Magazine Culture

[anthologie permanente] Zbyněk Hejda (in memoriam)

Par Florence Trocmé

Poezibao a appris hier soir, par l’intermédiaire de Jean-Pierre Sintive et de Cédric Demangeot, la disparition du grand poète tchèque Zbyněk Hejda 
(en savoir plus
Les éditions Fissile font paraître actuellement un nouveau livre du poète, Séjour au sanatorium, traduction Erika Abrams, Fissile, 2013.  
 
 
Des pins à l’orée du bois 
sous le soleil déclinant 
Au couchant un sombre 
rideau d’arbres.  
Entre les deux bocages 
une tourbière herbue. 
En haut plane un rapace, une buse.  
Calme plat.  
J’ai beau être là indéniablement, 
au sein de tout cela,  
c’est 
comme d’un pur passé. 
 
Zbyněk Hejda, Valse mélancolique, traduit du tchèque et préfacé par Erika Abrams, édition bilingue, coll. « D’une voix l’autre », Cheyne, 2008, pp. 41 et 40.  
 
Borovice na okraji lesa 
osvětlené odpoledním sluncem. 
K západu temná 
lesní hradba. 
Mezi těmi dvěma lesy 
travnaté rašelinište. 
Vysoko krouží dravý pták, káně. 
Je nehybné ticho. 
Ačkoli nesporně stojím 
uprostřed toho všeho, 
je to, 
že to už jenom bylo. 
 
○ 
 
La nuit les oiseaux 
 
La nuit les oiseaux 
effarouchés fuient la couronne des arbres. 
Derrière les fenêtres, les femmes,  
gémissant, se meurent.  
Une main impassible 
éteint.  
Naufragés 
à la dérive sur une masse de glace.  
A la fin, au petit matin, 
les oiseaux effarouchés fuient la couronne des arbres.  
L’urine de la nuit en mouille 
les dépouilles.  
 
Zbyněk Hejda, Abord de la mort, précédé de Je n’y rencontrerai personne, traduit du tchèque par Erika Abrams, éditions fissile, 2010, p. 49.
 
 
bio-bibliographie, extrait 1, Valse mélancolique (par T. Hordé), ext. 2

 


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Florence Trocmé 18683 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossiers Paperblog

Magazines