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Un intellectuel et un rappeur le disent : DON’T PANIK !

Par Citoyenhmida

Pascal BONIFACE, directeur de l’I.R.I.S. Paris, dont on connait le parcours universitaire  et le courage  intellectuel,  n’a plus rien à prouver : il assume ses prises de position qui lui valent l’anathème des médias de beaucoup de ses confrères et de certains médias, et même de ses frères socialistes qui l’ont exclus de du parti de la Rose après la publication d’une note interne qu’il avait adressée aux dirigeants de  Solferino en garde, en sa double qualité de militant et d’expert, pour les mettre en garde contre sa complaisance envers l’État juif et son gouvernement et soulignait les risques électoraux que cette attitude faisait courir au parti.

MEDINE, rappeur originaire d’Algérie et né  Le Havre, s’est lancé  très tôt dans le rap engagé dans la lutte contre les préjugés qui entachent la réputation du monde musulman et qui provoquent l’islamophobie. Depuis 2004, les quatre albums qu’il a sortis sont marqués par le sceau de la lutte contre “le communautarisme qui empêche tout débat sain au sain de la société française”.

Ces deux personnalités se sont rencontrées  : pourtant rien ne semblait à priori  les rapprocher, ni les origines sociales, ni la formation ni l’itinéraire. Cela a donné un long entretien publié en  octobre 2012 par les éditions Desclée de Brouwer, sous le titre de “DON’T PANIK”, du nom  de l’album de Médine paru en 2008.

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Tout au long de la discussion entre Pascal Boniface et Médine,  le lecteur pourra avoir une idée sur l’approche que le  rappeur havrais  a du problème de l’islam en France et des différents questions qu’il pose aussi bien à la communauté musulmane qu’ au reste de la communauté “laique”.

Mais beaucoup de questions, abordées par les protagonistes,  restent sans réponses, comme le cas Dieudonné ou  la place de Tarik Ramadan dans la construction du monde de Médine.

La discussion tourne parfois à un genre de règlement de compte dirigé contre telle organisation, comme “Ni putes ni soumises” ou telle presse locale ou nationale qui n’accorde pas au rap et au rappeur Médine la place qu’il estime devoir tenir.

Le spécialiste de géopolitique et le rappeur se parlent sans se raconter, sans se dévoiler : leur entretien semble manquer d’une certaine “franchise” qui aurait permis peut-être plus de profondeur dans leurs échanges.

Nous sommes loin de la “joute pédagogique, chacun tirant les vers du nez de l’autre, sans compromis ni angélisme”, comme l’écrit assez béatement Esther BENBASSA dans sa préface.

Pourquoi Pascal Boniface s’est-il prêté à cet exercice et dans quel but? La réponse ne semble pas évidente.

En tout cas, le livre existe et a le mérite de poser sans concession ni misérabilisme  le problème des musulmans de France.


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