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Le tourisme dans la wilaya de Tizi-Ouzou : L’artisanat comme principal vecteur

Publié le 19 novembre 2013 par Ouadayazid1
Le tourisme dans la wilaya de Tizi-Ouzou : L’artisanat comme principal vecteur

L’office national du tourisme (ONT) a organisé, le week-end dernier, en collaboration avec la direction du tourisme et de l’artisanat et la chambre de l’artisanat et des métiers (CAM), une sortie à travers les différents sites de la wilaya de Tizi-Ouzou.

Cette sortie a été organisée dans le cadre de la promotion du tourisme dans les différentes régions visitées, selon Abdenacer Yassa, représentant de l’ONT qui précisera : «Nous avons organisé cette tournée à l’occasion du salon international de l’artisanat qui a été lancé à Alger le 7 novembre. Elle a comme objectif de faire connaître les potentialités touristiques de nos wilayas et promouvoir l’artisanat traditionnel qui est un maillon essentiel de la chaîne touristique». Une forte délégation emmenée par le représentant de l’ONT, de Mme Hadid et M. Hadbi, représentants de la direction de l’artisanat et du tourisme, ainsi que M. Aït Zerrouk, directeur adjoint de la chambre de l’artisanat et des métiers (CAM), a effectué une visite au musée de la ville avant de se rendre à la maison de l’artisanat de Tizi-Ouzou, puis au nouveau siège de la CAM et enfin à Béni-Yenni. Premier lieu visité, le musée de la ville donc où l’une des représentantes de la direction du musée relatera l’histoire de la Kabylie et du musée en précisant qu’à son ouverture, en 1891, le musée était une mairie. La représentante du musée expliquera que la première salle du musée est dédiée à une exposition de photos qui retracent les différents aspects géographiques et historiques et les parcours des hommes de la culture de la wilaya. La deuxième salle offre aux visiteurs une vue sur la diversité du patrimoine matériel et immatériel de Kabylie. A l’étage, on trouve un espace dédié à l’artisanat de la région ainsi que la bibliothèque. «Tous les objets que vous voyez ici sont des dons des citoyens de la région. Répondant à notre demande, chaque citoyen qui possédait des outils ou des habits anciens en a fait don au musée», dira Mme Hadid, en poursuivant : «idem pour les livres. Nous avons pu en recueillir un important nombre que vous ne trouverez pas ailleurs. Notre bibliothèque dispose de 1 800 documents qui regroupent différentes disciplines». Par la suite, la délégation s’est rendue à la maison de l’artisanat. Sur les lieux, Mr Belkhir, directeur de l’artisanat, indiquera que sa structure dispose de 52 locaux qui regroupent pratiquement toutes les activités de l’artisanat de la région, en plus des 22 nouveaux locaux qui ont été inaugurés par le wali de Tizi-Ouzou, en septembre dernier. Il ajoutera : «les artisans rencontrent beaucoup de difficultés, notamment l’indisponibilité de la matière première. Quand celle-ci est disponible, elle coûte les yeux de la tête. Notre première mission consiste en la promotion de l’artisanat traditionnel dans toute sa diversité. Mais malheureusement, la maison de l’artisanat ne bénéficie d’aucune subvention. Elle ne fonctionne que grâce aux recettes des locations. Je peux vous affirmer que c’est l’unique maison, à l’échelle nationale, qui n’a pas de subvention. Nous comptons sur ces 22 nouveaux locaux pour augmenter les recettes». Avant de rallier Ath-Yenni, la délégation a fait un saut à la CAM de Tizi-Ouzou où M. Aït Zerrouk procéda à la présentation de son secteur et à l’explication des missions de la chambre de l’artisanat et des métiers. Il dira que le nombre des artisans inscrits à la CAM a atteint le nombre 9 037, dont 2 630 femmes. Il précisera que le nombre d’inscrits en artisanat d’art traditionnel est de 228, soit un taux de 25,16%, quant à l’artisanat de production de biens, il a enregistré un chiffre de 1 113, soit 12, 26% et le nombre d’inscrits en artisanat de services, il est de 5 677, soit 62,57%.

Le bijou d’Ath Yenni, un legs en argent qui vaut de l’or

Par la suite, il parlera des missions de la CAM qui consistent principalement en l’organisation des salons nationaux et internationaux et des actions visant la promotion et le développement du secteur de l’artisanat et des métiers, notamment en matière d’exportation et d’investissements. Ensuite, les membres de la délégation prirent la direction de la localité de Béni-Yenni, où Smail Deghoul, le maire, les reçut en compagnie de ses adjoints et de quelques artisans. « Ath-Yenni est une région qui a de tous temps pratiqué les métiers de l’artisanat. Elle a touché à la poterie, la vannerie, les tapis et les bijoux. La plupart de ces activités ont malheureusement disparu avec le temps. Peu de personnes s’y intéressent encore. Quant au métier de fabrication du bijou, c’est un pourcentage très élevé de la population qui le pratique. Un savoir-faire qui a conquis non seulement toutes les régions de l’Algérie mais les quatre coins du globe », dira le maire de Béni-Yenni, avant d’ajouter : « On nous a promis la réalisation d’une maison de l’artisanat au niveau de notre localité, lors de la dernière fête du bijou. Nous ferons de notre mieux pour concrétiser ce projet d’ici l’an prochain. Actuellement, le nombre de touristes a régressé, par rapport aux années 80. Mais la fête du bijou a, cette année, retrouvé son prestige d’antan et un grand nombre de visiteurs s’est déplacé chez nous ». La délégation a par la suite visité l’atelier de Mohamed Ouramdane Kerkouche, l’un des artisans de la capitale du bijou, la localité d’Ath Lahcene. Ce dernier déplorera la cherté de l’argent, précisant qu’un kilogramme de cette matière première coûte dans les 12 millions. Il montrera à ses invités un nombre important d’anciens bijoux qu’il a lui-même fabriqués, notamment Tabzimt, Amechloukh, El-Mechbouk, Taàssabt et des boucles, en précisant que ces trésors n’étaient pas à vendre. Il parlera également de la difficulté de trouver du corail : «Le corail n’est pas disponible, alors qu’il est indispensable pour la fabrication des vrais bijoux kabyles qui peuvent rivaliser avec ceux d’antan». Il abordera également de la difficulté que rencontrent les artisans pour écouler leurs produits, ne pouvant le faire que dans les salons et les manifestations organisés par les responsables du secteur. « C’est un métier qui nous est transmis de père en fils, mais j’ai néanmoins décidé d’encadrer trois apprentis. Trois seulement, à cause du manque de la matière première. Si elle était disponible sur le marché j’aurais pris en charge une bonne vingtaine. Mais hélas, en plus de sa cherté elle est rare», dira M. Kerkouche, avant de conclure : «Certains fabricants récupèrent l’argent utilisé dans la photographie. Personnellement, je ne peux pas introduire cette matière dans mon atelier car elle est cancérigène. Ils récupèrent le liquide des laboratoires de photographie, puis procèdent à sa filtration à l’aide d’un appareil qui enlève juste l’argent. Mais moi je m’y refuse. Je ne veux mettre la santé des gens en danger».

Bouabdellah

http://www.depechedekabylie.com/evenement/131270-lartisanat-comme-principal-vecteur.html


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