« L’expert comptable au cœur de l’investissement et du partenariat », a été le thème retenu pour ce 2e congrès de l’Ordre national des experts comptables organisé,
hier, à l’hôtel El-Aurassi, en présence de représentants d’organismes similaires du Maroc, Tunisie, Libye et de France.
Le congrès, qui aura permis d’aborder les contours du dispositif régissant l’investissement en matière d’avantages, mais aussi, les contraintes réglementaires et administratives rencontrées par les opérateurs économiques nationaux, notamment a donné l’opportunité aux experts comptables présents de revendiquer une plus grande implication dans la dynamique de croissance du pays. C’est là, justement, l’un des objectifs assignés à cette rencontre, a affirmé le président de l’Ordre des experts comptables. M. Akli Toudert a souligné, à ce propos, que le congrès visait à établir le contact entre l’expert comptable, et l’entreprise, mais surtout à mettre en avant le rôle de ce dernier dans l’accompagnement de l’investissement. M. Toudert a fait part de la création d’un institut de formation des experts comptables qui devra concourir à la refondation de la profession. Un rôle qui sera d’ailleurs souligné par le secrétaire général du ministère des Finances. M. Miloud Boutaba, a, de prime abord, déclaré que l’organisation a réussi à « restituer sa crédibilité auprès des pouvoirs publics » et que l’amorce de l’étape de développement de ses missions vise à consolider « sa probité et la professionnalité ». Dans ce contexte, il dira que « les réformes engagées en 2010 sont en train de donner leurs fruits ». Un processus qui devra contribuer à « l’ancrage de l’éthique de ses relations » avec ses vis-à-vis. L’expert comptable est appelé, dans la conjoncture actuelle à s’imposer en tant que « levier de la croissance économique », a affirmé le représentant du ministère des Finances qui annoncera la « finalisation, par la commission nationale des agréments, d’un ensemble d’opérations » censées « consolider le socle de la profession ». Le président du Forum des chefs d’entreprises (FCE), a, pour sa part, déclaré que le congrès revêt une « importance capitale dans la conjoncture économique actuelle » d’autant plus qu’il traite du rôle de l’expert comptable dans la politique de développement du pays. M. Réda Hamiani estime qu’il était temps que le système comptable et financier se situe au cœur de la gestion de l’entreprise au regard des risques financiers qui sont de première actualité. Si la profession a « approché les normes de gestion comptable et financière qui ont pris ancrage dans la législation nationale », on doit reconnaître « que des progrès restent à faire », a indiqué le président du FCE. Ce dernier a mis en avant la nécessité, pour les entreprises, « d’intégrer le nouveau système comme étant un outil de gestion et de management ».
Aussi, l’expert comptable doit être conscient que son rôle dans ce contexte, doit être « plus soutenu et plus actif ». M. Hamiani, qui évoquera un manque de
visibilité dans la législation régissant l’investissement en Algérie, soulignera, au passage, l’impératif qui consiste à « investir dans la normalisation comptable et à améliorer le
perfectionnement des instruments décisionnels » notamment en ce qui concerne l’investissement, objet de la rencontre. La formation devra également se faire au sein des TPE, a recommandé le
président du FCE qui a déploré la persistance de contraintes à ce niveau. Selon lui, l’ANDI ne doit pas se confiner dans le rôle de « caisse d’enregistrement de dossiers », mais doit, plutôt
assumer sa mission qui consiste à accompagner l’investisseur et à faciliter l’investissement. Et d’affirmer que des dossiers « traînent encore » au niveau du CNI alors que le délai de réalisation
de projets dans notre pays se situe entre 3 et 5 ans alors qu’il est très inférieur ailleurs.
M. Hamiani qui dira la disponibilité du patronat à payer plus d’impôts pour peu que « l’investissement doit être vu sous son aspect juridique ». « Une simple loi qui régirait les avantages aurait suffit », a-t-il affirmé. Le président du FCE n’omettra pas de revenir sur la problématique de l’accès au foncier et au financement. Des experts comptables ont, pour leur part, souligné l’importance du recours à l’expertise comptable dans les IDE. Considérant que le système ANDI est « très attractif », ils estiment, toutefois, que l’expert comptable a un « rôle à jouer en matière d’accompagnement ».
En fait, « l’expertise comptable intervient dans la faisabilité et a mise en place de l’investissement », ont-ils indiqué. Les intervenants ont également affirmé
que le congrès a pour objectif d’insister sur « la stabilité des lois régissant l’investissement » sachant que des investisseurs étrangers ne peuvent prétendre à l’extension de leurs projets de
craintes de basculer dans la règle des 51/49. Notre organisation va faire en sorte que la loi ne soit pas rétroactive ». Il s’agit bien évidemment de lois relatives à l’investissement.
D. Akila
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