Alors qu’on suit le projet depuis un petit moment, on décide de contacter Saint Michel pour les interviewer lors d’un de nos furtifs passages parisiens. On rencontrera ainsi Émile dans une terrasse parisienne, certainement l’endroit rêvé pour qu’il nous parle de ce projet fermement ancré dans les terres d’Ile-de-France.
Across The Days. Commençons par les questions pièges : Qui était l’Archange Saint-Michel ?
Emile. De ce que j’en sais, je suis pas ultra-calé, j’avoue…c’est un peu le patron des anges, j’ai lu que c’était le seul vrai archange. C’est le boss de la milice des anges. L’histoire, c’est qu’il s’est battu contre un dragon que Satan avait envoyé, et en le tuant avec sa lance, ça a fait la Montagne Saint-Michel. (bonne réponse)
ATD. De quelle commune appelée Saint-Michel les galettes viennent-elles ?
E. C’est pas un truc genre Michel-Michel… Saint-Michel-Chef-Chef ! J’ai jamais compris pourquoi ça s’appelait comme ça. Derrière tous les paquets de galettes, t’as le panneau d’entrée de la ville, avec marqué Saint-Michel-Chef-Chef. (bonne réponse)
ATD. Combien de personnes habitent au Mont-Saint-Michel ?
E. C’est surtout des moines, je suppose. A priori y a pas grand monde qui habite là-bas… Je dirais une centaine. (Ils sont 45)
ATD. Et quel hauteur fait-il ?
E. Tout en haut de la statue ? Cent…cent-cinquante ? (80 mètres.)
ATD. Ce nom, alors, il vous vient d’où ?
E. On voulait un nom qui sonne français dans le reste du monde, qui ait un côté un peu « patrimoine », au début on cherchait des noms, parce que tous les noms qui nous plaisent sont des noms à consonance anglophone, mais on se disait que ça avait déjà été trop fait, et pour nous ça sonne bien mais pour les anglo-saxons, ils connaissent déjà. Donc on voulait quelque chose de français, et Saint-Michel c’est partout : il y a un nombre d’églises Saint-Michel incroyable, il y a le quartier à Paris, c’est le bateau de Jules Verne avec lequel il a fait le tour du monde, c’est une chanson d’Aphex Twin qu’on adore, Mont-Saint-Michel (et qui d’ailleurs est à peu près inécoutable), c’est les galettes, c’est le Mont, qui est un super endroit, il y a aussi la chanson des Beatles, Michelle. Quand on cherchait le nom du groupe, ce qui est un truc vraiment pas facile tant qu’il y a pas un truc évident, une histoire vécue ou quelque chose, on cherchait dans des vieux bouquins d’histoire, dans des dicos, au début c’était une époque où on écoutait pas mal Metronomy parce que l’album venait de sortir, alors on a essayé Gastronomie, pour le côté français et Metronomy, mais y avait un truc « gastrique », un peu moyen. Du coup, à un moment on tombe sur Saint-Michel et là ça été le déclic, évident. Et après ça s’est confirmé, parce que ça sonnait bien.
« On a aucun complexe par rapport à nos origines versaillaises »
ATD. Être originaire de Versailles quand on commence à avoir du succès, est-ce que ça met pas un peu la pression ?
E. Non, ça met pas trop la pression… On nous parle toujours de Versailles dans les interviews, parce qu’il y a eu Phoenix, Daft Punk, Air, et on nous pose toujours des questions en rapport avec eux, nous ça nous dérange pas du tout parce que ce sont des groupes qu’on adore, qu’on écoute beaucoup, et on a aucun complexe vis-à-vis de ça, parce qu’on fait une musique différente, ou qui emprunte peut-être un peu de ce qu’ils font chacun, et de plein d’autres, qu’ils soient de Versailles ou d’ailleurs. Ca met pas la pression, et au contraire ça fait très plaisir quand on parle de nous à côté d’eux, qui sont pour nous énormes… On a fait un centième du chemin qu’ils ont fait !
ATD. Quelles seraient vos plus grandes influences ?
