Une personne qui est venu à un de nos ateliers vendredi m'écrit :
"Bonjour josé,
je te remercie encore pour cette soirée du vendredi dernier.
Plus jeune, et tombé dans un monde personnel profondément névrotique, j'avais trouvé comme seule issue, celle de ne plus me regarder dans un miroir. En fait, j’expérimentais la voie non duelle sans le savoir.
Je me rappelle que cette expérience avait profondément marché et j'étais heureux et en paix, mais ce n'est pas si facile de ne plus se regarder dans un miroir , on peut faire l'expérience quelques jours , puis on retombe et on oublie l'expérience. c'est ce qui m'est arrivé et l'expérience de l'homme sans tête a ravivé ce souvenir en moi , du coup je renouvelle cette expérience à partir d'aujourd'hui tout en suivant l'enseignement de harding.
Cordialement."
Merci de ton message.
Nous nous sommes en effet identifiés à notre image dans le miroir, vers 4 ou 5 ans. C'est une étape que connaissent très bien les psychologues, depuis les travaux de Piaget notamment ; et c'est semble-t-il une étape nécessaire qu'on ne peut éviter.
Mais bien entendu s'identifier à ce petit personnage dans le miroir est extrèmement réducteur; nous sommes très différent de cela ! Pensons à Narcisse qui voulant embrasser son reflet dans l'eau d'une source se noie et meurt. Quand nous nous identifions à ce visage dans le miroir, nous mourrons à nous-mêmes, nous oublions notre vraie nature.
Tu sais maintenant que tu n'es pas ce reflet ; il n'est qu'une apparence !
Le miroir a le pouvoir de nous piéger dans sa prison de verre, si nous ne sommes pas attentifs ; mais il peut aussi nous révéler à nous-mêmes. Ici au centre, tu es très différent de ce que tu vois là-bas dans le miroir : là-bas tu vois deux yeux, un nez, des joues, une bouche, des couleurs, des formes...mais au-dessus de tes épaules, rien de tout cela. Juste un vaste espace clair et transparent rempli du monde...et de ton reflet.
amicalement
José