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A découvrir à Paris actuellement : The Happy Show de Stefan Sagmeister

Publié le 22 décembre 2013 par Notsoblonde @BlogDeLaBlonde

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On en parle partout, c'est le mot qui revient sans cesse, il est sur toutes les lèvres, sur nos accessoires et vêtements : happy.

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La quête du bonheur ne s'est jamais autant affichée partout qu'aujourd'hui. Dans les magazines féminins on te vend du luxe en essayant de te convaincre qu'avec ça tu seras plus heureux, le cinéma continue de nous inonder de promesses de bonheur en tous genres et le bonheur s'affiche partout en 4x3, nouvel impératif moderne : le bonheur est tendance.

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Soit.

Passons outre le fait que cette notion est complètement galvaudée dans les publicités et articles sus-mentionnés et revenons à l'essentiel : Depuis toujours, l'Homme cherche à être heureux (souviens-toi de tes cours de philo et de l'étude des fameux "Propos sur le bonheur " d'Alain), le thème a alimenté les conversations depuis la nuit des temps et aujourd'hui, Stefan Sagmeister propose sa vision des choses dans une exposition participative actuellement présentée à la gaîté lyrique.

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("Trying to look good limits my life")

Piochant dans diverses études (on peut regretter le manque de données précises les concernant d'ailleurs mais enfin son installation y gagne en lisibilité), il propose de tenter de définir ce qu'est le bonheur aujourd'hui. 

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L'expo est ludique et basée sur la participation du visiteur (le bonheur serait-il dans l'action? on rejoint les propos d'Alain...) et réserve une large place aux surprises en tous genres. Et si le bonheur c'était de sortir de la routine et de savoir laisser entrer une part d'imprévu?

Ce qui est intéressant avec l'oeuvre que présente Stefan Sagmeister, c'est qu'elle n'a rien de didactique, chacun repart chargé de ce qu'il a bien voulu retenir de l'exposition, une simple petite maxime ("chaque sortie est une entrée") ou une palette plus fournie d'idées pour rendre son quotidien plus heureux. 

Sans proposer de recette pour accéder au bonheur (bien entendu), il livre des pistes, les résultats de ses propres expériences, de ses réflexions, allant jusqu'à se mettre en scène dans des situations "test".

Ce qui revient ceci dit tout le temps (je pense notamment à cette installation sur laquelle le visiteur, en pédalant, accède à un texte qui apparait grâce à l'énergie développée lors du pédalage) c'est l'idée que le bonheur est le fruit d'un travail.

Que la passivité ne mène à rien.

Aller vers l'autre, être ouvert aux autres, savoir donner, échanger, se questionner sans cesse : le bonheur est dans l'activité.

Et on comprend même en sortant que la définition du bonheur ou des chemins qui sont sensés y mener sont évolutifs. 

Pleins de détours. Sinueux.

Pleins de petites erreurs aussi.

Les inscriptions (manuelles) qui jalonnent l'exposition ont été réalisées par l'artiste lui-même qui n'est pas francophone, est-il précisé au bas d'un des panneaux.

Et ca tombe bien : ça justifie presque le fait qu'il y ait partout des ratures et des inversions, des erreurs corrigées ou non qui donnent à l'ensemble un aspect -au fond- très imparfait. J'en retiens que cette expo fait du bien car elle est éclairante ET déculpabilisante.

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Elle dédramatise l'erreur à notre époque où -me semble-t'il- celle-ci est de plus en plus mal acceptée. Ou elle est immédiatement critiquée, condamnée.

La crainte de mal faire qui paralyse, Stefan Sagmeister invite à la dépasser.

A se laisser aller à dessiner un animal heureux, à créer; que le résultat soit parfait n'a pas d'importance, l'idée est de se lancer.

Exploitant les moindres recoins du site, Stephan Sagmeister semble aussi penser que le bonheur est à la portée de celui qui sait regarder.

Partout.

Ouvrir les yeux et se laisser surprendre par ce qui est inattendu, voilà la clé : Dans un couloir au dessus d'une rampe, le long d'une bouche d'aération ou...Dans les toilettes de l'exposition (mais OUI!) (dont une inscription, notée à l'envers, est à déchiffrer dans le miroir)

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Tout semble dire que le bonheur viendra si nos attentes ne sont pas trop fermes.  Qu'il faut se laisser porter et accepter de se laisser surprendre :  on y revient toujours, au fond.

Cette exposition est à la fois une invitation à la légèreté et à la réflexion profonde.

C'est une invitation à l'introspection mais aussi à l'ouverture au monde.

Des notions pas si paradoxales qu'elles semblent l'être au premier abord.

L'aspect sensoriel n'a pas été négligé et on récolte par exemple, au fil de la visite, un délicieux butin (chocolat, bonbon au gingembre et boule de gomme) mais il est bien entendu également question d'amour physique, de statut familial ou encore de santé.

L'inventaire, qui ne se veut pas exhaustif balaie de nombreuses pistes. 

On ressort de là un peu plus riche , ravi de l'ingéniosité des installations, de la pertinence des réflexions même si on réalise que tout le chemin reste à défricher.

Parce qu'au fond c'est une affaire personnelle; mais les directions évoquées par l'artiste ont alimenté de nouveaux questionnements : Tout reste à faire mais le brouillard semble s'être un peu dissipé.

Tu remarqueras que j'ai tenté de ne pas trop en dévoiler, évitant même le "trop de photos" qui pourrait te priver de la surprise liée à la découverte sur place. Je n'ai vraiment qu'un conseil : file y faire un tour, tu as jusqu'au 9 mars 2014.

Je te laisse en chanson avec C2C, ça me parait approprié :

You'll never feel happy, until you even try

I need to be happy! Every, everyday!

And every night!

Everybody!

Again and again!


C2C - Happy Feat. Derek Martin (official video) par C2Cofficial


Et en glissant ici la bande-annonce d'un documentaire que je n'ai toujours pas réussi à voir mais qui éveille ma curiosité :


Le Bonheur...terre promise par docks66  

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