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DpStream-shutdown : J-15

Publié le 29 novembre 2013 par Edelit @TransacEDHEC

Nous nous en souvenons tous… Chacun pourrait dire avec exactitude ce qu’il faisait au moment de l’apprendre… Le 19 Janvier 2012, on apprend la fermeture de Megaupload. Presque deux ans plus tard, celui qui a pris la relève, à savoir DpStream se voit lui aussi attaqué. En effet, suite à une plainte déposée par les représentants de l’industrie du cinéma, le tribunal de Grande Instance de Paris a ordonné aux fournisseurs d’accès français le blocage de tous les sites de la famille AlloStreaming dont fait partie DpStream et cela, « par tous moyens » d’ici 15 jours. Le blocage durera initialement 1 an.

Pleurons ensemble car la communauté internet s’apprête à perdre un nouveau compagnon de soirée. Comment cela va-t-il donc se passer ? En soi, le jugement ordonne à Orange, Bouygues Télécom, Numéricable, SFR et Darty Télécom d’empêcher l’accès à ces sites par « tout moyen efficace et notamment par le blocage ». Pendant ce temps, il a été ordonné aux différents moteurs de recherche (Google, Yahoo, Bing, etc.) d’empêcher « l’apparition de toute réponse ou tout résultat renvoyant vers l’une des pages » de ces sites.

Les organisations professionnelles du cinéma saluent ces décisions en soulignant le fait que c’est une « étape décisive dans la lutte contre le piratage des films sur internet ». Selon eux, le jugement « reconnaît le bien-fondé de la démarche contraignant les fournisseurs d’accès à internet et les moteurs de recherche à coopérer avec les ayant-droit ».

Des mesures dépassées, une communauté débordante de ressources

Peut-on parler de la fin du streaming en France ? En réalité pas vraiment… Que les adeptes du clic et les névrosés de 54 min se rassurent ! La communauté a su outrepasser l’affaire Megaupload. Les internautes ne savaient à l’époque plus quoi faire pour retrouver leurs habitudes. Néanmoins, des sites alternatifs tels que DpStream ont fini par débarquer et  se substituer à Megaupload. Le scénario devrait être identique pour le streaming.

Pendant que les uns se félicitent et que d’autres préparent leur deuil, certains ont déjà envisagé une multitude de solutions pour contourner ce blocage. Contrairement à ce que souhaitaient les professionnels du cinéma, ce sont les ayant-droit qui devront financer les mesures de blocage. Par ailleurs, la Justice a écarté la solution de TMG (Trident Media Guard), un collecteur d’adresses IP destiné initialement pour Hadopi et qui se proposait de faire suite automatiquement à l’injonction du tribunal en complétant la liste dressée par ce dernier avec tous les sites miroirs qui seraient créées. Il n’y a donc rien qui empêche l’apparition d’un remplaçant à DpStream, d’autant plus que, personne ne pouvant remplacer un juge, chaque mise à jour devra passer par ce dernier via une procédure en référé ; ce qui va encore plus ralentir une hypothétique fermeture de sites miroirs.

Toutes les mesures citées précédemment se sont déjà avérées inefficaces par le passé puisque déjà actuellement sur Google, si on recherche DpStream, on est automatiquement renvoyé vers le domaine « dpstream.net » et non vers le domaine « .tv » concerné par la décision de justice. De même pour AlloStreaming  dont la recherche renvoie vers « allostreaming-fr » qui n’est pas visé non plus. Et cela sans compter sur la mise en place par les internautes de DNS alternatifs permettant de contourner le blocage en utilisant une adresse IP renvoyant vers un autre pays.

Pas la peine donc de se doper au Guronsan ou autres substances plus exotiques afin de finir d’une traite Breaking Bad ou Dexter avant l’embargo. Des solutions de rechange existent et d’autres ne vont pas tarder à apparaître. La communauté internet a des ressources, et son union fait sa force, sans compter sur le flou juridique autour du partage internet et du streaming.

Simo Alami


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