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The Immigrant, drame romanesque : critique

Par Delromainzika @cabreakingnews

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The Immigrant // De James Gray. Avec Marion Cotillard, Joaquin Phoenix et Jeremy Renner.


Après avoir co-écrit le scénario de Blood Ties avec Guillaume Canet, James Gray était de retour avec The Immigrant. Le réalisateur, boudé aux Etats-Unis mais adulé en France, met donc en scène une actrice venue de l’Hexagone (Marion Cotillard) dans une histoire où elle peut mettre en avant toute l’étendue de son talent. Marion Cotillard saisie alors le spectateur par les tripes grâce à une prestation intense et pleine d’émotions. Comme à chaque fois, je trouve que ce qui réussi le plus à cette actrice ce sont les rôles de composition et celui-ci en est un. Je sais pertinemment que le style de James Gray ne plait pas à tout le monde et il arrive à me décevoir par moment (je n’avais pas aimé Two Lovers par exemple) mais je trouve que derrière le côté assez convenu de son histoire, l’ensemble mélange tout un tas de choses très intéressantes entre sa descente aux enfers et ce rêve américain qui ne naît finalement jamais (à l’écran). Peut-être que le film aurait pu aller un peu plus loin dans son histoire et réserver quelques surprises mais finalement, l’ensemble reste plutôt joli (notamment la scène finale).
1921. Ewa et sa sœur Magda quittent leur Pologne natale pour la terre promise, New York. Arrivées à Ellis Island, Magda, atteinte de tuberculose, est placée en quarantaine. Ewa, seule et désemparée, tombe dans les filets de Bruno, un souteneur sans scrupules. Pour sauver sa sœur, elle est prête à tous les sacrifices et se livre, résignée, à la prostitution. L’arrivée d’Orlando, illusionniste et cousin de Bruno, lui redonne confiance et l'espoir de jours meilleurs. Mais c'est sans compter sur la jalousie de Bruno...
The Immigrant n’est pas pour autant ce que James Gray a pu faire de plus convaincant à mon grand damne. Disons que je m’attendais peut-être à quelque chose de légèrement plus émotionnel. Certes, Marion Cotillard fait bien son boulot de ce point de vue là, mais franchement, j’aurais aimé que cela transpire tout au long du film. Surtout qu’au fond, l’histoire de base de ce petit film est bonne. Elle permet de revenir sur ce rêve américain d’après la Grande Guerre. Sauf qu’elle va se rendre compte que finalement ce n’est pas un rêve mais un cauchemar qu’elle va vivre entre prostitution et histoire d’amour. The Immigrant reste alors quelque chose d’assez classique, notamment du point de vue de la narration. Elle n’est pas forcément ce qu’il y a de plus frais non plus. Le problème chez James Gray c’est que ses thèmes de film sont tellement universels que parfois il ne parvient pas à en faire éclore suffisamment la substance. Il a déjà fait de très bons films comme Little Odessa ou encore The Yards (qui est mon préféré) sans parler de La Nuit nous Appartient.
Cela ne veut pas pour autant dire que The Immigrant est mauvais. Disons qu’il entre peut-être parfois un peu trop dans les rangs. Le film va là où l’on s’attend qu’il aille. C’est ce qu’il y a de plus décevant à son sujet. Pendant que Marion Cotillard éblouie l’écran de sa prestation, nous avons un Joaquin Phoenix à la fois vilain et touchant qui vient tenter de nous aguicher. The Immigrant me réconcilie également avec Jeremy Renner en lequel j’ai perdu foi au travers de sa prestation dans ses dernières oeuvres (Avengers, Jason Bourne, Hansel & Gretel). Bien que l’acteur ne soit pas exceptionnel, il parvient malgré tout à délivrer quelque chose d’assez sympathique (notamment car j’ai trouvé l’ensemble plutôt léger dans sa représentation d’Orlando the Magician). The Immigrant est parfois aussi une sorte de fourre-tout dans le sens où James Gray semble mettre tout un tas de choses (l’immigration, le rêve américain, la prostitution de l’époque, les cabarets, etc.).
Note : 6/10. En bref, parfois maladroit et un peu classique, l’ensemble vaut le détour pour la prestation d’une Marion Cotillard naturelle et à fleur de peau dans sa descente aux enfers.


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