) des productions de maintenant est de tendre vers la scripted reality. L’émission est contrôlée par la production. L’histoire est scénarisée. Le naturel est oublié. Le terme réalité est fictif. « Allo Nabilla » ne déroge pas à cette règle. Mise sur un piédestal par les médias grâce à sa répartie et son second degré, le public semble trahi par la production. Durant toute l’émission, la starlette raconte son histoire face à caméra.

Le prompteur ? C'est comma ça ! Crédit photo : 24matin

Le prompteur ? C’est comma ça !
Crédit photo : 24matin

La gêne est palpable. Cela atteste bien évidemment d’une télé-réalité scénarisée. Dans une idée de confessionnal propre à ce genre de programme, Nabilla s’exprime sur l’épisode en même temps que le spectateur. Elle connaît déjà la suite des évènements. Elle ne vit pas l’action, mais la décrit après visionnage. Quel est l’intérêt ? On n’en trouve aucun. Surtout qu’elle semble lire un prompteur. Alors que la starlette était parfois mise en avant pour son jeu d’acteur, elle rate sa prestation de comédienne telle une débutante lors d’un casting. Dérangeant. Cheap même. Le naturel – tant défendu par certains médias – s’évanouit. Le téléspectateur se retrouve face à une Nabilla mal à l’aise. Elle tente bien de sauver les apparences grâce à des « Allô quoi » ou « Je suis au bout de ma vie ». Mais le tout est un énorme flop.

L’émission met simplement en scène une famille lambda. Disputes, petites histoires de cœur, joie, doutes. La seule différence avec vous ? Nabilla est une starlette qui veut percer aux États-Unis. La déception est à la hauteur de l’engouement médiatique.


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