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Le Marathon de VALENCE 2013 par Dare Dare Marathon

Publié le 16 décembre 2013 par Thepinkrunner @thepinkrunner

Maraton Divina Pastora 2013.

Lorsque j’ai repris la course à pied, en septembre 2009, la première course à laquelle j’ai pris part fut le semi-marathon de Boulogne-Billancourt, avec un temps final de 2h00mn38s! J’ai couru ensuite les 3 éditions suivantes, en améliorant chaque année mon temps. Cette course revêt donc un caractère très spécial pour moi et je m’arrange pour ne pas la manquer, comme en témoignent mes participations de 2010, 2011 et 2012. Mais voilà ; sur 4 éditions, 3 se sont courues dans le froid et la pluie d’automne et l’hiver dernier, interminable, a eu raison de mon « amour » pour cette course. Je me suis alors tourné vers une autre course, celle qui devait me donner davantage de garanties au niveau soleil et température, même si on n’est jamais sûr de rien. Après quelques recherches, mon choix s’est rapidement porté sur le Maraton Divina Pastora de Valencia. Un regard sur le site de la course pour découvrir que le parcours est plat et que l’arrivée se juge dans la cité des Arts et des Sciences dans un cadre futuriste pittoresque.

(cliquez sur les images pour les agrandir)

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(L’aire d’arrivée du marathon dans la cité des arts & sciences)

Nul besoin d’en rajouter pour me convaincre, ma décision était prise. Quelques semaines plus tard, mon pote Nicolas (1h19 sur semi !) décide d’être du voyage avec la prétention non dissimulée de faire une marque sur marathon inférieure à 3h !
Valence représentait de surcroît un pari osé, puisqu’il survenait 3 semaines seulement après le marathon de Lausanne. Comment avais-je récupéré entre les 2 courses ?

Vendredi : Arrivée à Valence vers midi. Nous nous dirigeons vers l’hôtel par le métro, facile d’accès, où nous déposons nos bagages pour repartir dans la foulée (vous avez noté l’analogie avec la CAP ;o)) en direction du village-expo pour récupérer nos dossards. L’expo se tient dans la cité des Arts & Sciences, non loin de l’arrivée. Le village-expo, assez pauvre, consiste en deux simples allées parallèles que les visiteurs arpentent dans un sens, pour atteindre au bout le point de retrait des dossards, puis dans l’autre, pour regagner la sortie.

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(Nicolas et moi devant le tapis des 195 derniers mètres dressé sur l’eau)

Vendredi oblige, il n y a pas grand monde ; nous passons donc très vite puis allons récupérer notre t-shirt (noir cette année). Nous nous dirigeons ensuite vers la vieille ville en empruntant le parc de Turia, immense étendue de 110 hectares, qui suit l’ancien lit du fleuve Turia, asséché depuis longtemps. C’est le deuxième plus grand parc municipal du pays après le parc de l’eau de Saragosse.

Samedi : Un regard par la fenêtre pour constater qu’il a plu dans la nuit. De plus, les prévisions météo ne sont pas folichonnes. L’état de santé de mon pote Nico, déjà malade la veille, ne s’est pas amélioré. Il décide de se reposer à l’hôtel et me laisse filer seul à la paella party organisée près de l’expo. Sur place, une longue file de coureurs se dessine mais l’attente est de courte durée car c’est fluide. La paella, tiède, est servie dans une barquette déjà toute prête, accompagnée d’une orange, d’une bouteille d’eau, d’une boisson de notre choix (bière ou soda) et d’un bout de pain. Je récupère ensuite Nicolas à l’hôtel et nous retournons dans la vieille ville où nous mangerons une spécialité, le Bizcocho, gâteau étouffe-chrétien qui nous calera un moment avant le dîner.

