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La cigarette électronique, un succès qui dérange

Publié le 05 décembre 2013 par Edelit @TransacEDHEC

Popularisée en 2012 en France, la cigarette électronique est un produit à fort potentiel commercial soutenu par une croissance mensuelle de 15% au sein d’un marché national de 16 millions de consommateurs. Substitut de la cigarette ou produit de sevrage pour certains, produit d’appel vers le tabagisme pour d’autre. Bruxelles s’inquiète et souhaite l’encadrer, ou plutôt la contraindre pour rebattre les cartes à sa sauce en redéfinissant les acteurs du marché et son modèle de distribution.

Le succès du « vapotage »

Encore plus prometteuse que tout autre produit de sevrage, « l’e-cig » a déjà séduit près de 1,5 million de consommateurs français et se répand à toute vitesse. Ce succès pourrait expliquer en partie la forte chute de 9% des ventes de tabac en 2013. A priori la santé publique et les associations de préventions contre le tabac devraient donc remercier ce franc succès.

Aussi le nombre d’acteurs de ce marché croît très rapidement, et ce notamment à travers les boutiques spécialisées dans le « vapotage », qui sont passées en 2013 de 100 à près de 700. A l’instar de Clopinette, entreprise surfant sur la tendance, qui prévoit de passer de 65 à 250 magasins de « vapotage » d’ici 2016. Ambition qui répond au chiffre d’affaires de ce nouveau marché avoisinant les 200 millions d’euros, à 15% de croissance mensuelle, et aux 16 millions de consommateurs potentiels qui permettent actuellement à l’industrie du tabac de s’asseoir sur un pactole de 7,5 Mds d’euros.

Des incertitudes sanitaires

Malgré le fait que beaucoup sont passé de la cigarette classique à l’électronique, il subsiste un flou sanitaire quant à la qualité des produits. « L’e-cig » pourrait bien être dangereuse pour la santé (tout comme ne pas l’être), ainsi Bruxelles souhaiterait mettre en place une certification qui garantirait la qualité de la fabrication des composants. Pourtant cette nouvelle clope ne devrait pas être cancérigène, car n’étant pas fumée, aucune combustion de tabac ne dégage du goudron ou du gaz carbonique. Il y a bien entendu de la nicotine, mais tout comme pour la cigarette classique, cet alcaloïde est additif et non cancérigène.

Avarice

La réglementation prévoit d’interdire les modèles actuellement en vogue, ce qui ne fera que servir les intérêts de l’industrie du tabac, car la directive n’autoriserait plus que les modèles mis au point par les industriels du tabac. En parallèle le ministère des Finances avance ses pions, et pourrait taxer les entreprises à hauteur de 5% du chiffre d’affaires réalisé sur les cigarettes électroniques. Une première taxation raisonnable en comparaison des 81% du prix du paquet de cigarette qui finissent dans les caisses de l’Etat (soit 5,5€ sur un paquet de 6,8€).

Espérons que cette directive finira par rassurer les associations de prévention, et bénéficiera avant tout aux fumeurs, qu’ils souhaitent se sevrer, économiser ou tout simplement se faire plaisir.

J.TDA


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