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La sélection de la semaine : Young, Pan’Pan Panda, Paroles d’école, La voie ferrée au-dessus des nuages, Gewalt, L’ours Barnabé, Fanfulla, Casanova, Mon voisin Totoro et Angry birds 1

Par Casedepart @_NicolasAlbert

La neige commence à poindre le bout de son nez et Case Départ vous propose de découvrir les nouveautés de cet avant-dernier samedi du mois de novembre, assis tranquillement au coin du feu. Parmi tous ces albums, il y a pour vous quelques petites merveilles : une très belle biographie du plus jeune champion du monde de boxe français Victor Perez dans Young Tunis 1911-Auschwitz 1945, Pan’Pan Panda une vie en douceur : un petit manga sympathique pour jeune lecteur, un recueil de témoignages sur l’école : Paroles d’école, un récit sur la construction d’une voie de chemin de fer par des français : La voie ferrée au-dessus des nuages, Gewalt : un manga violent sur la transformation psychologique d’un ado, le retour de l’Ours Barnabé : A vos risques et périls, la réédition d’un album peu connu de Pratt : Fanfulla, le deuxième album psychédélique de l’espion Casanova : Gula, deux très beaux albums de Mon voisin Totoro, le chef-d’oeuvre de Miyazaki et un  album tiré du célèbre jeu à télécharger : Angry Birds. Bonnes lectures !

Young, Tunis 1911 – Auschwitz 1945 :

hymne à la résistance

young
Alors que sort sur les écrans, la version cinématographique avec Brahim Asloum, champion olympique français en 2000 à Sidney, dans le rôle-phare ; les éditions Futuropolis publient une biographie dessinée de Victor Young Perez, écrite par Aurélien Ducoudray et mise en images par Eddy Vaccaro. Intitulée Young Tunis 1911-Auschwitz 1945, elle raconte la vie du célèbre boxeur, plus jeune champion du monde dans sa catégorie, de son enfance à Tunis à partir de 1911 à Auschwitz où il sera exécuté en 1945.

Victor Perez est né à Tunis en 1911 dans une famille juive modeste. Le 11 novembre 1918, le père et ses deux fils sont obligés de se cacher car une colère gronde dans les rues de la capitale et les juifs sont pris pour cible alors qu’ils n’y sont pour rien, un véritable pogrom se met en place.

A partir de 1922, Victor s’installe à Paris où il travaille dans un magasin où l’on fabrique des chaussures. C’est dans ces années-là qu’il commence les cours de boxe, se rêvant en Battling Siki ou Georges Carpentier. Il s’entraîne sous la houlette de son premier manager Joe Guez qui le fait boxer dans un gala avant le match de son grand frère. Pour se démarquer de ce dernier, il ajoute à son patronyme le qualificatif de young. Ainsi va naître la légende de Victor Young Perez, un boxeur rapide et très agile.

En 1930, il devient champion de France et l’année suivante, le 24 octobre, lors du combat contre Genaro, il devient le plus jeune champion du monde, à 20 ans, dans la catégorie poids-mouche. Il fera alors tourner la tête de nombreuses femmes dont la célèbre danseuse et comédienne Mireille Balin, l’héroïne du film Pépé le Moko dont il deviendra l’amant.

Pourtant, l’année d’après, tout s’écroule. Il s’incline contre jackie Brown et lui cède ainsi son titre. C’est le début d’une lente déchéance sportive.

Il est ensuite arrêté et déporté à Auschwitz en 1943. Portant là-bas, il va faire l’objet d’un traitement de faveur. Le commandant du camp, Heinrich Schwartz, passionné de boxe, lui propose d’entraîner une équipe de prisonniers et en contre-partie, Young travaillera dans les cuisines pour préserver sa santé. La salle flambant neuve fait même des envieux dans les autres camps d’extermination.

