Si les Français possèdent dans leur quasi-totalité des appareils de mesure des données physiologiques comme la balance ou le thermomètre, la part de la population disposant d’objets de mesure connectés ne dépasse pas les 11%! Ces résultats, issus d'une étude réalisée conjointement par L'Atelier et l'institut de sondage IFOP à l'occasion du Théma “Les objets connectés, au centre d'un nouvel écosystème de santé ?” , montrent que malgré l’expansion de terminaux mobiles toujours plus sophistiqués, la connaissance de l’existence même des objets connectés n’est que peu répandue. La principale raison tient au fait que les professionnels de santé n’apparaissent pas moteurs dans la diffusion de ces outils de mesure. En effet, seuls 16% des possesseurs d’objets connectés en ont eu connaissance par leur pharmacie et 9% seulement via le corps médical. "Aujourd'hui les objets connectés de mesure ciblent le grand public et passent par (…) les grandes surfaces. C’est une stratégie délibérée mais cela les coupe à contrario de la prescription potentielle du corps médical et de la caution morale associée”, commente Matthieu Soulé, analyste stratégique à L’Atelier.
Favoriser un écosystème pertinent
Les possesseurs d’objets connectés ont donc choisi d’utiliser ces outils avant tout dans une optique d’optimisation de leur bien-être physique. Ainsi, un utilisateur sur deux assure utiliser ces outils pour surveiller ou améliorer un élément de sa santé. Mais lorsque l’on les interroge plus précisément, il apparaît que seule une minorité d’entre eux s’astreint à un suivi très strict des données puisque seuls 13% déclarent les relever quotidiennement. En fait, si les objets connectés apparaissent comme des gadgets ou rendent sceptiques, c’est que la disparité et la pertinence des écosystèmes recueillant et analysant les données posent question. De plus, une autre source d’inquiétude soulevée par l’utilisation des objets connectés vient de la propre propension de l’utilisateur à ne pas maîtriser son rapport à la mesure. En effet, pour la moitié des Français les barrières sont liées à des doutes sur l’efficacité de la mesure. En outre, La technicité de l’objet représente également un frein. Dans ce cadre, le potentiel de mise en place d’une plateforme de collecte et d’analyse des données et de suivi médical dont l’accès serait payant se révèle porteur.
Une opinion favorable au partage de données médicales
Malgré un débat actuel fervent quant à l’exploitation des données personnelles, 61% des utilisateurs accepteraient de partager les données recueillies grâce aux appareils de mesure connectés, principalement avec le corps médical. "Le corps médical reste aujourd'hui l'ultime référence en ce qui concerne les données médicales avec près de 63% des français qui préféreraient que ce soit les professionnels de santé devant eux-mêmes (42%) qui gèrent ces données” . On note cependant de grandes disparités à travers les âges et les genres : "On remarque dans les différents résultats que les personnes âgées sont celles qui possèdent le plus d'outil de mesure aujourd'hui (86%). Par ailleurs, les femmes sont plus méfiantes que les hommes concernant le partage des données avec le corps médical. Enfin les professions libérales et les cadres supérieurs (… ) sont les plus optimistes quant au fait que les objets connectés pourraient procurer dans le futur des soins médicaux à part entière”.