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Pantomine

Publié le 26 novembre 2013 par Pomdepin @pom2pin

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les pantomimes ne sont pas des spectacles muets bien au contraire, mais extrêmement bruyants. Les pantos, pour faire court, sont officiellement des spectacles familiaux, plus ou moins inspirés de contes de fées et qui prolifèrent à l’approche de Noël. Et il y en a même dans notre petite ville. C’est le pré ado qui va être content! En effet, tous les ans l’école, pour lancer la période des fêtes emmène les élèves voir une pantomime. Et il déteste ça. On peut le comprendre.

Alors que je plonge avec délice dans tout le kitch de Noël, j’ai même été une année jusqu’à imiter les mamans anglaises et mettre des boucles d’oreilles sapins ( et ça clignotait, si, si!…je n’ai pas renouvelé l’expérience, j’ai fait une allergie), je n’arrive pas a me faire aux pantos. Un reste de cynisme au milieu de mon engouement démesuré pour Noël peut être? J’attends toujours le dernier moment pour prendre des places, avec le secret espoir qu’il n’y en aura plus. Et les hommes de la famille refusant toujours, même par solidarité de nous accompagner, je me retrouve toujours coincée, avec mes filles entre la sortie de secours, qui permet aussi d’aller aux toilettes ( je rappelle que le public à une moyenne d’âge de 4 ans) et le poteau avec l’extincteur. Ça commence fort. Avant même le lèver de rideau, on se rend compte que certains sont venus en famille, avec le ban et l’arrière ban des cousins, ils sont une petite cinquantaine. C’est pratique, ils avaient réservé 4 rangées entières, sauf 3 places, les nôtres donc. Pendant 1 heure, ils se parlent par dessus nos têtes, s’échangent leurs fauteuils, leurs sandwiches, leurs boissons, leurs bébés….qu’est ce que on rit! Mais toute la salle participe: Il y a bien sur le retardataire de service , qui fait se lever tout le monde. Ceux qui reconnaissent un copain à l’autre boit de la salle,et décident d’entamer des tractations, de rangées en rangées pour changer leurs places, ceux qui doivent absolument téléphoner à leur grand mère là de suite, pour leur raconter la varicelle du petit (avec multiples détails sur le niveau de purulence des boutons ), celles qui se recoiffent la choucroute, en vous flanquant un coup de peigne dans les côtés et un coup de laque dans l’œil….Le spectacle durant à peine plus d’une heure, d’autres éprouvent le besoin d’amener un pique nique capable de nourrir une colonie de vacances pour 3 semaines. On sent qu’ils jeûnent depuis des jours et se réservent le temps au théâtre pour s’empiffrer. En 30 seconde, l’odeur de chips oignon-vinaigre emplit la salle, s’incruste dans vos vêtements, vos cheveux…vos filles couinent parce qu’elles veulent aussi des chips…bref c’est familial et convivial.

Avec tout ça, on en oublierait presque que le spectacle est sensé avoir lieu sur la scène. Les costumes sont somptueux, les décors éblouissants…l’histoire, très librement adaptée de cendrillon, beaucoup moins. Car je rappelle que ça se doit d’être festif et d’avoir un vague rapport avec Noël. Si vous vous souvenez de l’histoire de Cendrillon, vous avez du remarquer qu’on n’y voit pratiquement pas le père Noël, ni ses rennes, qu’il n’y a pour ainsi dire aucun sapin décoré, et que la marâtre chante très peu "we wish you a merry Christmas". Qu’à cela ne tienne, dans la version pantomime, il y a tout ça! Plus des tableaux avec chansons et danses, et participation du public, style guignol: où est la méchante marâtre? She ´s behind you! C’est là qu’on découvre que cette malheureuse Cendrillon est aussi un peu dure d’oreille, car il faut lui répéter trois fois. Les postillons de chips oignons-vinaigre pleuvent littéralement dans toute la salle, c’est palpitant. D’autant que les pantos sont l’apanage de vagues célébrités oubliées qui essaient de se refaire, mais n’ont pas forcément connu leur 5 minutes de gloire en étant acteurs. Leur jeu est donc inversement proportionnel à l’exubérance de leur maquillage, ou le rose fluo abonde. Puisqu’on vous dit que c’est festif!

Mais les filles adorent, et ne souffrant pas de la mauvaise foi de leur mère, elles s’émerveillent à chaque fois, et rien que pour ça, je vais reprendre des billets cette année encore!


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