Les officiers du camp organisent régulièrement des combats dont Young est la vedette. Alors qu’il faudrait qu’il s’incline contre le boxeur nazi, lui ne le conçoit pas ainsi : « Mais ce qui ne savent pas, c’est qu’ici, entre ces 4 cordes, c’est moi qui décide du sens de l’histoire ».

Son statut de protégé, lui permettra de sortir en secret de la nourriture pour ses compagnons et c’est ce qui lui causera sa perte, le 22 janvier 1945, il sera abattu alors qu’il distribuait du pain à ses camarades.

Amateur ou non de la boxe, cet album peut être lu par tout le monde. Le récit d’Aurélien Ducoudray, scénariste de Clichés de Bosnie, est un bel hymne au sport et à la résistance. Cette belle biographie alterne habilement les scènes de jeunesse de Victor Young Perez et les scènes à Auschwitz. La très belle histoire est toute en sensibilité et émouvante. La générosité de cet homme pour ses semblables, lui même pris dans les griffes des nazis, transpire dans cet album généreux ; son destin force l’admiration. Du zénith dans sa carrière sportive à la déchéance physique et le quasi anonymat, valable pour l’ensemble des déportés, Victor Young Perez restera pourtant un grand homme. Le trait vif en bichromie de Eddy Vaccaro est très expressif et met en scène subtilement les moments de boxe mais surtout les moments dans le camp, comme ce beau dessin muet pleine page au milieu de l’album où l’on voit les détenus sous la pluie. Une histoire oubliée que les deux auteurs ont admirablement remis dans la lumière.

  • Victor Young Perez, Tunis 1911 – Auschwitz 1945
  • Auteurs : Aurélien Ducoudray et Eddy Vaccaro
  • Editeur: Futuropolis
  • Prix: 20 €
  • Sortie: 8 novembre 2013

En résidence avec Pan’Pan Panda

pan pan
Nobi Nobi ! est une maison d’édition de livres jeunesse spécialisée sur le Japon ; elle traduit des ouvrages en français et publie des albums originaux d’inspiration nippone. Celle-ci édite des mangas familiaux depuis peu dont Bonolon dont Case Départ vous a parlé la semaine dernière. Parmi ces nouveautés, il y a Pan’Pan Panda une vie en douceur, signé de la mangaka Sato Horokura.

Panettone, dont le surnom est Pan’Pan, est gardien de la résidence Kanda. Mais Pan’Pan n’est pas un gardien comme les autres, c’est un panda ! Quoi de plus logique qu’un gros ours noir et blanc pour veiller sur les locataires de l’immeuble.

Ce gentil plantigrade serviable et très humain, partage son appartement avec Praline, une petite fille de 6-7 ans. Cette dernière prépare amoureusement tous les soirs, de bons petits plats pour le gourmet gourmand Pan’Pan.

Praline adore aider le panda à choisir la couleur de son foulard chaque matin. Après avoir pris connaissance de sa couleur du jour en regardant le programme de voyance à la télévision, Pan’Pan n’hésite jamais à faire confirmer cette couleur à la jeune fille.

Un autre jour, dans une galerie marchande, on retrouve Panettone qui vient en aide à une petite fille qui s’est égarée. Pour retrouver sa maman et son frère, le panda la place sur son épaule, ce qui lui permet de dominer tout le monde grâce à sa stature imposante. Rose, la petite fille perdue, deviendra par la suite, l’une des meilleures amies de Praline. Les deux filles découvriront même l’amitié avec une nouvelle locataire de la résidence, Flore, pourtant plus âgée. Tout ce petit monde passera aussi Noël ensemble.

Pan’Pan Panda, une vie en douceur est une série de petites histoires courtes pour les jeunes lecteurs. La série est achevée au Japon depuis 2012 avec huit tomes parus. Les récits de Sato Horokura sont plein de poésie et de douceur. La personnalité très humaine de Panettone permet de fédérer les autres personnages autour de lui. Serviable, souriant et chaleureux, il incarne la bonté, somme toute désuète, mais qui permet de faire le bien dans la résidence. Les valeurs véhiculées (fraternité, entraide, politesse…) dans ce manga sont parfaites pour les jeunes lecteurs.