E. À la base, Philippe et moi on s’est retrouvés sur un groupe dont on est tous les deux très fans, comme des millions de gens, c’est peut-être même le groupe avec la plus grosse fanbase : Radiohead. Si autant de monde se retrouve là-dessus, c’est pas un hasard, j’aime bien l’idée que certaines musiques puissent toucher comme ça des gens vraiment différents : Radiohead ça touche autant des musiciens qui vont écouter tous les petits détails, se dire « Ah là il utilise telle machine, il fait tel truc, j’adore ce son de gratte, c’est parce qu’il utilise telle pédale avec tel autre truc » que des gens qui sont pas du tout sensibles à ça ou qui vont pas remarquer ça, et qui vont juste être touchés par la musique, comme n’importe qui est touché par la musique, sans y réfléchir. Après on écoute beaucoup d’électro, Flying Lotus, on a découvert Chrome Sparks, qui commence à bien monter après avoir sorti son titre Marijuana qui est génial, je sais pas pourquoi jusqu’ici ça marchait pas très bien… Enfin c’est toujours comme ça de toute façon, je pense qu’il y a des milliers de jeunes gars, ou plus ou moins jeunes d’ailleurs, qui font des trucs géniaux, et peut-être qu’un jour ça sortira… C’est comme le film sur Sixto Rodriguez, Sugar Man, que j’ai vu l’autre jour, tout le monde se demande «Mais comment ça se fait ? Pourquoi est-ce que c’est pas sorti plus tôt ? C’est génial ce qu’il fait…»
ATD. Votre album est prêt à sortir, sur une échelle de 1 à 10, à quel point êtes vous impatients ?
E. On est super impatients de le finir, parce que ça fait un bout de temps qu’on bosse dessus maintenant et on a envie de passer à autre chose, parce que c’est des morceaux qu’on a écouté des centaines et des centaines de fois, ce qui est normal quand on bosse sur un album, c’est comme ça que ça se fait, mais on perd le recul…mais je pense qu’on est arrivés à un point où nous on est contents, où les gens qui l’ont écouté sont contents. Notre niveau d’impatience, il est au climax là, il est à 10 sur 10. On a trop envie qu’il sorte. Ca nous fait un peu flipper parce qu’on se demande comment les gens vont réagir, forcément. On a déjà un petit public, qui s’attend à ce qu’on fasse quelque chose, et on a peut-être fait quelque chose d’un peu différent, en même temps on a essayé de respecter ce qu’on avait déjà fait, la couleur du premier EP.
« L’album est moins naïf, plus réfléchi »
ATD. Comment va-t-il sonner, alors ?
E. Je pense qu’on a essayé de garder ce qui faisait déjà notre son, donc un certain son de basse un peu groovy, l’utilisation des synthétiseurs parce qu’on est fans de vieux matos, des vieux synthés des années 80 : Juno 60, Jupiter 6, Moog et tout. Après on a essayé de faire quelque chose, peut-être pas sur tous les morceaux mais au moins sur certains, d’un peu moins naïf, un peu plus profond, réfléchi. On a eu plus de temps donc on a poussé le truc plus loin, quoi. Je pense qu’on est partis sur les mêmes bases, en poussant la chose plus loin. Donc je dirais moins naïf.
ATD. Vous avez fait la première partie de Sébastien Tellier. Quand on l’a eu en interview, il disait qu’il respectait énormément ses premières parties mais qu’il était incapable de retenir ne serait-ce que leur nom… Quand vous le croisez dans la rue, il vous reconnaît pas ?
E. C’est possible… On a fait une douzaine de dates avec lui, c’est un gars adorable, très simple. Je m’attendais pas vraiment à ça, parce qu’on a une image de lui un peu grande gueule, qui est juste une partie de lui je pense : c’est comment il est sur scène, en interview… Mais quand tu le croises dans les loges, c’est un mec très posé, qui va te parler super doucement, après peut-être qu’il oublie le nom de ses premières parties… Mais quand tu fais autant de dates, que tu rencontres autant de groupes sur la route, c’est pas étonnant… Comme nous, on va pas toujours voir les concerts des gens qui jouent avant ou après nous : quand tu joues, t’as besoin de rester dans ta bulle avant et après. Donc je sais pas s’il se souviendrait de nous, j’aimerais bien le croiser, qu’il me dise «Tiens Emile de Saint-Michel, chanmé, je me rappelle de toi à Orléans… »
ATD. On a aussi eu Dream Koala (qui a fait votre remix de Katherine) en interview en mars dernier… C’est quoi qui vous plaît le plus dans sa musique ?
