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Professeur Layton et l’héritage des Aslantes: l’énigme ultime

Publié le 17 novembre 2013 par Wtfru @romain_wtfru

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Un homme d’une trentaine d’années rentre chez lui, le soir, épuisé par une journée de dur labeur. En passant le seuil de sa maison, il découvre sa femme, affalée sur le canapé, en train de se creuser les méninges dans un jeu d’énigme qui semble passionnant. Le voyant arriver, la femme bondit sur ses jambes, saute à son cou et lui dit :

« -Chéri ! Je suis coincé à celle-là, tu peux m’aider ? Il faut isoler six gladiateurs dans une arène à l’aide de seulement quatre lignes, en sachant que chacun des combattants doit se retrouver avec un tigre à aff…AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHH !!!!!!!!!!! »

Pouvez-vous expliquer les raisons de ce meurtre sanguinaire ? Non ? Allé, on vous donne un indice.

Indice n°1 :

Essayons tout d’abord de distinguer le vrai du faux. À quel jeu pouvait bien jouer la femme selon vous ? C’est assez simple, la réponse est dans le titre, sinon cet article n’a plus aucun sens logique. Il s’agissait donc bien du tout dernier Professeur Layton sur Nintendo 3DS ! Mais pour les non-initiés qui ne connaissent pas ou peu le gentleman Hershel Layton, il sera difficile de résoudre le mystère qui plane autour de ce meurtre. Instant culture.

Professeur Layton est le nom de toute une série de jeux sortis sur DS, puis 3DS, entre 2007 et 2013. Ceux-ci se déroulent dans un monde semi-imaginaire (on peut se retrouver à Londres, et la minute d’après dans une contrée inexistante), et mettent en scène les aventures d’un professeur d’université dénommé Hershel Layton. Avec son jeune apprenti Luke, ils parcourent le monde pour résoudre différents mystères. Le jeu s’inspire des point & click, proposant ainsi un gameplay simple et accessible. Mais la marque de fabrique de Professeur Layton, ce sont les énigmes qui s’intègrent parfaitement avec le scénario. Au fil du jeu, de multiples casse-tête vous seront soumis, et certains devront être obligatoirement résolues pour avancer. Mathématiques, logique, puzzles, etc… Tout y passe. Près de de 900 énigmes sont disponibles à travers toute la saga. Le jeu a rencontré beaucoup de succès et se targue de nos jours d’être une des licences phares de Nintendo.

Comme chacun le sait, abandonner les licences qui marchent n’est pas très à la mode, et ce, particulièrement chez nos amis nippons. Pourtant, Professeur Layton : L’héritage des Aslantes est officiellement le dernier opus de la série. Pour toujours.

Mais revenons à notre crime.

Bon, j’ai comme l’impression qu’on pédale dans la semoule là. Un autre indice éclaircira peut-être vos méninges, et l’énigme par la même occasion.

Indice n°2 :

Professeur Layton est un jeu accessible pour toutes les générations. Que ce soit pour les retraités en bonne santé, les quarantenaires en pleine crise existentielle, les femmes enceintes qui utilisent leur ventre comme un reposoir pour la console, les ados à la veille d’une interro, ou encore les enfants surdoués. Oui, vraiment, Layton est une merveille de jeu vidéo susceptible de séduire tous les être humains. Or, qui nous dit que le mari n’est pas un addict, et qu’il avait les boules de s’être fait spoiler une énigme ? Des gens sont morts pour moins que ça après tout. Et il faut dire que l’histoire de Professeur Layton vaut la peine d’être vécue. Les scénarios sont inspirés, voguant à travers le mystique, le magique et le rationnel, le tout enveloppé d’un soupçon de poésie. Évidemment, l’ensemble est très utopiste, les méchants ne déciment pas la moitié de la planète, il n’y a pas de massacres, pas de de sang, pas d’insultes. Mais c’est justement ce qui sert à merveille la pauvreté graphique du jeu, qui se résumerait à un simple jeu d’objets cachés made in Zylom si il n’y avait pas cette ambiance unique, très « british », avec des couleurs chaudes et des cinématiques dignes des plus grands films d’animation.

