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La venus à la fourrure, le livre de Sacher- Masoch (mon comparatif avec le film)

Par Filou49 @blog_bazart
09 décembre 2013

 venus livre

Dans mon article de ce matin (parue à une heure très matinale, heureusement quand même que je peux pré-dater mes billets, n'est ce pas, cher Michel?), je vous disais que la vision du dernier film de Roman Polanski m'avait donné envie de me plonger illico dans le texte d'origine.... et cela tombe bien puisque les éditions Pocket m'avait envoyé la version poche du livre réédité à l'occasion de la sortie du film.

Ce bouquin pouvait me faire un peu peur à priori, moi qui, il faut bien l'avouer, lit bien peu de classiques de la littérature. Il faut savoir en effet que son auteur Sacher-Masoch s'inscri parfaitement dans le mouvement romantique allemand de la première moitié du XX ième siecle. "La Vénus à la fourrure", comme plusieurs autres de ses ouvrages, est en partie autobiographique, Sacher Masoch y relatant certains épisodes de son orageuse aventure avec une certaine Anna de Kottowitz.

Comme je l'ai dit dans ma chronique du film, c'est donc ce roman, par ailleurs le seul vraiment sulfureux de son auteur, qui ait contribué à ce que son nom soit à l'origine du terme masochisme.

Dans ce roman, un homme, Séverin, est amoureux d’une statue marmoréenne de Vénus, qui se trouve dans un jardin public. Dans ce jardin, il rencontre un jour une femme hors du commun, Wanda, qui ne s’est donné qu’une règle, celle de n’obéir qu’aux lois du plaisir. Séverin se lie et conclut avec Wanda un contrat par lequel il se soumet entièrement à elle : il sera son valet, son esclave, son jouet. Le masochisme ne vient-il pas de Masoch? En contrepartie, Wanda se vêtira d’une seule fourrure et sera alors pour lui d’une animalité divinement érotique.

Bref, une relation oh combien éprouvante, qui entraine personnage et lecteurs dans des affres que l'on devine tout autant cruelles que jouissives pour les deux protagonistes, comme on le ressent d'ailleurs tout aussi parfaitement dans le film de Polanski.

Pour qui a vu le film, d'ailleurs, il est assez passionnant de se plonger dans le livre originel puisqu'une grande partie du film nous dévoile des parties du livre et se permet même de l'analyser, alors que d'autres parties du roman ne sont pas traitées dans le film, donc il était assez passionnant de découvrir ce qui était ou n'était pas dans le film. 

Certes, la lecture de ce livre, entre le roman et le poèsie, fut parfois un peu ardue, car d'une part, le style de l'auteur est parfois un peu datée (et que je n'ai plus trop l'habitude des classiques), et d'autre part certains passages m'ont parus un peu abscons, notamment lorsque l''auteur, bien plus que ne le fait Polanski, s'attarde longuement sur la symbolique de la fourrure, qui évoque à la fois (à mes yeux  seulement?) la pilosité des organes génitaux, ainsi que moins prosaiquement, la chaleur et une certaine forme de sauvagerie dans les relations charnelles et les instincts primaires.

Mais ce texte qui incarne une certaine forme de romantisme (puisque le romantisme peut se représenter évidemment sous différentes formes), possède,à n'en pas douter,  un souffle et une puissance de feu, en tant qu'il exalte les passions jusqu'aux tourments de l'amour fou, et de l'appartenance a l'autre en tant qu'être sublimé.

Et si  Sacher-Masoch  reste souvent dans l'évocation et dans la suggestion (on n'est pas dans "50 shades of grey", autres époques, autres moeurs) et ne tombe pas dans le glauque de la dépravation sexuelle,  le SM est quand même abordé frontalement au détour de plusieurs situations ou dialogues non équivoques ( "Qui se laisse fouetter mérite d'être fouetté")..

Bref une oeuvre fondatrice, dont la lecture est certes peu "confortable" (en même temps, l'adjectif sied mal également au film de Polanski) mais incontestablement interessante et instructive, pour ce qu'elle dit des rapports hommes/ femmes, aussi bien de l'époque de l'ouvrage que celles des siècles à venir...


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