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Avant Derrah, avant Merad, il y avait eu Kelkal!

Par Citoyenhmida

kellalL’imaginaire collectif français est encore marqué par l’attentat à la bombe perpétré  dans la station   parisienne Saint6michel le 25 juillet 1995.

Les français se souviennent de Kellal, Khaled KELKAL l’ennemi public numéro 1, auteur de cet attentat. Et d’autres encore, durant cet été, moins sanglants et parfois ratés. Traqué pendant des jours dans la région lyonnaise, Kellal a été finalement abattu par les policiers.

Mais la France a oublié que, avant de mourir, les derniers mots qui ont claqué aux oreilles de Kelkal, comme autant de balles tirées à bout portant , ce sont : “Finis-le! Finis-le!

Salah BACHI, romancier algérien vivant en France, a tenté dans “MOI, KHALED KELKAL“, sorti en février 2012 chez GRASSET, de reconstituer l’itinéraire de ce jeune fils d’immigré depuis  la morne banlieue lyonnaise jusqu’au terrorisme aveugle.

Parcours sans surprise : cité, bande, allers-retours vers l’Algérie, suite de petits délits  pour se prouver et prouver qu’on est un homme, interpellations policières à répétition et enfin prison.

Et là, la rencontre intervient avec celui qui deviendra son mentor, son guide spirituel, le gourou qui le conduira à Tarik, l’ange noir venu d’Algérie, cette Algérie alors déchirée par la guerre sanglante entre islamistes et militaires.

La boucle est bouclée et le destin de Khaled Kelkal est scellé, à 24 ans!

L’auteur de récit, écrit sous le mode autobiographique, essaie de trouver des excuses, du moins des explications au cas Khaled Kalkal :

  • la France, les flics français racistes
  • le père, inconsistant, dépassé
  • la société, les filles démoniaques
  • l’Algérie, les algériens pleins de rancune et de rancœur, envers tout et contre tous
  • la vie quoi…

Un mot sur la forme de cet petit ouvrage : Salah Bachi  a choisi un style hybride, passant d’une très belle prose à un phrasé haché, à la limité déstructuré et déstabilisant. La lecture n’en est que plus ardue, mais elle traduit parfaitement ce qu’a pu être la vie de Khaled Kelkal.

“Finis-le! Finis-le” avait crié le policier à son collègue : s’ils en avait fini avec Kelkal, les français n’en avait pas encore fini avec le problème des  jeunes paumés de la  banlieue, surtout ceux issus de l’immigration.


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