  • Pan’Pan Panda, une vie en douceur, tome 1
  • Auteur : Sato Horokura
  • Editeur: Nobi-Nobi !
  • Prix: 9,45 €
  • Sortie: 14 novembre 2013

Paroles d’école,

mémoires d’élèves, souvenirs de maîtres

paroles d'école
Case Départ vous a présenté les albums Paroles de … une collection signée par Jean-Pierre Guéno : Paroles de Poilus et Paroles de la Guerre d’Algérie. Le cinquième opus, intitulé Paroles d’école, mémoires d’élèves, souvenirs de maîtres, est publié ce mois-ci aux éditions Soleil. Ce recueil comporte treize histoires et deux textes illustrés par des dessinateurs de bandes dessinées, toujours compilés par l’écrivain.

Tour à tour, le lecteur pourra découvrir des récits, des tranches de vie d’anonymes qui racontent leur école, leurs souvenirs bons ou mauvais, leur idéal d’école. Les relations plus ou moins réussies entre eux et leur professeur.

Un instituteur « à l’ancienne » prononçant toutes les lettres même muettes lors des dictées, une professeure humiliant une jeune fille devant ses camarades parce qu’elle à un pull sale, une petite fille admirant sa professeure de chant, les humiliations d’une élève devant prendre des douches parce qu’elle venait d’une famille nombreuse, le portrait d’une cantinière avenante, les poux dans les cheveux envahissant les écoles en 1940, les injonctions racistes douteuses d’un professeur tout puissant, un instituteur trop proche physiquement des petites filles, l’organisation d’une tombola dans une école privée, une rose des sables qui boucle la boucle, une professeure tyrannique lanceuse de craie ou encore une institutrice prenant sous son aile une petite fille immigrée portugaise.

Ce joli album sur l’école et les souvenirs d’enfance permet de mettre en lumière des professeurs tantôt agréable, passeurs de savoirs, tantôt abominables, faisant montre de tyrannie dans leur classe allant souvent jusqu’à l’humiliation. Ces témoignages d’une rare intensité sont rassemblés par Jean-Pierre Guéno qui fait œuvre de mémoire collective. Ces petits moments sur quelques pages permettent de bien cerner les doutes, les angoisses mais aussi le bonheur de ces quelques anonymes. Les univers graphiques différents rendent bien ces différentes ambiances.

  • Paroles d’école, mémoires d’élèves, souvenirs de maîtres
  • Auteurs : Jean-Pierre Guéno et un collectif d’auteurs
  • Editeur: Soleil
  • Prix: 19,99 €
  • Sortie: 13 novembre 2013

La voie ferrée au-dessus des nuages :

un train pas comme les autres

la voie ferrée
En 1903, des ingénieurs français ont fait construire une voie de chemin de fer allant de Haïphong au Viêtnam à Kunming dans le province du Yunnan. Sa construction s’est achevée six ans et demi plus tard. Ce trajet, vieux de cent ans et encore en fonction aujourd’hui, nécessita 200 000 hommes pour l’édification de l’ouvrage. C’est la seule ligne à voie métrique en Chine.

En raison des pentes abruptes dues aux montagnes et aux nombreux ponts élevés, des milliers d’hommes venus des quatre coins de la Chine décédèrent pendant l’élaboration de cette voie.

C’est ce récit historique qu’a voulu raconter Li Kunwu dans ce manhua (bande dessinée chinoise) intitulé La voie ferrée au-dessus des nuages.

Li, journaliste pour Le soir de Chuncheng, décide d’enquêter sur l’histoire du chemin de fer du Yunnan et surtout sur l’implication des français dans sa construction. Pour cela, il rend visite au directeur du Musée du Rail du Yunnan, Monsieur Rong. Ce dernier lui explique que la voie est à l’abandon, que les villageois tout au long du parcours arrachent les rails pour les revendre et gagner ainsi de l’argent, et que les retraités de chemins de fer ne perçoivent plus leur rente.

