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Pinet : Exposition Sylvestre Aznar

Publié le 29 novembre 2013 par Idherault.tv @ebola34

Exposition de Sylvestre Aznar au Domaine Gaujal à Pinet du 1er au 30 novembre 2013

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SOIF DE LIBERTÉ

La peinture de Sylvestre Aznar vous emporte comme un coup de vent brusque avec le parfum des cistes et du serpolet fleurissant les garrigues épineuses…

Sylvestre Aznar est de ces peintres habiles qui peuvent tout peindre avec talent. Ce qui semble vouloir dominer dans ses dernières peintures c’est l’idée de force chez l’animal comme dans les premières voitures, promesse d’évasion, de liberté. Il a peint des voitures anciennes car elles symbolisaient chez les premiers propriétaires de ces nouveaux véhicules, la liberté de pouvoir partir à la découverte du monde, la liberté de s’arrêter là ou on voulait, la joie d’épater ses copains. Capote baissées, lunettes de soleil, foulard noué sous le menton , c’était l’ivresse de se sentir vivre épris de vitesse, de sentir le vent jouer dans ses cheveux, d’éprouver la chaleur du soleil d’été et la brise casser la sensation brûlante des rayons de midi.

Le symbole est le même avec le cheval épris de liberté, car il y a encore des chevaux sauvages dans les Pyrénées. Je me souviens avoir survolé à basse altitude la Galice et avoir découvert émerveillée les petits lacs bleu , les petits chevaux sauvages courir et ce fut comme une vision du premier matin du monde. Comme je comprend la fascination qu’exercent les chevaux sauvages, se doublant chez l’homme, du fantasme de la lutte pour les dresser, les dominer , d’en faire un ami !

Le taureau sauvage à toute la majesté de Zeus, la force animale telle qu’elle gît muette dans notre cerveau limbique. Aznar a la chance de voir s’éveiller en lui toute sa force créative, inspirée par son monde inconscient, qui vit tranquillement enseveli sous l’amoncellement des figurations classiques. En fait, il joue, il travaille la peinture avec une ligne rationnelle, pour une figuration située à la limite de l’hyperréalisme, en s’inspirant de ces mammifères vus dans la nature ou sur des photos ; il joue avec tout ce matériel concret et se voit traversé par des forces irrépressibles qui le conduisent à rendre ses chevaux et ses taureaux très vivants, emplis de leur force de vie brutale.

Une des toiles montrant un très beau taureau noir m’a rappelé un souvenir d’enfance. Mon père avait un troupeau de vaches et de taureaux en Bourgogne. Un matin, on vint nous prévenir qu’un des taureaux était passé au dessus de la barrière et il se trouvait sur la route dans le bois. Nous voilà partis frères et sœurs, père et mère armés de bâtons à la recherche du taureau pour l’obliger à rentrer dans la pâture. Arrivés sur les lieux du délit, on vit avec stupeur le taureau noir majestueusement installé dans le fossé à côté de la barrière en train de ruminer son herbe fraîchement mangée. Ils nous toisait et semblait se moquer de nous avec ses yeux noirs et brillants ; Il semblait nous dire « vous me faite rire avec vos bâtons ! ça ne vous arrive jamais à vous d’être épris d’un peu, d’un petit peu de liberté, et d’agir à votre guise? »Mon père ouvrit la barrière : Il se leva avec pesanteur , et il rentra sans agressivité. Quelle belle leçon pour un enfant !

Comme je comprenais ce taureau et pour rien au monde je ne voulais le déloger de sa place. Je comprenais ce besoin irrépressible de fuir, d’éprouver ce fort sentiment de liberté. Merci à Sylvestre Aznar qui avec son travail à réveillé plein d’émotions et de souvenirs. C’est bien là la force de la narration pour un romancier et la force d’un peintre : trouver à nous émouvoir.
Bien sûr, Sylvestre Aznar a eu le plaisir de peindre ses paysages qui sont magnifiques, ses voitures qui plaisent tant, mais je suis sûre que son plus grand plaisir a été de peindre des chevaux blancs comme Pégase dans les légendes, et ses taureaux noirs, libres dans leur âpreté d’être libres , ce que nous ne pouvons plus êtres, nous les hommes. Nous avons tué toute vie instinctive, sauf chez les artistes et heureusement, il reste l’intuition et l’inspiration qui sont les filles de monsieur Instinct.

Pour clore cette rencontre amicale très agréable, Ludovic – Gaujal Vigneron – nous a reçu chaleureusement en ses lieux, au Caveau de Pinet qui abritent l’exposition de Sylvestre Aznar. C’est un Vieux domaine de vignes du picpoul existant depuis 1744. Il est dirigé par un jeune et dynamique descendant de cette famille vigneronne, inventif dans sa façon de faire ses vins depuis la plantation jusqu’au produit fini, qui nous a offert de goûter 3 de ses vins Picpoul de Pinet Blanc un vin excellent, un rosé allongé mais plaisant, un rouge plein de senteurs et de révélations goûteuses.Daniel Renault qui a fait des photos des œuvres, mais qui est aussi Maître d’Art nous à montré la collection de ses magnifiques couteaux qu’il a récemment créés pour l’Agglo ; Nous avons trinqué à la santé des artistes et des artisans !

Alice Caron Lambert

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