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Métal pour oreilles sensibles

Publié le 22 novembre 2013 par Feuavolonte @Feuavolonte

trioscapes1 620x348 Métal pour oreilles sensibles

Pour beaucoup, le métal est un style inaccessible, en grande partie à cause de la voix. « Dès qu’il y a du criage, j’arrête d’écouter », m’a souvent dit un bon ami. Eh bien, pour tous ceux qui, comme lui, voudraient écouter une musique s’apparentant au métal sans la brutalité vocale (et qui ne veulent pas non plus se limiter à ces quelques groupes de métal commercial à la Avenged Sevenfold où le chant prend le dessus sur ledit « criage »), n’attendez plus. Je vous présente ici quelques groupes s’apparentant de proche ou de loin à la scène métal et post-rock et qui se caractérisent par leur absence de chant. Ça n’a souvent pas la brutalité de Dying Fetus, mais on y sent quand même l’influence de la musique heavy.

Trioscapes

Je vous parle en premier d’un groupe qui avait attiré mon attention lors d’un spectacle, en automne 2012, avec une autre formation dont on parlera plus loin. Il n’y a pas de guitariste dans Trioscapes; la formation est plutôt composée d’un bassiste, Dan Briggs (aussi membre de Between the Buried and Me), d’un saxophoniste (Walter Fancourt) et d’un batteur (Matt Lynch). À voir cet ensemble, vous ne serez pas surpris d’entendre des sonorités jazz à l’écoute de leur album Separate Realities. Toutefois, les partitions de batterie et certains impressionnants solos de Fancourt ajoutent une puissance au son qui se rapproche du métal. En spectacle, ils sont impressionnants à voir, tous trois presqu’en transe avec leur instruments respectifs. Un seul album a été lancé et on ne sait pas s’il s’agira de l’unique œuvre du trio. Les six chansons qu’ils nous offrent valent sans aucun doute qu’on s’y attarde quand même.

Scale the Summit

Le groupe progressif américain Scale the Summit est passé maître dans l’art de créer des atmosphères grandioses dans leurs chansons malgré l’absence de paroles. Le guitariste Chris Letchford a d’ailleurs décrit que la pochette de leur nouvel album The Migration avait été conçue afin de traduire « the organic/nature theme that we are accustomed to use ». Bien que ce dernier opus de Scale the Summit ne progresse pas beaucoup plus loin que le précédent, l’excellent The Collective, Scale the Summit reste un incontournable pour ceux qui recherchent un hybride équilibré entre construction intelligente de morceaux et démonstrations superflues de talent.

Animals as Leaders

Par rapport aux autres groupes présentés ici, Animals as Leaders est peut-être le plus « brutal », le plus « métal » – bien que sa présence en seconde tête d’affiche au Summer Slaughter 2013, « the most extreme tour of the year », ait été remise en question, avec raison. Ce débat mis de côté, il faut reconnaître que Tosin Abasi mérite d’être l’un des guitaristes les plus en vus de la scène métal ces temps-ci. Ceci s’explique en premier par le talent indéniable de composition et d’interprétation du gars, mais aussi par son timing parfait : il fait partie de la vague djent, cette mouvance inspirée par la musique unique de Meshuggah tout en se démarquant sur cette scène de plus en plus saturée de groupes similaires. Pas le groupe le plus excitant à voir sur scène – disons simplement que Dillinger Escape Plan au Summer Slaughter déménageait pas mal plus – mais une production et une originalité dure à battre sur album.

Dans le même genre : Chimp Spanner

Russian Circles

Ce groupe n’a pas pris de temps avant de définir son style propre. Enter, le premier album de Russian Circles, lancé en 2006, présentait six morceaux assez longs (entre 5 et 9 minutes) de post-rock lourd, instrumental et atmosphérique. En 2011, Empros a confirmé la place de ce groupe dans les meilleurs du domaine. Ce CD bien ficelé forme vraiment un tout qui s’écoute d’un trait. Russian Circles a aussi lancé en fin octobre Memorial.

Dans le même genre : Pelican

And So I Watch You From Afar

ASIWYFA est le groupe le plus intriguant de cette liste. Il mélange les styles autant entre les chansons qu’au sein de celles-ci, rendant assez difficile la catégorisation de la formation irlandaise. S’il fallait vraiment y apposer une étiquette, on pourrait dire qu’And So I Watch You joue du post-rock/math-rock instrumental avec des passages plus lourds surtout à la basse et à la batterie qui s’apparentent au métal. D’autres riffs pourraient se retrouver sur un album d’Arctic Monkeys et sont très énergiques. Sur leur nouvel album, All Hail Bright Futures, les gars du groupe chantent souvent à l’unisson. Ça ressemble plus à des back vocals qu’à des paroles proprement dites, et les voix font ici office d’instrument, s’intégrant à la musique plutôt que prenant le dessus sur celle-ci. Leur énergie purement celtique rend aussi l’écoute très divertissante.


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