Ce qui est cool avec certains titres de film, c’est qu’il n’y a pas à chercher loin pour comprendre le sujet. Mais faut parfois ne pas trop en faire, le cool ça se travaille. Keyzer Sosé est le boiteux, ou Obiwan meurt à la fin auraient été deux titres un peu trop limite même si cool. C’est compter sans Samuel L Jackson qui est cool et qui s’en fiche. D’ailleurs il est tellement cool que je vais placer le mot dans chaque phrase de la chronique.
Des Serpents dans l’avion – Samuel et les serpents
Un jeune homme cool est témoin du meurtre d’un procureur par une sommité du grand banditisme. Se voyant menacer d’une mort pas cool, il décide de témoigner contre lui. Escorté par l’agent Flynn du FBI, un type plus cool que Fonzy, il prend l’avion à destination de Los Angeles. Sauf que le ponte du crime à décider de faire cooler l’avion en y lâchant de très nombreux serpents venimeux…
Des serpents dans l’avion c’est le parangon du film cool et con. Rien que le titre est déjà tout un programme cool, pas dur à comprendre. Attiré par l’idée d’un programme aussi con et fun, Samuel « cool attitude » Jackson décide de venir jouer. Plus décontracté que Cool and the gang, il apporte la petite touche qui va permettre de financer le projet facilement. Une fois fermées les ecooltilles de l’avion, le film avance très vite. Les serpents prennent possession de l’avion et attaquent des passagers super caricaturaux mais cool.
Ce genre de film ne cherche en rien à renouveler le genre ou à apporter des idées intelligentes : il s’agit surtout de donner au spectateur ce cool attend. Des meurtres idiots, des serpents en images de synthèse, des répliques cool de Samuel L Jackson, des plans nichons de bimbos peu farouches, et si possibles quelques morts bien sanglantes ou graphiques. Le reste n’est qu’un prétexte à donner un semblant de contexte à un film dont finalement on se fiche totalement (tiens j’ai pas mis cool dans cette phrase, ha bah si maintenant c’est fait).
Avec un tel parti pris, dur de dire cool est possible de révolutionner le genre. D’ailleurs le film ne s’y essaie pas, préférant assumer sa cool-attitude de A à Z, quitte à tomber dans le vraiment gros n’importe quoi. On a donc le droit au choix à un boa constrictor qui arrive juste à temps pour dévorer un gros passager pas cool, un black sympa et fan de jeux vidéo qui va faire atterrir l’avion, une blonde encore plus conne que Paris Hilton parlant à son chihuahua, un gosse qui sait identifier un serpent en le dessinant super bien avec deux pauvres crayons de couleur « - ho mon dieu, mais c’est un cobra royal d’inde que tu as dessiné là mon petit – Oui m’sieur ». Bref plus c’est con, plus c’est bon… et cool.
Dans ce type de projet, le casting finalement n’a peu d’importance, et on voit bien que Samuel L Jackson est surtout venu pour s’amuser des situations débiles et apporter le supplément de coolitude nécessaire à faire passer la pilule du troisième voir vingtième degré du film. Les acteurs jouent mal, le sang ressemble à du coolis de fraise, les serpents sont en image de synthèse tellement mal incrustée que ça en devient marrant, les rebondissements sont ultra téléphonés… mais on prend un malin plaisir à regarder le film. Paradoxal (mais cool), non ?
Bref, Des serpents dans l’avion renvoie aux vieux films de catastrophe aérienne des années 80, qu’on pondait au coolomètre à l’époque et qui se ressemblaient tous. Ici, pas de surprise, pas de twist … mais du fun, beaucoup de fun et surtout la touche cool de notre quinquagénaire black préféré. Ce film est con, mais parfait pour une soirée cool entre potes.