Dimanche : Nicolas se sent miraculeusement mieux ! Cerise sur le gâteau, il ne pleut pas. Mieux, le bleu domine majoritairement dans le ciel. Nous quittons l’hôtel et nous nous dirigeons vers la cité des Arts & Sciences. Les consignes se trouvent à l’opposé du départ mais sont du coup toutes proches de l’arrivée (une bonne chose quand on saura à peine marcher !). Nous entrons dans le sas de départ ; Nicolas décide de se rapprocher davantage, moins de 3h oblige.

Ma course :
Mon plan originel consistait à suivre le meneur d’allure 3h30 jusqu’au semi-marathon et d’accélérer progressivement pour gagner du temps, seconde par seconde, afin de me rapprocher de mon temps de Berlin en 2012 (3h28’22). Nicolas et moi entrons ensemble dans l’aire de départ mais nous nous séparons rapidement, Nico voulant se rapprocher au plus près de l’arche. Je cherche des yeux le meneur 3h30 mais je ne vois qu’un ballon 4h30, placé étrangement parmi les premiers coureurs. Je suis placé un peu après le virage qui mène au pont de Monteclivete d’où sera donné le départ mais je n’arrive pas à me situer. Suis-je parmi les coureurs qui visent 3h00, 3h15 ou 3h30 ? Rien ne le montre. Le départ est imminent et toujours pas de meneur en vue, je vais être livré à moi-même cette fois-ci. Il ne reste que quelques minutes avant le signal du starter lorsqu’un coureur se rapproche énergiquement en fendant la foule. C’est le meneur 3h15 qui n’a ni ballon, ni flamme attachés derrière le dos mais tient à la main une pancarte marquée 3h15 ! Niveau confort de course, j’ai vu mieux.

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Le meneur 3h15 et sa pancarte à la main !)

9h, le départ est donné. Je mets 57s pour franchir la ligne de départ. Nous enjambons le Puente de Monteclivete rempli de coureurs et ce n’est qu’après le virage qui mène sur le Paseo de la Alameda que chaque coureur peut prendre son rythme de croisière. La météo est idéale, avec une température de 9/10° qui montera jusqu’à 16° et un ciel nuageux qui fait place à de plus de plus de bleu.

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Départ du marathon sur le pont de gauche et du 10km sur celui de droite.

Km1 à 5 : 24’12
C’est bien plus rapide que mon tableau de marche prévu mais 2 facteurs m’incitent a continuer sur ce rythme : ma FC n’a pas encore dépassé les 79% sur les 5 premiers km et j’ai trouvé en chemin des compagnons de route, un trio de coureuses italiennes qui semblent être sur les mêmes allures que moi avec une foulée courte et économique proche de la mienne. J’ai trouvé mon meneur sub 3h30 !
C’est vers le km4, sur la Calle de Eugenia Vines, que nous aurons l’occasion d’admirer la mer sur notre droite.

Km5 à 10 : 23’48
Presque 1mn de moins sur cette tranche qu’à Berlin en 2012 (24’42)! Une des 3 transalpines qui m’accompagnent, Daniela Zedda pour ne pas la nommer, semble plus facile que ses compatriotes ; les faits me donneront raison un peu plus tard.
Le km 7 est marqué par un virage en épingle à cheveux, ce qui nous permet de croiser d’autres concurrents sur l’avenida de los Naranjos. Je passe le 10e km en 48’00 avec une FC moyenne de 81% FCM.

Km10 à 15 : 23’52
Je maintiens toujours une allure constante en compagnie de mes « hases » italiennes. Je décroche parfois, en prenant plus de temps sur chaque ravito mais je reviens toujours progressivement dans leur sillage. Il m’arrive quelques fois de les précéder selon le relief de la route. Nous longeons les jardins du roi au km15 que nous passons en 1h11’52.

