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Les puritains selon pelly

Publié le 26 novembre 2013 par Popov

LES PURITAINS SELON PELLY

Les Puritains de Vincenzo Bellini est une oeuvre romantique qui poussa son auteur à la mélancolie et où excella Callas.

Quelle engeance que ces puritains ? Moralisateurs comme pas deux, ennemis des Stuart. On les appelle les "Têtes rondes » . Un tantinet psycho-rigides . Dans l'Opéra de VIncenzo Bellini, ils sont austères comme des protestants. Pardon, ils le sont. Mais c'est encore une femme qui va faire les frais de cette sévérité.  D'ailleurs elle aussi proteste . Contre son père, un Toby qui ne comprend rien. Elle lui préfère son oncle barytonton, moins formaliste. Elle a pour amour un ténor anglais félon qui s'enfuit pendant la préparation des Noces  avec la reine gardée dans les geôles des têtes au carré. Bigre...En plus elle pique le voile de la mariée pour qu'on la repère de loin. Le livret du marquis révolutionnaire Cespoli est bien acagnardé. Délaissée, la belle Elvira sombre à volonté dans la folie. Tantôt elle retrouve la raison, lors de quelque circonstance traumatique ou émotionnelle. Nous sommes bien avant la psychanalyse. A un âge où pour un librettiste on peut tomber dans la dinguerie comme Obélix dans la potion magique. Et recouvrer la raison(ton-ton) aussitôt que la potion a fini de prodiguer ces effets musicaux élaborés avec une finesse post-Rossinienne. En dépit de cette historiette qui n'a pour but que d'enfiler cavatines et cabalettes, on passe un moment agréable à Bastille. Le chant d'Elvira (Maria Agresta)est beau (Oui Callas gnagnan l'a chanté , gna, gna...)

Celui du ténor (Dimitri Korchak)trop cuivré. Le chef Michelle Mariotti(oui le jeune homme et gnagnagna...il n'a que 37ans gnagna...) s'en sort plutôt bien avec cette partition . Les décors de Chantal Thomas sont fonctionnels et permettent à Laurent Pelly de développer une mise en scène mouvante et dynamique, où le bel canto glisse dans les couloirs glacés d'une architecture métallique où s'engouffre fort bellement le vent romantique. Le public amateur est content. Celui qui l'est moins goûtera tout de même cette oeuvre un peu fastidieuse.

Opéra Paris BASTILLE

Jusqu’au 14 décembre


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