Cinéma : Wajma, une fiancée afghane

Drame Afghan de Barmak Akram avec Wajma Bahar, Mustafa Abdulsatar, Hadji Gul, Breshna Bahar

Synopsis : Wajma, adolescente afghane, vit librement à Kaboul et se prépare à des études supérieures lorsqu’elle tombe sous le charme de Mustafa, jeune serveur qui semble très amoureux d’elle. Ils sont espiègles et passionnés, mais aussi prudents face aux règles de la société qu’ils enfreignent. Mais un jour, une nouvelle remet en cause leur relation et provoque le retour du père de Wajma

Wajma, une fiancée afghane est le second long métrage du réalisateur afghan Barmak Akram (L’enfant de Kaboul). Barmak Akram est scénariste, producteur, metteur en scène, directeur de la photographie, compositeur et monteur de Wajma, une fiancée afghane. Wajma, une fiancée afghane a fait partie de la programmation de l’ACID de Cannes (Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion) et a remporté le prix du meilleur scénario au Festival du film de Sundance.

"Au début du projet, j’ai visité une unité de soins pour grands brûlés à Kaboul, pour savoir pourquoi des femmes s’immolent par le feu. C’est de plus en plus fréquent. Chaque année environ 500 femmes ont recours à ce procédé extrême en Afghanistan. La plupart du temps suite à une histoire d’amour déçue, ou à un mariage forcé avec un homme qu’elles n’aiment pas. (…) La violence endurée par les femmes est le sujet majeur de "Wajma, une fiancée afghane". Barmak Akram

Mustafa et Wajma sont amoureux. ils habitent à Kaboul aujourd’hui. Leurs familles semblent assez modernes. Wajma, 20 ans, est une jeune femme timide. Elle est étudiante en droit, une forme de liberté dixit son père. Mustafa, 25 ans , d’origine iranienne, est habillé à l’occidentale. L’histoire se passe à Kaboul. La relation est clandestine, légère quand ils sont tous les deux et passionnée. Les amoureux doivent toujours faire très attention pour se voir. Jusqu’au jour où Mustafa devient un peu plus pressant…

Wajma, une fiancée afghane est un film simple mais dans le bon sens du terme. Le réalisateur arrive à maintenir la tension tout au long du film. Le film se balade entre modernité et traditions. L’histoire de Wajam est brutale. Les fiancés sont seuls au monde comme dans n’importe quelle ville ou quel pays. Seulement on est à Kaboul. On aperçoit au détour d’une scène les femmes vêtues d’un niqab et la guerre en arrière plan (des militaires, un hélicoptère dans le ciel, le père de Wajma, démineur). Et lorsque la passion tourne au drame, les traditions archaïques prennent le dessus. L’honneur de la famille sali, une vie maudite à jamais, le père de Wajma est en colère, battant, punissant sa fille et songeant à l’immoler. Il va même se renseigner sur la légitimité d’un meurtre. … Le film montre aussi le changement, même léger, qui s’opère, le père est capable de se remettre en question. Mais il ne suffit pas de se contenter des signes apparents du progrès que proposent le film. Il reste encore un très long chemin à parcourir.

Les acteurs sont formidables, à commencer par Bahar Wajma, la jeune Wajma et Haji Gul Aser, son père.

Wajma, une fiancée afghane est un film poignant !