D’un autre côté, le jeu n’est pas exempt de tout reproches, notamment celui de la répétitivité. Depuis sept ans, il n’y a pas eu beaucoup d’améliorations de gameplay, les graphismes ont évolués mais restent très proches d’un épisode à l’autre, et les énigmes sont souvent faites avec du réchauffé. J’entends par là qu’on reprend la même énigme, on change l’énoncé ou on la rend plus difficile. Hormis l’histoire principale qui elle évolue, vous aurez donc le droit à six fois le même jeu, en somme.

Quand à savoir si ce sont ces défauts qui ont poussés le mari au meurtre, suspens.

Les plus intelligents d’entre vous auront trouvés le mobile du crime il y a quelques lignes déjà, pour les autres, voici un dernier indice pour vous défaire de la honte qui colle à votre peau.

Indice n°3 :

Imaginons donc que le mari est un fan absolu de la saga, il aura donc peut-être été blessé, vexé voir déçu de la qualité de ce dernier opus. Faisons donc un petit point dessus, pour que vous puissiez comprendre son état d’esprit au moment des faits.

Professeur Layton : L’héritage des Aslantes est, comme je vous le disais, le dernier (né) des Layton. En revanche, à la manière d’un Jedi, il n’est que le troisième de la série chronologiquement parlant. Les trois derniers se déroulant avant les trois premiers (mais du coup c’est pas le premier des derniers, ni le dernier des premiers puisqu’il est sorti après les premiers sans que ceux-ci soient les derniers). Maintenant que vous êtes bien embrouillés, parlons de cet épisode. Dans celui-ci, Layton, Luke et Emmy sont appelés par un archéologue qui vient de faire une découverte stupéfiante. Celui-ci a trouvé une jeune fille coincée dans un bloc de glace depuis plusieurs millions d’années, mais qui semble toujours vivante. Elle ferait partie d’une ancienne civilisation aujourd’hui éteinte. Mais les membres perfides d’une mystérieuse organisation connue sous le nom de TARGET vont semer la zizanie. Pour la première fois, le professeur voyagera aux quatre coins du monde pour percer les secrets qui entourent cette civilisation.

Doté d’une 3D bien mieux maîtrisée que le précédent épisode, celui-ci se distingue par un scénario de très haute volée qui conclu l’aventure avec brio, et par des énigmes un peu plus originales. Là où les précédents volets commençaient à épuiser le concept, l’héritage des Aslantes vient donner un dernier coup de massue derrière la tête de tous les sceptiques, prouvant ainsi que les escapades d’Hershel Layton sont des must-have.

Il ne reste donc ici que les plus lents, pour qui la nature fut injuste, et qui n’ont pas été dotés de la logique nécessaire à la résolution d’une énigme. Pour tous ceux-là, et au nom de tous les joueurs, voici un dernier indice, qui réveillera les consciences égarées.

Indice ultime :

Et si il n’y avait pas de mari ? Et si tout cela n’était qu’un article mis au service de son sujet, une mise en abîme ? Et si nous n’avions pas de libre-arbitre ?

C’est sur ces paroles spirituelles que nous finirons, histoire d’alléger le pavé que vous venez d’ingurgiter. Sachez simplement que le benjamin des Layton est un condensé de tout le savoir faire de Level-5 qui se rôde depuis plus de six ans sur cette licence, et qui nous propose l’un des meilleurs opus de la saga. Professeur Layton ne meurt pas pour autant, puisqu’un jeu le confrontant au célèbre avocat Ace Attorney verra le jour en 2014.

Toutes les bonnes choses ont une fin, mais ne soyez pas surpris si notre professeur préféré revient tel Zinedine.

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