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Géo-électro vol.2 : l’Allemagne

Publié le 13 décembre 2013 par Wtfru @romain_wtfru

Deuxième volet de notre série d’articles consacrée à la culture électro par pays. Que se passe-t-il outre-Rhin en la matière ?

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Vous n’êtes pas sans savoir que France et Allemagne sont souvent comparés dans divers domaines. Que ce soit pour l’automobile, la transparence politique ou la Ligue des Champions, les Allemands nous surpassent dans moult domaines. En matière d’électro ils ne jouent pas dans la même cour. Alors, « Deutsche qualität » : mythe ou réalité ?

 Berlin a la réputation justifiée d’un haut-lieu de la vie nocturne européenne, avec ses clubs toujours plus underground, bâtis dans des anciens squats ou sur des friches industrielles. La renommée électro du pays de Berghain s’est vraiment bâtie au cours des années 90, et les artistes de talents ne manquent pas. Autant vous dire que pour cette édition, on n’a eu que l’embarras du choix.

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On commence avec les « classiques »
Dans la famille Kalkbrenner je demande le grand frère. Paul a eu le succès le plus retentissant, se plaçant dans l’héritage techno des années 90 en nous vendant du rêve et de la rave. En 2008 il est à l’affiche de Berlin Calling, dans lequel il joue presque son propre rôle, et où l’on suit la descente aux enfers d’un DJ fictif, victime des dérives inhérentes à la vie nocturne berlinoise. Il en signe la bande-son, de laquelle est sortie le fameux Sky and Sand, que l’on vous a remis ci-dessous. Ce film a été un virage dans sa carrière, et a d’ailleurs changé son image en Allemagne, pas forcément en mieux. Les Allemands le considèrent ainsi comme un artiste devenu trop populaire (les Allemands ont horreur du « mainstream »), le David Guetta allemand en quelque sorte… Alors qu’en France, il n’est pas rare d’entendre « Kalkenqui ? » à l’évocation du DJ supporter du Bayern Munich.
Fritz, dans un registre plus chantant (il pose sa voix sur les morceaux de son frère), a deux albums a son actif. Auteur d’un set remarquable l’été dernier à Rock en Seine (nous y étions), il a une aura moins grande mais tout autant de talent. Ah, si seulement les parents Kalkbrenner avaient eu plus d’enfants…

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Il faut savoir qu’avant cela il y a eu une genèse de l’électro allemande. Au commencement était Kraftwerk, le quatuor qui se posait en pionnier de la musique électronique dans les années 70. Un peu plus tard, dans les années 90, Gerald Donald et ses acolytes aka Dopplereffekt, exportaient leur techno de Détroit vers l’Allemagne. Ils sont de retour en 2013 avec 3 tracks sous le label Leisure System. Les puristes apprécieront. 

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On adore :

Au même titre que le currywürst, la deep house est une spécialité allemande qui se déguste sans modération. Quelques DJ ont retenu notre attention. Il y a la petite tuerie de Dirty Doering, Été pluvieux ; la track placide de NU, Man o to; le morceau mélancolique de Nico Pusch, Mama.

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On vous conseille d’aller faire un tour sur le Soundcloud du label Pampa Records, créé par DJ Koze dont l’album Amygdala sorti cette année est une merveille. On y trouve quelques trucs sympa.

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 On continue avec Doctor Dru et ses touches de jazz et de funk, et Dominique Eulzberg et sa techno minimale, et Booka Shade dont le dernier album fraîchement sorti, Eve, est une petite pépite.

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On avait dit pas la dubstep ! Il faut arrêter avec ça, on est bientôt en 2014. Mais là, c’est différent : le son de Boys Noize est surprenant et osé car le type se permet de remixer des artistes aussi divergents que Cut Copy, Rammstein ou Donna Summer. Alexander Ridha de son vrai nom, a sorti des EP sur le label français Kistuné. Pour réveiller un dancefloor, rien de mieux que What you want.

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Affaire à suivre :

Certains artistes commencent à faire du bruit, et méritent que l’on garde un œil sur eux de par leur actualité récente. Marius Hoersturz nous surprend avec un formidable remix de Stay de Rihanna. Marlon Hoffstadt, lui, nous régale avec son clip pour You make me feel. Plaisir des yeux :

 

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Moderat, projet de collaboration entre Modelselektor et Apparat, a donné naissance à un deuxième album en 2013, II. Le titre phare, Bad Kingdom, s’accompagne d’un clip magnifique, rempli de visuels sorti d’un comic retraçant l’itinéraire d’un homme d’affaire ambitieux tombé dans la corruption et le crime organisé.

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Dans un registre plus minimal, Kollektiv Turmstraße, duo originaire d’Hambourg, pourrait aussi être une surprise en 2014. Enfin on vous laisse avec Jonas Mantey, un petit génie qui n’a que 17 ans et qui devrait, un jour, peser dans le milieu.

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On espère que vous avez assez de son pour cette semaine. Dans la prochaine édition, direction le Nord…

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