E. C’est le côté minimal : il arrive à faire des sons qui sonnent larges et profonds, avec très peu d’éléments, c’est le plus dur à faire en musique, et c’est le plus beau. Arriver à faire quelque chose d’évident, qui sonne évident, mais avec très peu de choses. C’est ce qu’on essaie de faire, mais pour nous, dans notre façon de faire, on va plutôt enregistrer des milliards de pistes, et dans un second temps essayer de raboter pour arriver à l’essentiel. Et lui arrive à faire un truc très fin, avec très peu : des petites notes de guitares dans la reverb, des petits beats, et ça marche comme ça ! Ça c’est un équilibre très subtil à trouver. C’est bien plus dur de faire un truc qui sonne avec peu de choses, qu’avec plein de choses : quand tu rajoutes, tu te retrouves avec des trucs partout, et au bout d’un moment ça veut plus rien dire… C’est quelque chose qui a à voir avec la maturité, généralement un truc que tu acquières tard, et lui j’ai lu dans l’interview qu’il en avait marre qu’on parle de lui parce qu’il est jeune, mais il arrive à avoir cette maturité à 18 ans, et c’est génial ; c’est un truc que je pense que j’aurai pas, j’ai 20 ans et voilà…
« Un remix c’est comme un petit cadeau »
ATD. Son remix vous a apporté quoi ?
E. Il en a fait une track qui se destine à un autre milieu, un peu plus club, même si c’est pas un truc avec un gros kick, que ça reste minimal, c’est pas un truc qui se danse, il le passe au Boiler Room, donc les gens entendent parler de nous à Londres, c’est génial ! Il le passe dans tous ses mixes, il en parle dans l’interview avec vous, donc c’est super. Et nous on super curieux de voir ce que des artistes qu’on aime arrivent à faire de notre musique, c’est comme un petit cadeau : on leur file les tracks, « qu’est-ce qu’ils vont en faire, quelle est leur vision de notre morceau ? »
ATD. Vous commencez à atteindre une certaine renommée : avec le « recul », quel a été le déclic ?
E. Y en a pas, c’est plein de choses… Ca a commencé par notre rencontre avec Laurent, un de nos deux producteurs, qui nous a un peu fait rentrer dans le milieu, qui nous a fait rencontrer plein de gens et nous a ouvert beaucoup de portes ; après t’ouvres une porte, t’en a deux autres qui s’ouvrent derrière. Maintenant c’est notre responsabilité, on a tous les moyens nécessaires pour y arriver, c’est plus que notre musique ! On a la chance d’avoir tous les gens autour de nous, qui travaillent pour nous, qui font des choses que nous on peut pas faire, et nous la seule chose qu’on peut faire, c’est filer à ces gens-là la meilleure musique qui soit !
ATD. Quelles sont les trois bonnes raisons de vous voir en concert et la bonne raison de vous revoir ?
E. Les morceaux qu’on joue en concert, ce sont les mêmes que sur les disques, mais on essaie à chaque fois d’en faire quelque chose de différent, histoire de découvrir les mêmes morceaux mais arrangés différemment, avec d’autres choses. Et puis le concert c’est aussi l’énergie que tu peux trouver dans ces morceaux, qui rend pas de la même manière dans un enregistrement studio… Et des fois on met des marinières, alors c’est l’occasion de nous voir danser en marinière ! La bonne raison de nous re-voir c’est qu’on est en train de travailler sur le live donc tout va changer, les prochains concerts seront pas du tout comme ceux qu’on a déjà faits. Pour nous le live c’est un spectacle, les gens ne viennent pas juste pour écouter la musique mais aussi pour voir, on est pas cachés derrière un écran, on a envie de faire quelque chose, de développer un rapport au public, avec des éléments sur scène, des décorations, des lumières, plein de choses pour créer un vrai spectacle qui va plus loin que juste nous qui jouons nos morceaux.
