Quatrième de couverture :Juillet 1914. Aiguillés par les « vétérans » de 1870, jeunes et réservistes se précipitent, la fleur au fusil, pour donner une leçon aux « Prussiens ». Un équipement inférieur, un état-major peu inspiré : le sort, en quelques jours, va en décider autrement. La Belgique envahie, Charleroi qui tombe, puis Maubeuge. Cinquante-deux mois d'occupation commencent, à 60 kilomètres des tranchées. Entre exode et réfugiés, pressions et vexations, les épreuves s'accumulent.
Partant des 41 noms figurant sur le monument aux morts de sa commune – pour 1 300 habitants –, l'auteur nous fait revivre l'ordinaire d'un village de France occupé à la frontière belge. Une trentaine de prisonniers, des mutilés, des blessés, les hommes du rang : au total, près de 200 incorporés, sans oublier les privations, les amours impossibles ou impensables, les naissances illégitimes, la multiplication des décès, la disparition des mariages et des baptêmes... Amendes, corvées, interdictions et système D, on avait faim, froid, peur, on manquait de tout, et d'abord d'informations, même sur les victimes. Le temps n'était plus au diapason des êtres. Le village de l'auteur, situé dans le Nord, là même où retentit le cessez-le-feu en 1918, fut occupé dès septembre 1914.
Consultant les archives, recueillant des témoignages, Philippe Tabary retrace ici ces cinquante-deux mois d'une guerre qui fut de loin la plus terrible dans le passé tourmenté du Hainaut de son enfance.