Puis le directeur emmène le journaliste au Musée pour y découvrir des instruments de mesures, des livres contenant des relevés topographiques, mais aussi les contrats signés entre les deux gouvernements ainsi que de belles locomotives dont celle que Madame Song Meiling, femme de Tchang Kaï-Shek, emprunta.

Les armées françaises, dans les années 1840, pendant la Première Guerre de l’Opium, se firent battre par le régime Qing mais celui-ci céda des territoires aux français dans le Yunnan. C’est comme cela que ces derniers eurent l’idée de créer une ligne entre le Viêtnam et la Chine.

La voie ferrée mesure 754 km dont 465 sur le territoire chinois dans une région montagneuse aux dénivelés importants, tout le contraire des 289 km au Viêtnam dans une contrée de plaines. D’où le prix exorbitant de la construction pour l’époque ; il fallait acheminer les matériaux depuis l’Europe puis les transporter aux travers des montagnes.

Rong, par la même occasion, décide de montrer le cimetière des étrangers de Kaiyuan à Li. Dans ce lieu laissé à l’abandon, se dresse une stèle dont personne ne comprend la réelle signification. Le journaliste va tenter de décrypter cette statue.

Le récit historique de Li Kunwu est richement documenté. Il s’appuie sur des photographies de Georges-Auguste Marbotte, ingénieur français sur la ligne en construction, ainsi que sur le livre de Pierre Marbotte : Un chemin de fer à Yunnan, l’aventure d’une famille française en Chine. D’ailleurs, un dossier, reprenant quelques-unes de ces photos, se trouve adossé à l’album. L’auteur de Une vie chinoise rend son histoire extrêmement vivante grâce à l’enquête de son personnage principal Li. Le journaliste au gré de ses rencontres, ses discussions et ses trouvailles, nous conte ce récit comme une vraie aventure. Le trait en noir et blanc de l’auteur chinois convient parfaitement au cadre historique de l’histoire.

  • La voie ferrée au-dessus des nuages
  • Auteur : Li Kunwu
  • Editeur: Kana
  • Prix: 15 €
  • Sortie: 11 novembre 2013

Gewalt : un manga coups de poing

gewalt
Ruito est un lycéen ordinaire. Humilié, il va se transformer et devenir un vrai dur. Gewalt est un manga d’action qui raconte cette soudaine transformation du jeune adolescent. Prévu en 3 tomes, il est signé Kôno Kôji.

Ruito est un jeune lycéen japonais banal qui vit avec son père salaryman modèle, sa mère travailleuse à mi-temps lorsqu’elle en a envie et son frère. Cette enfance banale est rythmée par une vie de lycéen ordinaire. Elève moyen, il est presque transparent pour les autres. Sans réel ami, il mène son petit chemin tranquillement sans réellement en souffrir.

Il fréquente le Lycée Tôdô qui comporte deux filières : une générale et une technique où se concentre des yankees (loubards). Cette dernière est un véritable lieu de non-droit, où les professeurs ne disent rien et où les locaux sont dégradés et tagués. Fréquemment, les deux sections se livrent des bagarres. Chez les généraux, il y a Gurio Anno, de deuxième année, qui adore en venir aux mains.

Le lendemain d’une énième rixe, Ruito et deux camarades croisent deux yankees qui les harcèlent jusqu’à leur demander de se mettre en caleçon dans la rue.

Cet élément déclencheur va transformer la vie du jeune homme : sa violence enfouie au fond de lui va se réveiller et se décupler ; il ira même défier les yankees sur leur territoire et se battre, dans un pseudo rêve, contre le schizophrénique Gurio. Ruito demandera même à ce dernier de lui apprendre les bases, de lui ressembler. Le jeune homme va commencer à défendre les plus faibles contre les plus forts, générant une bagarre énorme entre les deux sections du lycée.