© Michel Stoupak
« Faire des mauvais concerts c’est mieux qu’en faire des bons »
ATD. Quel est votre meilleur souvenir de concert…et le pire ?
E. On a joué dans plein d’endroits supers, et c’est pas forcément là où on s’attend à ce que soit bien que c’est le mieux…et inversement. Des fois on s’attend à ce que ça se passe très bien et c’est pas le cas. Dernièrement on a joué à New York, et c’était super, parce que c’était un public différent, qui réagit différemment, qui a d’autres attentes, et c’était génial d’aller jouer là-bas.
Des mauvais souvenirs, il y en a plein, ça se passe pas toujours comme on veut, même quand les gens nous disent qu’ils sont contents, nous on est là « mais ç’aurait pas dû être comme ça, t’as pas entendu ça, mais ça l’a pas fait, ça sonnait bien ». Sur un concert avec Tellier, je sais même plus où, il y a eu un petit souci technique, où on a du jouer tout le concert sans retour, avec uniquement le son de la salle, qui arrivait avec une demi-seconde de retard…c’était l’horreur. Mais bon, on a fait le taf et on a continué à jouer jusqu’au bout, c’est comme ça, c’est notre responsabilité. Au final, faire des mauvais concerts, c’est mieux qu’en faire des bons, parce que ça t’apprend éviter les erreurs déjà faites, et tu trouves des solutions pour que ça arrive plus.
ATD. Dans l’avenir, vous aimeriez collaborer avec qui ?
E. Y a plein de gens…on parlait de Radiohead tout à l’heure, c’est clair que bosser avec Thom Yorke ça serait génial, même si il a son univers et qu’on a le nôtre, et qu’ils sont vraiment différents. Après, avec des gars de l’électro, sur le principe du remix… Pour moi le remix c’est une sorte de collaboration. On adorerait que des gens comme Four Tet, Flying Lotus, Teebs ou Chrome Sparks nous fassent des remixes. On a adoré l’album de remix du dernier album de Radiohead, c’est génial ; je l’ai limite plus écouté que l’album original.
ATD. Qui est l’artiste que personne connaît et qui mériterait de l’être beaucoup plus ?
E. Chrome Sparks, encore… Là il commence à être un peu plus connu, mais il a fait des trucs il y a deux ans que j’écoute aujourd’hui, découverts il y a trois mois, je me demande pourquoi ça a pas mieux marché. J’ai envie de dire Sixto Rodriguez, mais ça y est c’est bon pour lui, il est même à Coachella ! Et je souhaite aussi le meilleur à Yndi, Dream Koala.
ATD. Et à l’inverse, qui est l’artiste connu qui ne mérite pas sa place ?
E. Je pars du principe que si un artiste est connu c’est qu’il a un public, et donc qu’il y a des gens qui aiment sa musique. Même si y a des trucs que j’aime pas, il y a forcément du travail derrière, c’est des gens qui se donnent. Les gens vont te dire Guetta, mais le mec a un vrai parcours, et même si aujourd’hui il y a plein de raisons de cracher sur sa musique, c’est un gars qui aime sûrement ce qu’il fait, même si c’est pas mon cas. Non non je vais pas aller dans le clash… Je respecte aussi le fait que ces gens en soient arrivés là, t’as pas une renommée par hasard, c’est du travail. C’est plus ou moins mérité, mais c’est du travail.
ATD. C’est quand la première fois que t’es monté sur scène ?
E. Ca devait être avec mon ancien groupe que j’avais avec Philippe, Milestone. J’avais fait un premier un concert avec eux à L’International. Je faisais de la guitare à l’époque. Maintenant je fais de la basse pour Saint-Michel mais à la base je suis guitariste.
ATD. Dis-nous quelque chose que personne ne sait sur toi.
E. Putain j’ai lu cette question dans l’interview que t’as fait d’Yndi, elle est super chiante ! (rires) C’est hyper dur, si personne le sait c’est que je veux que personne le sache donc je vais pas le dire, enfin ! Si, un petit truc croustillant que certains savent… Il y a une chanson que j’adore qui est vraiment est super ringarde… C’est Il était une fois. (Il commence à chanter) J’ai encore rêvé d’elle, elle est faite pour moi. Je l’adore, elle me met les poils alors qu’elle est vraiment trop ringarde…mais je la trouve belle.