Km15 à 21.097 : 29’02
Le tronçon le plus rapide de mon marathon avec 12,6 km/h de moyenne !
La ville de Valence n’étant pas trop étendue, certaines avenues son empruntées 2 fois mais en sens inverse. Ainsi les km 18 et 19 nous refont passer par l’Avenida Blasco Ibanez sur laquelle nous avions déjà couru aux km10 et 11, puis le km 20 sur la Calle Luis Peixo déjà foulée lors du 9e km et au km 21 sur l‘Avenida de los Naranjos, prise au 5e km.
Nous franchissons le tapis du semi-marathon en 1h41’51 (1h40’54en réel !). Là, je repense à mon ami et partenaire d’entraînement Roulio qui ne cesse de me répéter que pour battre ses RP, il faut se rentrer dedans, prendre des risques. Ses paroles ressurgissent et au vu de mes temps de passage je me dis que c’est peut être aujourd’hui que …. mais toujours avec une marge de sécurité qui caractérise ma prudence, excessive penseront certains.

Km 21.097 à 25 : 18’43
Je maintiens toujours mon allure (12,57km/h de moyenne) mais je sens déjà quelques gênes à l’intérieur de la cuisse droite. Daniela, confirmant l’impression d’aisance que j’avais entr’aperçue, en a profité pour se faire la malle ; je ne la reverrai plus.

Km 25 à 35 : 49’06 C’est à peu près à partir du 25e km que l’engouement du public, déjà bien présent jusque-là, va davantage monter en intensité pour ne plus jamais faiblir et ce, jusqu’à la fin. Une pluie torrentielle de « Venga ! » « Vamos ! » « Animo ! » s’abat sur notre passage. Nous longeons le parc Turia sur 2km par le Paseo de la Alameda avant de tourner à gauche sur le puente del Real et passer sur l’autre rive. C’est un peu avant le km 28, au bout de la calle La Paz, que nous apercevons la Cathédrale qui se dresse sur la placa de la Reina à notre droite.

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Plaça de la Reina et la cathédrale

Hélas, nous n’avons que peu le temps de l’admirer car il faut déjà tourner à gauche sur la Carrer de San Vicente Martir, faux-plat légèrement montant que nous avions repéré le vendredi avec Nicolas. Ce passage, que je redoutais tant parce que situé au 28e km, ne me posera, ô bonne surprise, pas plus de difficulté que ça. Nous traversons la plus grande place de Valence, la Plaça de l’Ajuntement, de forme triangulaire, sur laquelle se tiennent la mairie, la poste principale et une superbe fontaine au milieu. Au bout, nous débouchons sur la Calle Xàtiva que nous prenons sur la droite, laissant à notre gauche la gare du nord ainsi que les arènes juste à côté. La foule est toujours aussi dense et bruyante ; j’aurais vraiment manqué quelque chose en me munissant de ma musique. C’est au 30e que nous passons devant les tours de Quart. Ces tours jumelles faisaient partie de la muraille médiévale qui protégeait la cité de Valence. Le style des tours appartient au style gothique militaire tardif, imitant les tours ou arc de Triomphe du ‘Castell Nuevo’ de Naples. Ces tours ont dû traverser la guerre de Succession, celle d’Indépendance contre les Français, la Révolution Cantonale et la guerre civile espagnole. On peut voir encore dans leurs murs épais les trous des impacts provoqués par les boulets de canon de la guerre d’Indépendance.

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Les tours de Quart
Il n’ y a bizarrement pas de tapis de contrôle de temps au km30! Ma vitesse moyenne va perdre 0,3km/h entre le 25e et le 35e km. Le marathon commence vraiment maintenant ; mes jambes commencent à me l’expliquer. Nous quittons la vieille ville pour repasser de nouveau sur la rive gauche par le Puente de las Artes. Des douleurs en bas du dos surgissent régulièrement. Dans ces moments-là, je me concentre sur ma foulée et sur le relâchement, ce qui semble assez bien marcher. Ma FC moyenne est passée à 85% mais rien d’alarmant à ce stade avancé de la course.
Après avoir longé le Bioparc de Cabecera (zoo) au km 34, nous franchissons le tapis du 35e km en 2h49’40 (2h53’09 à Berlin 2012). Je suis sur les bases d’un nouveau record personnel, je dois continuer, Je n’ai plus le choix. Cependant, je ne veux prendre aucun risque et c’est sur une idée mûrement réfléchie depuis quelques kilomètres déjà que j’ai décidé de « soigner » mon dernier ravitaillement du km 35 en m’arrêtant plus longuement que lors des 6 ravitaillements précédents (j’ai l’intention de ne rien prendre au 40e). Jusque là, je n’ai marché qu’ la boisson glucosée, j’ajoute cette fois-ci un petit verre d’eau. En sortant des tables, je vois passer Emilia (Minnai), une de mes « copines » italiennes que j’avais fini par lâcher. Je la prends en chasse, toujours progressivement, puis la dépasse. Nous ne nous recroiserons plus.

