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Childish gambino – because the internet│troublant mais pas exaltant

Publié le 20 décembre 2013 par Acrossthedays @AcrossTheDays

Donald Glover ou plutôt son double musical Childish Gambino est venu nous livrer le 10 Décembre dernier son second album Because The Internet. 

childish gambino because the internet CHILDISH GAMBINO   BECAUSE THE INTERNET│TROUBLANT MAIS PAS EXALTANT

La première fois que j’ai découvert Childish Gambino, c’était par un ami qui m’avait fait écouter le titre « Freaks And Geeks  » en me posant la question : « Oliv, tu reconnais cette voix ? ». J’avais répondu que non et quelques instants plus tard, il me montrait le clip du morceau. Quelle ne fut pas ma surprise (en tant que grand fan de Community) de voir Troy Barnes, pardon Donald Glover, mince je veux dire Childish Gambino débitant son rap à pleins poumons. Sur le coup ça m’avait étonné, mais je n’avais absolument pas suivi ce qu’il faisait à l’époque. C’est chose faite aujourd’hui puisque; avant d’avoir écouteé Because The Internet, je suis allé tendre mes oreilles vers ses opus précédents. Mais revenons à l’essentiel c’est à dire cette galette : que vaut-elle ?

Un album ni mauvais, ni vraiment exaltant …

Beaucoup de personnes ont l’air divisés sur le cas Childish Gambino. Honnêtement j’ai eu beaucoup de mal à savoir quoi en penser. Freaks and Geek était sympathique mais sans plus, Camp fut un fiasco pour ma part lors de son écoute, Royalty (sa mixtape) possédait ses bons momentsBecause The Internet suscitait alors : curiosité et appréhension, pour tout amateur de hip-hop désirant savoir comment évolue le genre. Soyons honnête dès le départ, si l’album n’est pas mauvais (Childish Gambino possède un flow tout à fait correct, bien aidé par une bonne production sur la quasi totalité des morceaux) Because The internet possède de sacrés défauts rédhibitoires lors de l’écoute.

Tout d’abord : sa construction, il suffit de voir la tracklist pour le comprendre. En effet l’album se voit divisé en différentes parties de chiffres romains, suggérant ainsi que chaque partie correspond à un chapitre permettant le développement d’une histoire. C’est ici que le bas blesse, puisque on arrive pas à en comprendre le déroulement où s’enchaîne alors un mélange en tout genre qui forcément part dans tous les sens. Pour tout vous dire ça m’a rappelé Indicus de Kid Cudi et c’est pas vraiment un compliment…

D’autre part – et il s’agit là de la plus grande critique qu’on peut faire à Childish Gambino - Because The Internet, sonne beaucoup trop comme quelque chose de déjà vu. Les influences sont nombreuses et ça s’entend. Entre Asap Rocky sur Wordlstar, Kanye West sur Earth The Oldest Computer, Frank Ocean sur Telegraph Ave, Earl Sweatshirt pour No Exit, ou encore Chance The Rapper (qui d’ailleurs malgré sa présence en featuring ne rappe pas) sur The Worst Guy, la liste est longue…
Au final Childish Gambino apparaît comme un avatar de la scène hip-hop/pop actuelle. Flirtant avec les genres sans vraiment se fixer, l’artiste ne trouve pas sa voix, donnant alors l’impression qu’on écoute plutôt un album « d’inspirations » que quelque chose d’original.

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Malgré un thème intéressant

Because The Internet, est un album concept s’accompagnant d’un scénario de 72 pages (l’album étant alors vu comme une BO), qui défie, questionne, ce qu’est réellement l’Internet. C’est à dire comment il nous affecte: que l’on soit célèbre – tel que Donald Glover – ou juste une personne lambda possédant un smartphone. Mais surtout comment cette connectivité est en train de changer, voir altérer, la façon dont notre société pense. L’album tente de montrer comment internet a débranché les gens. Childish Gambino expliquant selon ses propres mots : sa musique comme une façon de neutraliser cet effet « néfaste ».

Pour autant si la volonté est ambitieuse, ce dernier ne va pas réellement au bouts de ses intentions (la coupure de l’album qui s’effectue en plein milieu d’un couplet sur le titre « Life The Biggest Troll » reste en travers de la gorge).
En effet, et on ne peut pas le nier, des thèmes sont abordés tels que la notion de worldstar, trolling… Mais cela reste assez fade et n’attaque pas vraiment le sujet en profondeur. Par exemple les simples questions du hater, ou encore des rapports sociaux sur l’internet, ne sont  absolument pas exploitées.

Ici, Gambino semble plutôt jouer la carte sentimentale/peur du futur, pour y exprimer un mal être profond, donnant sur l’ensemble de l’album un aspect mielleux assez lassant au final.
À trop vouloir voire les choses de façons manichéennes (internet, vous l’aurez compris équivaut au mal), l’album perd son ambition et apparaît même exagéré. Car sans internet : Childish Gambino aurait-il percé ?

Au final que penser de Because The Internet ? Intimiste ? Oui. Percutant ? Non.
Childish Gambino évolue, mais la sauce ne prend pas malgré l’ambition manifeste. Du potentiel est présent, certes, mais on ressent encore trop d’influences et pas assez de singularité. Ni mauvais, ni bon, certains titres sont plaisant à l’écoute (3005, Pink Toes, Life The Biggest Troll) mais l’ensemble ne convainc guère. À la manière d’un buzz, Because The Internet se laisse écouter mais s’oublie tout aussi vite.


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