Gewalt (violence en allemand) est un vrai manga d’action. Violent, il fut publié au Japon dans le magazine Young King. Mais ce n’est pas qu’un récit violent, c’est aussi un parcours initiatique d’un jeune homme en quête de sa personnalité, qui va faire sauter le carcan dont la société l’a pourvue. L’histoire passionnante est aussi intéressante pour le passage si singulier de la gentillesse du héros à sa nouvelle violence, cette transformation. C’est aussi une photographie de la société japonaise qui peut engendrer des jeunes désœuvrés emplis d’une violence qu’ils peuvent mettre à exécution. Le Japon n’est pas aussi aseptisé que peuvent le montrer les reportages télévisés. Le trait de Kôno Kôji est très dynamique notamment lors des bagarres où lors des délires violents du héros. Les accélérations et les mouvements sont mis en scène par des traits et des hachures très rapprochés. Un manga à ne pas mettre entre toutes les mains. Le prochain tome est déjà prévu début décembre.

  • Gewalt, tome 1/3
  • Auteur : Kôno Kôji
  • Editeur: Doki-Doki
  • Prix: 7,50 €
  • Sortie: 2 octobre 2013

L’ours Barnabé tient la forme !

ours barnabé
L’ours Barnabé est en pleine forme et ça nous fait un plaisir fou ! Les lecteurs, les plus jeunes et les plus âgés, seront ravis de ce retour tant attendu de leur plantigrade favori. Créé en 1980, Barnabé vit ses quatorzième aventures, intitulées A vos risques et périls, toujours sous l’œil bienveillant de son papa Philippe Coudray. Ce petit bijou de non-sense et de pure poésie à la française est magnifique.

Toujours aussi proche de la nature, ces 48 pages de Barnabé d’un grand onirisme offrent plusieurs niveaux de lecture. Derrière un humour visuel accessible à tous, se cachent des réflexions sur l’art, la philosophie, la vie et le sens des mots.

Ces gags en une planche forment un beau recueil dans un livre à la présentation très soignée (dos toilé) et dans un format original 16,5 par 24 cm.

En plus du Prix des Ecoles du Festival BD d’Angoulême en 2011, l’Ours Barnabé a fait l’objet d’une très jolie exposition dans ce même festival, l’année suivante. Une belle galerie d’hommage par des grands auteurs la ponctuait.

D’ailleurs, le Ministère de l’Education Nationale propose dans sa liste d’ouvrages recommandés au Cycle III (du CE2 au CM2), les albums du grand plantigrade. En effet, le caractère pédagogique et très poétique des récits plaisent énormément aux enseignants et aux élèves.

Le succès des rééditions (10 000 exemplaires pour les 11 premières intégrales) est amplement mérité. Il ne faudra d’ailleurs pas patienter longtemps pour lire le quinzième tome puisqu’il sera publié en 2014. Une série à (re)découvrir absolument !

  • L’ours Barnabé, tome 14 : A vos risques et périls
  • Auteur : Philippe Coudray
  • Editeur: La Boîte à Bulles
  • Prix: 13 €
  • Sortie: novembre 2013

Fanfulla : mercenaire sans foi ni loi

fanfulla
Fanfulla est un album de Hugo Pratt. Réédité par les éditions Rue de Sèvres, ce récit publié dans les années 60 conte les aventures de Fanfulla, un mercenaire sans morale, durant le siège de Florence pendant la Renaissance.

Au milieu du 16e siècle, Florence connaît des soubresauts. La ville italienne est gérée comme une république. Pourtant toutes les monarchies d’Europe ne l’entendent pas ainsi et essaient de faire vaciller les villes italiennes devenues républicaines. Les Lansquenets envoyés par Charles Quint ont d’ailleurs fait le sac de Rome. Parmi ces derniers, se trouve Fanfulla da Lodi, mercenaire sans foi ni loi.

