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A propos de Ce qui alarma Paul Celan de Yves Bonnefoy

Par Florence Trocmé

 

 

Des nazis sans uniforme

Ce qui alarma Paul Celan nous alerte. « Que par-dessus la vague de néant jetée sur le siècle par le nazisme une autre vague se lève, dont cette fois la cause serait si dispersée dans l’existence moderne qu’elle n’en serait même plus repérable ni réparable ; que l’antisémitisme ne soit, en bref, qu’un signe d’un mal plus vaste, la peur de la finitude, qui va écraser de façon moins voyante que dans les camps mais toute aussi efficace la liberté de l’esprit, voilà de quoi inquiéter ou même désespérer celui qui savait, au fond de soi, ce qu’est la poésie… » Yves Bonnefoy pointe l’actuel en son réel. Primo Lévi, P.P.Pasolini [1] Paul Celan sont des visionnaires. Primo Lévi et Paul Celan ont payé dans leur corps, dans leur chair, la violence post-nazie. Des nazis sans uniforme, a été le titre d’un article publié dans l’Humanité en Mars 2006. A mon tour j’anticipais l’Italie d’aujourd’hui. L’accusation de plagiat dont a été victime Paul Celan, révèle un mal plus profond, ressenti par le poète, et au-delà du poète par tout homme blessé d’éthique. Le livre d’Yves Bonnefoy est salutaire : «L’idéologie engendre le meurtre », est une proposition singulière à toute politique d’émancipation. 

sur Ce qui alarma Paul Celan,  de Yves Bonnefoy, lire aussi cette note de lecture

contribution de Jacques Broda


[1] « Notre faute, en tant que pères, consisterait à croire que l’histoire n’est et ne saurait être que l’histoire bourgeoise. », in Traité Pédagogique, Seuil, 2000


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