« Voyager, ça nous motive »
ATD. Une question qu’on t’a jamais posée à laquelle t’as envie ou besoin de répondre ?
E. Celle-là aussi je l’ai lue, elle m’a fait flipper ! J’allais dire « Pourquoi tu fais de la musique ? » mais on me l’a déjà posée et j’ai pas envie d’y répondre…
« Est-ce que t’as envie de faire le tour du monde ? » Et ouais, j’ai grave envie ! On en parle souvent, et on a vraiment envie de voyager, on a envie de se confronter à d’autres choses, d’autres attentes. Tout est différent ailleurs, le fait de voyager et de découvrir, ça nous motive beaucoup, c’est aussi un peu flippant, et super excitant ! Le fait d’être sur la route, de voyager, d’être dans le tour bus, de se lever le matin, faire les balances, aller jouer, repartir en tour bus… C’est une espèce de vie à laquelle je rêvais il y a deux ans, et aujourd’hui ça commence à être un peu notre vie, et on a envie de pousser ça le plus loin possible, aller jouer au Brésil, au Japon. Pas pour les vacances, vraiment pour jouer. On a pas encore vraiment fait de tournée en dehors de France, à part quand on est allés jouer à New York, mais en général quand t’es en tournée t’as pas une seconde pour découvrir l’endroit où t’es, tu passes de ville en ville. Justement ça a un côté un peu comme dans un rêve, toutes les salles se ressemblent, tous les hôtels se ressemblent, tous les soirs tu fais le même concert, même si ça n’a rien à voir parce que le public est différent et qu‘en soi tu fais jamais le même concert, mais tu joues toujours les mêmes morceaux; et au bout de trois semaines, tu te dis « je me rappelle de ce concert mais je sais plus dans quelle ville c’était, est-ce que c’était cet hôtel où j’étais avant le concert à Bordeaux… » et tout s’embrouille dans ton cerveau. C’est en même temps fatiguant, parce que t’es toujours sur la route sans avoir beaucoup de temps pour dormir, tu picoles un peu le soir et t’es pas très bien le lendemain ; et super reposant, parce que tu sais toujours comment tout va se passer.
ATD. Si y avait une drogue qui devait être associée à Saint Michel, ce serait laquelle ?
E. (rires) L’herbe ! Facile. Parce que ça ouvre d’autres horizons… Après on est pas particulièrement ambiance drogues, on a jamais pris de LSD avant une session studio, mais c’est peut-être un truc à essayer, parce que ce genre de choses te font voir les choses différemment, et donc faire des choses différentes, surtout la musique. Mais on a jamais vraiment tenté tout ça.
ATD. On parle aussi cinéma et séries sur Across The Days, quels sont ton film et ta série préférées ?
E. Ma série préférée…j’en ai un paquet. Dernièrement j’ai regardé Breaking Bad. J’ai commencé à regarder des séries avec Six Feet Under, donc je pense que c’est celle qui reste le plus dans mon cœur. Y a une série qui est vraiment géniale, Louie, avec Louis CK, qui est un peu sur le même mode que Seinfelfd, un mec un peu déprimé, gros, moche, qui parle de sa vie badante, et c’est super drôle, loin d’être con. Comme film je dirais Spinal Tap ! Pour rester dans la musique…
Making Love And Climbing, est effectivement, comme Emile nous le confiait, un disque plus réfléchi. On sent que le duo ose plus qu’avant, et le résultat est d’autant plus plaisant. Si on retrouve les premières réussites du duo (I Love Japan et Katherine), elles sont dispersées dans le disque, laissant à l’auditeur le soin de faire le lien entre les repères qu’il connaît déjà. On s’y perd parfois (77), on s’y réjouit souvent (Ceci n’est pas une chanson), on y danse plus que prévu (Sticky) : on écoute en fait un bel album, cohérent de bout en bout, apaisant et apaisé, et qui tente juste comme il faut, juste quand il le faut. La marque des grands, à n’en pas douter.