Après cet épisode, Fanfulla et son compagnon d’armes Maurizio décident de se retirer dans un couvent pour se faire oublier. Deux ans plus tard, les deux hommes partent vers Florence pour combattre aux côtés des nouveaux représentants de la ville en proie à un interminable siège de la part des Luthériens. Baccio dei Lapi, l’homme qui avait chassé les Médicis de la ville, vient de mourir et le pouvoir de ses descendants est toujours aussi fragile. Fanfulla et Maurizio décident de mettre leur épée au service de ces héritiers.

Pour commencer, le mercenaire doit réduire à néant un canon pointé vers la ville. Il réussit aisément mais le retour à Florence est plus que compliqué car il doit traverser de nouveau les lignes ennemies.

Fanfulla est l’une des histoires d’Hugo Pratt les moins connues du grand public ; pourtant c’est aussi une très belle perle graphique. Cet album fut réalisé durant les cinq années où l’auteur italien travailla pour le magazine jeunesse Corriere dei Piccoli entre 1965 et 1968. Le scénario de Mino Milani était écrit sur mesure pour l’auteur de Corto Maltese. Le récit historique est rythmé par les combats, les alliances ou les trahisons. Les personnages sont bien cernés : Fanfulla, un grand guerrier costaud maniant l’épée de belle manière et buveur de vin invétéré, mais aussi Maurizio, le compagnon d’armes allemand à l’accent à couper au couteau.

Le travail de Pratt est magnifiquement mis en valeur, grâce à cette très belle réédition, sous emboîtage cartonné. Dans un format à l’italienne avec un double strip par page permet d’admirer au mieux ce petit bijou. En effet, les cases sont agrandies pour le bonheur des passionnés de l’œuvre de l’italien. Le découpage est dynamique et la coloration des cases permettent un rendu final très soigné.

  • Fanfulla
  • Auteurs : Hugo Pratt et Mino Milani
  • Editeur: Rue de Sèvres
  • Prix: 20 €
  • Sortie: 30 octobre 2013

Et pour quelques pages de plus…

Pour compléter notre sélection de la semaine, Case Départ vous conseille aussi les albums suivants :

Casanova au service de l’EMPIRE, tome 2 : Gula

casanova
Le 6 mars dernier, les éditions Urban Comics publiait le premier tome de la série délirante et psychédélique Casanova au service de l’EMPIRE dont Case Départ vous présentait l’album. L’espion séducteur des temps futurs, Casanova se retrouvait piégé dans l’espace-temps à la poursuite de la famille Quinn, toute puissante sur Terre.

Agent secret et pion d’un échiquier dont il a du mal à saisir toute l’étendue, Casanova Quinn est engagé aux côtés de l’E.MP.I.R.E. dans une lutte incessante contre le Mal, sous toutes ses formes. Lorsque Casanova disparaît au cours d’une mission, déclenchant au passage un chaos interdimensionnel sans précédent, c’est à sa soeur jumelle, Zephyr Quinn, qu’il revient de retrouver la trace du frère bien-aimé. Se dresse alors sur le chemin de Zephyr une longue file d’obstacles à commencer par Newman Xeno, archnemesis de Casanova.

Ce comics très original de Matt Fraction, Fabio Moon et Gabriel Ba est un petit bijou délirant et très déroutant. Le nombre important de personnages peut perdre le lecteur mais permet de créer un univers particulier surréaliste très réussi. Le récit de Fraction est bourré de références de James Bond aux films de science-fiction. Une très bonne série !