Km 35 à 40 : 25’07
J’ai encore ralenti. Je passe pour le première fois sous les 12km/h de moyenne, 11,94 précisément sur cette portion. Je me dis que si j’arrive au km 38 sans trop laisser de plumes, il ne pourra plus rien m’arriver.
Le soleil est de plus en plus présent mais il ne fait pas assez chaud pour me ruer sous le brumisateur installé au km 37,5 que je contourne. Nous repassons devant la gare du nord et les arènes vers le 39e km. C’est gagné ! La foule est toujours présente et se fait bien entendre. Je franchis le tapis du 40e km en 3h14’57 (3h18’01 à Berlin 2012).

Km 40 à 42,195 : 10’17
A cet instant de la course, j’ai presque 4mn d’avance sur mon record et il me reste manifestement encore assez de forces pour accélérer sur le final puisque j’augmente ma vitesse de presque 1 km/h (12,8 de moyenne). Sur l’avenida Jacinto Benavente qui surplombe le parc de la Turia, on aperçoit au loin la cité des Arts & Sciences qui se rapproche à chaque foulée. Le public espagnol est vraiment extra et je vis un marathon magnifique. Je ne regrette pas mon absence de Boulogne-Billancourt. Virage à gauche et descente vers l’arrivée qui se trouve en contrebas. Je veux profiter de cette magnifique arrivée mais tout va trop vite à présent. Je pénètre sur le tapis bleu pour les 195 derniers mètres. Nous courons sur l’eau ! Le long du tapis sont postés de nombreux bénévoles qui nous applaudissent. Merci à eux.

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Mon arrivée (dossard 4048) – photo de Nicolas Mufraggi

Je franchis le portique en 3h24’07, temps réel et RP de l’ère « Eric mark II » (les 3h22 du marathon d’Argentan 88 appartiennent à une autre époque). Je mets 1’22 de plus sur le second semi, ce qui n’est pas dramatique mais déroge à mes principes qui prônent le ‘negative split’. Pour l’anecdote, Daniela termine devant moi en 3h22’21 et Emilia derrière en 3’25’17. Bravo à elles.

J’ai pris un tel plaisir que dès la ligne passée, je pense à mon pote Nico qui a dû s’éclater à faire son sub 3h! Je le rejoins à l’endroit que nous avions fixé auparavant. Il m’annonce qu’il a dû renoncer au 15e km, suite à une douleur au genou survenue dès le 3e km. Je suis vraiment déçu pour lui. Nicolas pense déjà à revenir le 16 novembre prochain car il a une revanche à prendre et il n’est pas impossible que je l’accompagne de nouveau tant ce marathon m’a séduit.
Son parcours plat (pour cette 33e édition, Kenny Felix Kipkeoi vient de courir le marathon le plus rapide sur le sol espagnol en 2h07’14 !), des conditions météo idéales, un beau bitume, une super ambiance, un prix décent font du marathon de Valence une épreuve très attractive.
Amis coureurs, si vous cherchez un marathon de fin d’automne avec le désir de changer un peu de La Rochelle ou de Nice-Cannes, je vous recommande vivement Valence.

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Nombre de coureurs par Nationalités et % du total général.


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