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Thor: The Dark World

Publié le 18 novembre 2013 par Olivier Walmacq

Thor se voit confronter à Malekith, un elfe noir cherchant à s'emparer d'une substance dévastatrice...

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La critique un peu meilleure de Borat

Marvel continue sa Phase 2 avec ce second film mettant en scène le dieu du tonnerre à la sauce Jack Kirby (celui qui a le mieux compris le personnage sur le plan de la bande-dessinée). Thor: The Dark World passe après le très mauvais film de Kenneth Branagh qui lui servait d'introduction. Réhaussé par sa prestation dans Avengers, revoilà Chris Hemsworth mis en scène cette fois par Alan Taylor, réalisateur notable sur la brillante série Game of thrones. Et là apparaissent tous les problèmes typiques venant de la direction de la Marvel, Kevin Feige en tête. On sait que la Marvel a toujours eu un contrôle trop poussé sur ses films, au point que les anecdotes croustillantes sur les manigances de la firme sont légions, que ce soit l'alcoolisme de Tony Stark zappé pour question de public familial ou leur influence envahissante sur Iron man 2. Outre le fait que la réalisatrice Patty Jenkins est partie pour différents artistiques, on note aussi le départ de Carter Burnwell (compositeur des frères Coen depuis Sang pour sang) pour les mêmes raison en mai dernier, alors que le film sort en octobre. En sachant que Patrick Doyle, compositeur du premier film, n'a pas eu le droit de revenir à la composition, signe que cette bande-originale est pour le moins maudite.

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Brian Tyler arrive alors à la rescousse, faisant le job et sans plus comme le confirme la bande-originale pas honteuse mais déjà entendue au moins mille fois (et je suis gentil). Durant l'été, des rumeurs circulaient comme quoi Taylor se serait fait viré de la salle de montage. Des rumeurs jamais confirmées mais on sent bien que les anecdotes risquent de fleurir d'ici quelques mois voire années, comme le confirmait le déballage de Jon Favreau. Pareil pour les reshoots effectués cet été, alors qu'encore une fois, le film sort en octobre et le tournage s'est terminé initialement en décembre 2012! Des reshoots qui se sentent sur plus d'une séquence se déroulant sur Terre. Mais pire, c'est surtout l'intégration des séquences terriennes dans le montage du film qui s'avère assez lamentable. Impossible de ne pas rire involontairement ou de bailler devant certaines séquences d'une nullité affolante. Ainsi, pendant deux minutes, nous regardons Natalie Portman (toujours pas aidée par un personnage inintéressant au possible) en train de choisir un plat en compagnie du sympathique (et inutile dans le film) Chris O'Dowd. Alors elle cherche dans le menu, il cause, elle est gênée, elle rumine sur le bar (le poisson, pas l'accoudoir à boisson) avant que Kat Dennings ne débarque dans la scène, cause de tout et de rien avant de parler d'une source sismique, part et Portman ne tarde pas à la rejoindre.

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Une séquence qui aurait pu commencer directement par Portman débarquant dans la voiture de Dennings, mais non, on nous refourgue une scène qui ne sert à rien, même pas intéressante et qui laisse complètement perplexe. Pourquoi gâcher autant de temps et surtout de pellicule avec des scènes aussi nulles pour être gentil? C'est pareil pour celle qui suit, nous présentant des gosses pouvant bouger des objets ou les faire se téléporter à un endroit particulier. Pendant une minute, on voit les gamins et l'équipe de Portman en train de s'amuser à balancer tout et n'importe quoi jusqu'à ce que l'un des assistants a la brillante idée de balancer les clés de la bagnole, en pensant qu'elles allaient revenir par le haut. Un gag ridicule dont le montage (plus que le réalisateur parce qu'à un tel niveau, cela dépasse l'entendement) aurait pu se passer encore une fois. On admire également les transitions foireuses entre la Terre et Asgard. On nous montre un passage télévisé où Stellan Skarsgard se trouve complètement à poil et on revient à Asgard (!). On nous montre ensuite Skarsgard à l'asile et on revient à Asgard. Mais la palme du mauvais goût revient à la réutilisation de la première séquence citée ci-dessus, mais avec l'insertion d'une discussion fort passionnante entre Dennings et l'assistant.

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Pourquoi réutiliser cette séquence dont on se contrefiche, qui plus est pour nous ressortir le personnage insupportable de Dennings? On cherche aussi l'intérêt du coup de téléphone passé entre le Monde des ténèbres et la Terre. La plupart des séquences terriennes de The Dark World se résume à la phrase "tout ça pour ça". On notera également que le méchant incarné par Christopher Eccleston n'a pas grand chose à raconter. Au moins avec Loki, on sait qu'il va y avoir une vacherie, mais là, le personnage ne dégage pas grand chose et ne sert qu'à affronter Thor dans un final bourrin et jouissif. C'est d'ailleurs ce qui plaît le plus dans ce second volet: Taylor a réussi à faire un film épique, pas du niveau de la série où il officie, mais qui s'en rapproche avec élégance. Les effets-spéciaux s'avèrent plus potables et surtout, les décors sonnent plus vrai. On sent que l'on beigne réellement dans l'heroic fantasy et cela se voit par les costumes (notamment celui de miss Portman, gracieux au possible), les coutûmes ou les affrontements. Alors certes on est toujours un peu dépassé par l'aspect running-gag du marteau invincible, mais les combats s'avèrent plus bourrins et un peu moins gentillets niveau visuel.

Thor se trouve être enfin pleinement charismatique, conscient des enjeux de son futur royaume et devient plus stratégique. Le dieu du tonnerre s'apparente définitivement comme un être romantique, cherchant le bien autour de lui et devant sauvegarder la souverainté de son royaume. Et pour cela, il faudra parfois épouser sa propre cause plus que celle que lui impose les autres et notamment quand il s'agit de préserver sa chère Jane. Loki fait une nouvelle fois son retour (trois fois maintenant dans l'univers Avengers, à force on s'habitue) mais pour le coup, le personnage est convaincant. Il est moins ridicule, use enfin de sa ruse à merveille et Tom Hiddleston peut enfin s'amuser pleinement avec le personnage. Anthony Hopkins et Rene Russo s'avèrent plus importants, surtout la seconde qui gagne en profondeur et son passage au Valhalla s'avère bien amené et permet une belle pirouette scénaristique. Notons tout de même que les séquences post-génériques ne servent vraiment à rien, si ce n'est à dévoiler le méchant des Gardiens de la galaxie. Au détriment du dernier Star Trek, Benicio Del Toro aura au moins eu son apparition dans un univers de science-fiction. Par ailleurs, la VF nous gratifiera d'un "j'ai eu tord" pour le moins maladroit et nanardesque. 

Une suite divertissante et épique, mais souffrant d'un montage parfois à côté de la plaque.

Note: 12.5/20


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