  • Casanova au service de l’EMPIRE, tome 2 : Gula
  • Auteurs : Matt Fraction, Fabio Moon et Gabriel Ba
  • Editeur: Urban Comics
  • Prix: 15 €
  • Sortie: 15 novembre 2013

Mon voisin Totoro :

un anime comics et un album illustré

totoro anim comics
A l’occasion de la nouvelle diffusion dans les salles du merveilleux film Mon voisin Totoro de Hayao Miyazaki, les éditions Glénat ont décidé de s’associer avec les Studio Ghibli pour publier deux albums : un anime comics et un livre illustré.

Pour l’Anime Comics : C’est le récit complet du film Totoro, montage en BD des images du film éponyme à la manière du roman-photo. Les éditions Glénat, avec la collaboration de Ghibli, ont décidé de proposer cet anime comics d’une manière différente. Ainsi, au lieu des habituels 4 volumes, bimestriel à 7,50 euros, Mon Voisin Totoro se proposera en France en un seul one shot au prix avantageux de 15,50 euros.

Pour le livre illustré : P’tit Glénat propose au jeune public une adaptation illustrée du chef-d’œuvre d’Hayao Miyazaki, sorti au Japon en 1988 et diffusé en France seulement en 1999.

Pour ceux qui auraient raté ce chef-d’œuvre, en voici le résumé : Un père et ses deux filles quittent la ville pour s’installer dans une nouvelle maison à la campagne, afin de se rapprocher de l’hôpital où est soignée leur épouse et mère. Satsuki est en 6e et Mei, sa petite sœur, est encore à l’école maternelle. C’est cette dernière qui, lors d’une de ses explorations autour de la maison, tombe nez à nez avec Totoro, une créature poilue, intrigante et immensément… attachante ! Auprès de lui et ses étranges amis, Mei et Satsuki vont découvrir un monde poétique, en harmonie avec la nature.

totoro enfants
Emblème à plus d’un titre des studios Ghibli, Mon voisin Totoro est l’œuvre tutélaire, maîtresse, de la pensée de Miyazaki. S’y incarnent son rapport au monde et à la nature, son sens inné de l’enfance, cet esprit quasi animiste qui traduit la vie en toute chose et qui a porté l’artiste à créer cette ode au retour à la terre. Un petit bijou d’humanisme, de tendresse et d’écologie, dont toutes les générations tomberont amoureuses ! Une lecture incontournable !

  • Mon voisin Totoro, anime comics
  • Auteur : Hayao Miyazaki
  • Editeur: Glénat
  • Prix: 15,50 €
  • Sortie: 20 novembre 2013
  • Mon voisin Totoro, le livre illustré
  • Auteur : Hayao Miyazaki
  • Editeur: Glénat
  • Prix: 17,90 €
  • Sortie: 20 novembre 2013

Angry birds, tome 1 : opération omelette

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Opération omelette est le premier album de la série humoristique Angry birds. En partenariat avec la société Rovio, elle se base sur les personnages du célèbre jeu éponyme à télécharger.

Vous avez tous déjà joué avec les « Oiseaux en colère » les plus célèbres de la planète mais les connaissez-vous vraiment ? En droite ligne du dessin animé qui cartonne actuellement sur Gulli, Angry Birds, la BD vous invite à découvrir la vie de l’Ile des Cochons. Des remuants « Bleus », Jay, Jake et Jim à l’irascible Terence, tous sont de la partie ! Les cochons n’ont qu’à bien se calfeutrer !

Depuis son lancement en 2009, le jeu Angry Birds a connu déjà 6 suites et  ces versions ont été téléchargées 1, 7 milliards de fois. Une série télévisée est diffusée sur Gulli et un long métrage est en fabrication pour 2016. La société Rovio a réussi à convaincre des auteurs connus pour cet album : Giorgio Cavazzano, Oscar Martin, David Baldeon ou Jeff Parker. Un petit album sympathique, amusant et rythmé pour les plus jeunes lecteurs.

  • Angry birds, tome 1 : Opération omelette
  • Auteurs : Collectif en partenariat avec Rovio
  • Editeur: Le Lombard
  • Prix: 9,99 €
  • Sortie: 8 novembre 2013

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