Dire « vrai », dire « réel », aujourd’hui, est-ce si difficile? Ou, est-ce dangereux? Le juge Burgaud contre Bertrand Tavernier ?

OUI, dire "vrai", dire "réel", est-ce si difficile? Ou, faudrait-il seulement "penser vrai"... et fermer sa gueule? Ce serait, à mon point de vue, une hypocrisie. Se voiler la face? NON! Bien sûr, le dicton populaire " toute vérité n'est pas bonne à dire", est une absurdité, dans une société de gens responsables, qui se respecte... qui se respectent.

Bertrand Tavernier aurait dit, à propos du juge Burgaud, celui du film « Présumé coupable » : «Quand vous voyez le film, et je suis contre la peine de mort, c'est quelqu'un que vous avez envie d'exécuter, ce juge, le juge d'Outreau !»

Aujourd’hui, il est poursuivi par le juge Burgaud pour « injure à un magistrat". Faut-il s’en étonner ?

Bien sûr, c’est une réaction forte de la part de M. Tavernier. Mais c’est une « réalité », ce juge qui a « été trop loin », et, peut-être mal, dans son travail, et qui a eu tort, (c'est mon sentiment) d’agir ainsi. Il est blessé aujourd’hui, mais beaucoup de ces personnes qu’il a amenées au tribunal (c’est lui, le juge Burgaud, le point de départ de l’affaire), et fait condamner, l’ont été aussi; et leurs vies brisées… Et la sienne? je ne sais pas. Mais on ne rend pas le mal par le mal. Mais, mais, mais... on ne cache pas une « réalité"; trop peu d’hommes/femmes (politiciens surtout, gens d’affaire, journalistes, experts, chercheurs même, le « quidam » de la rue tout autant) aujourd’hui disent « vrai », et c’est un des problèmes de notre société « si politiquement correcte et fausse et, surtout, trompeuse trop souvent ». Bien sûr, l’argument de Tavernier, "c’est un juge de fiction", ce Burgaud du film, et ce n'est pas un avatar, ne tient pas. Mais, mon sentiment, c’est qu’il n’a pas eu tort d’exprimer son sentiment, de « juger le juge ». C’est mon point de vue. ET il n’est pas le seul à l’avoir fait… demandez à quiconque sur la rue, et qui a suivi l’affaire, s’il n’est pas de la même opinion que M. Tavernier. Bien sûr, M. Tavernier est un homme "important", dont l'opinion a du poids dans notre société; mais l'opinion du juge "aussi" a du poids, dans notre société. Et toutes ces autres gens qui opinent comme M. Tavernier, faudrait-il « tous » les amener en cours? M. Burgaud aurait du pain sur la planche. Qu’il assume, oui, qu’il assume, c’est ce qu’il lui reste à faire. C’est ça, être responsable, de ses faits et gestes, de ses paroles, pensées et sentiments, dans une société démocratique. De là, de sa part, à voir un « contrat » contre lui, il déraisonne, il s’emporte. La messe est dite, et bien dite.