Quoique ce qui m'est arrivé ces derniers temps m'ait fait l'effet de tsunamis à répétition, je préfère parler de "petits coups durs" pour deux raisons. D'une part, des choses bien plus graves se sont déjà produites dans ma vie. D'autre part, ces choses bien plus graves n'apparaîtraient que comme des détails à des personnes plus malmenées par la vie. Tout est relatif, n'est-ce pas. Comme ce qui m'arrive impacte directement mon activité d'auteur autoédité, j'en parle ici.
Le premier petit coup dur était prévu et redouté de longue date: le déménagement de l'endroit où je travaille dans le cadre de mon boulot alimentaire. Je ne vais pas trop rentrer dans les détails parce que j'ai toujours bien pris soin de différencier mes activités d'auteur de mes activités annexes, mais disons que le lieu géographique choisi, tout comme l'option de la concentration des collègues de différents horizons dans une grande tour, véritable usine à gaz, n'ont pas eu l'heur de me plaire.
On pourrait même dire que j'y étais farouchement opposé. Au point de prendre un congé sans solde de six mois renouvelable (avec possibilité de réintégration par la suite, mais dans un autre endroit). Eh oui. J'ai tendance à penser que si l'on ne souhaite pas se "victimiser" à outrance, il faut parfois prendre des décisions aussi radicales que celles qui vont à votre encontre.
L'occasion pour moi, et je n'en suis pas fâché, de repasser à temps plein sur l'écriture. La dernière période où j'étais à temps plein sur l'écriture de fiction correspond grosso modo à 2004-2006, période pour moi de préreconversion due à la raréfaction de mes articles dans la presse jeux vidéo.
Il y a environ dix ans, je pense pouvoir dire sans fanfaronnade que j'étais moins accompli en tant qu'auteur de fiction. Le fait de pouvoir défendre mes chances à plein temps en étant plus aguerri, avec environ 700 000 mots derrière moi, est un challenge assez excitant, je dois dire. J'en ai la possibilité, puisque ma femme et moi n'avons plus de prêt à rembourser pour notre petit pavillon de banlieue.
Le deuxième petit coup dur vient de ma voiture qui m'a lâché au plus mauvais moment, me forçant à annuler deux séances de dédicaces, à Fosses et à Carré-Sénart. Et cela, bien sûr, lors de l'une des périodes en théorie les plus intéressantes de l'année, juste avant Noël (en théorie, parce que cela ne se vérifie pas forcément en ce qui concerne mes ventes).
Ma femme et moi avons réagi en acquérant une nouvelle voiture d'occasion (trop de travaux sur la précédente, qui était trop usée). Et je serai en dédicace au centre Leclerc de Fosses dans le 95 ce dimanche 22 décembre, à partir de 10h00. Cette fois, il ne devrait pas y avoir d'imprévu.
Le troisième et dernier petit coup dur vient de ce qui avait suscité sur ce blog l'article l'aventure américaine : la traduction en anglais du Souffle d'Aoles, premier tome du cycle d'Ardalia, et de la nouvelle Une brève histoire d'Ardalia.
Après m'être plongé de plus en plus dans la version traduite, je me suis rendu compte, contrairement à ma première impression, que cela ne me convenait pas du tout. Parce que je ne maîtrise pas le vocabulaire de la langue anglaise comme si c'était ma langue maternelle, j'ai eu l'immense tort de ne pas me faire confiance en tant que lecteur en langue anglaise.
J'entends par là que j'ai commis la faute impardonnable de rester sur un plan purement technique en relisant le texte anglais. Je corrigeais juste les fautes de frappe, sans essayer de lire cette version comme un lecteur anglais l'aurait fait. Peu à peu, je me suis aperçu que certaines choses n'allaient pas. Graduellement, je me suis mis à comparer mon expérience de lecture à d'autres expériences de lecture en anglais.
Et là, mes yeux se sont dessillés.
Je ne souhaite pas entrer dans les détails par respect pour le premier traducteur, qui a fait son travail honnêtement, même si le résultat ne me convient pas. Comme je le lui ai expliqué par e-mail, il mérite chaque centime que je lui ai versé.
Néanmoins, son nom ne figurera pas dans la version traduite. Pour ne pas nuire à sa réputation, j'ai également retiré son nom de l'article intitulé l'aventure américaine.
J'étais dans le désarroi quand j'ai réalisé que je ne pouvais publier le roman tel quel. Heureusement, une amie auteur m'a donné un sacré coup de pouce, en me permettant de rencontrer virtuellement un auteur de langue anglaise. Elle a tout simplement fait paraître une annonce sur sa page Facebook, en disant que j'avais besoin d'aide.
La nouvelle traduction devrait me coûter environ 5000 dollars, plus un bonus de 7 dollars par heure de traduction si le livre se vend. J'ai cependant la chance de pouvoir travailler jour après jour avec cet auteur rencontré sur Facebook. Et franchement, même si je suis loin d'être un spécialiste, j'ai l'impression que ça prend très bonne tournure.
Ce qui ne préjuge pas des ventes bien sûr. J'ai toujours toutes les chances d'aller droit dans le mur à ce niveau. Disons que je considère que je ne fais pas seulement traduire mon livre, mais que je prends des cours de traduction en américain, ce qui m'évite de me dire que c'est de l'argent jeté par les fenêtres.
Il y en a pour un mois et demi à deux mois de traduction, au rythme où vont les choses.
A chacun de ces petits coups durs qui me sont tombés dessus, j'ai donc opposé une réaction. Mais parfois, il peut arriver que les messages que vous envoie la vie soient plus positifs. Par exemple, avec cet article sur le troisième tome du cycle d'Ardalia, Les Flammes de l'Immolé, par le blog Flynn SFFF.
Joyeuses fêtes de fin d'année à tous !