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Les vases grecs de la collection de Luynes

Par Richard Le Menn

1-300 Jusqu'au 4 janvier 2015 le Musée des Monnaies, médailles et antiques de Paris (à la Bibliothèque nationale de la rue Richelieu) présente une exposition intitulée De Rouge et de Noir : Les vases grecs de la collection de Luynes avec cent céramiques provenant des découvertes archéologiques réalisées en Italie au XIXe siècle avec des pièces des ateliers de potiers athéniens des VIe et Ve siècles avant J.-C. Celles-ci ont été rassemblées par Honoré d’Albert, duc de Luynes (1802-1867) dans une collection d’archéologie et de numismatique, dont le don à la Bibliothèque nationale en 1862 est, d'après le communiqué de presse : « l’un des plus prestigieux jamais offert à une institution française.  »

« L’ensemble des cent vases en céramique a été rassemblé par le duc entre les années 1820 et 1850. À cette époque, les plus beaux exemplaires, issus des fouilles d’Étrurie et d’Italie du Sud, sont avidement recherchés par les grands collectionneurs et les musées d’Europe. Reflet du goût de l’homme qui les a choisis, ils offrent tous un intérêt à la fois esthétique et thématique.  »

Si une telle exposition sur l'art grec antique nous plonge dans nos racines, elle nous baigne aussi dans un monde tellement différent de celui d'aujourd'hui que cela en est presque effrayant. Parfois faire le grand écart entre notre époque et celle d'objets d'art ou de littérature anciens c'est un peu comme manger en même temps de la boue et du miel. Le fossé semble se creuser toujours

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plus profondément entre ce que peut nous inspirer de positif le passé et la réalité contemporaine  : se remémorer les belles manières et l'esprit du gentilhomme français tout en pianotant sur Internet ou en se promenant dans les rues parisiennes ; essayer d'imaginer des dialogues platoniciens tout en écoutant autour de soi ;  se rappeler les notions de liberté des Lumières et des libres penseurs tout en voyant en France des représentants de pays intégristes voire totalitaires être accueillis à bras ouverts (République populaire de Chine, Israël, Arabie Saoudite …) et des mosquées se construire partout ; lire des poésies et romans pastoraux du XVIIe siècle tout en se rappelant que l'on a sur la tête l'épée de Damoclès du nucléaire et qu'il est difficile de respirer convenablement dans la capitale française etc. Tout cela devient franchement étrange !! Heureusement que l'on peut encore s'abreuver à la source vive d'amis du passé. Mais tout de même.

Photographie 1 : Amphore à figures noires, Assemblée des dieux, attribuée au groupe de Trois lignes, Athènes, 530 - 520 av. J.-C. © BnF, département des Monnaies, médailles et antiques/CNRS - Maison Archéologie & Ethnologie . René Ginouvès.

Photographie 2 : Cratère attique à figures rouges, Poséidon et Thésée, attribué au peintre de Syriskos, Athènes, vers 480 av. J.-C. © BnF, dép. des Monnaies, médailles et antiques.


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