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Mon garçon sera unique et chinois

Publié le 08 décembre 2013 par Wtfru @romain_wtfru

Enfant_unique

A L’origine de toutes politiques, et nous sous-entendons ici Politiques avec un grand P et surtout avec un S, il y a une analyse claire de la situation démographique du pays. Les politiques étant à priori pensés sur le long terme, il est judicieux de se demander à qui ces dernières vont s’appliquer et à quels horizons. Avec un taux de natalité très élevé, la population aura tendance à se rajeunir avec un marché du travail à 20 ans qui sera de plus en plus saturé. Ne nous racontez pas que tout cela est impossible à anticiper car la Chine le fait bien. Avec la politique de l’enfant unique, la Chine figue parmi le pays imposant les règles les plus strictes à cet égard. Il y a un mois, à l’issue du 3e plénum du XVIIIe congrès du Parti communiste chinois (PCC), Pékin a dévoilé les grands axes des réformes à venir. Parmi elles, la décision d’assouplir la politique de l’enfant unique. Celle-ci fut adoptée en 1979 mais elle est désormais fortement controversée en Chine, même depuis que la fécondité du pays y est devenue très basse. Chaque chinoise a en effet désormais, en moyenne, moins d’1,5 enfant, c’est-à-dire bien moins que le nombre théoriquement nécessaire (2,1) pour assurer le renouvellement de la population. Nous savons que les chinois sont moches mais ce n’est pas une raison pour éviter leur reproduction. Car si l’on poursuit cette logique, nous aurions bien dans notre entourage des personnes à qui il faudrait couper les couilles et/ou ligaturer les trompes.

La mesure décidée au cours du 3e plénum du PCC consiste à autoriser les couples dont l’un des deux conjoints est lui-même un enfant unique à avoir deux enfants. Jusque-là, et uniquement dans les villes, seuls les futurs parents qui étaient eux-mêmes tous deux des enfants uniques pouvaient bénéficier de cette dérogation. La compassion de la France à ce sujet est d’ailleurs un exemple à suivre pour tous. Le théorème est simple : plus on est pauvre, moins on est bon à l’école. Comme la Chine est aujourd’hui pauvre et que la France va le devenir, les flegmatiques élèves français ont pris de l’avance sur leur échec scolaire pour éviter toute frustration à venir de la part de leurs homologues du Pays du Milieu. Un symbole fort lancé par les bonnets d’ânes, amis des bonnets rouges, à Péking. Selon toute vraisemblance, seule une politique sociale délibérément nataliste soutenant les familles dans leur mission éducative (gratuité de l’école, des soins de santé et de la prise en charge de la petite enfance dans les crèches et les écoles maternelles, notamment) pourrait aujourd’hui amener les couples à repenser leurs stratégies familiales. Certains clament que faire un gosse aujourd’hui est un crime. Non, c’est la manière dont on l’élève qui en est un.


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