Jack a douze ans et vit dans la petite ville de Norvelt, en Pennsylvanie. Nous sommes en 1962, c'est l'été mais le garçon doit rester confiné dans sa chambre. Un, il a joué avec une arme japonaise interdite. Deux, il a fauché tout le champ de maïs de sa mère (son père veut construire un abri antiatomique, ou plutôt une piste d'aviation, mais le projet est top secret !). Seule consolation, Jack a droit de se rendre chez la vieille Mlle Volker, qui ne peut plus se servir de ses doigts (elle plonge ses mains dans de la paraffine brûlante pour les assouplir !), et a besoin de lui pour rédiger ses nécrologies.
Par un fait étrange, la ville de Norvelt est frappée d'une vague de disparitions soudaines. Les unes après les autres, toutes les petites vieilles tombent comme des mouches. Jack commence à trouver ça douteux, mais Mlle Volker est persuadée qu'il s'agit d'une malédiction. Quelques jours plutôt tôt, un motard a été aplati par un camion. Une bande de Hells Angels a fait irruption pour réclamer le corps, avant de repartir en maudissant la ville et ses habitants.
Ce n'est pas tout ça, car il se passe une multitude de petites intrigues au cœur de l'histoire, qui nous régale sur toute la ligne (la visite en tenue de Faucheuse pour vérifier si une petite dame est bien morte, suivie d'un dialogue surréaliste, mais à mourir de rire !). C'est tendrement saugrenu, riche en mésaventures hilarantes, avec une bonne brochette de personnages excentriques et attachants. C'est un roman très drôle, avec un sens de la dérision absolument divin. J'ai beaucoup aimé !
éditions (Les Grandes Personnes), août 2013, traduit par Valérie Le Plouhinec, illustration de couv. : Jean-François Martin