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Who’s That Knocking at my Door, histoire du premier long métrage de Scorsese

Publié le 23 décembre 2013 par Tempscritiques @tournezcoupez

Forcément il fallait parler dans ce cycle Scorsese des débuts du réalisateur. Retour, donc, sur le premier film du cinéaste, qui marque la naissance de deux génies : Scorsese, bien sur, mais également un certain Harvey Keitel.

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Dans une rue de New-York, et un petit clin d’œil au cinéma en arrière-plan.

Nous sommes en 1965. Martin Scorsese, alors étudiant à la New-York University, est en train de réaliser son film de fin d’études, un long métrage,  Bring on the Dancing Girls. Le projet de Scorsese coûte 7000 dollars, et a été filmé en 35mm ( !). Un budget élevé que le jeune metteur en scène peut s’offrir grâce au financement de l’université, et grâce à l’aide de sa propre famille. En novembre 65, après avoir vu la projection du film de fin d’études dans la NYU, le New York Times envoie fleurs et acclamations à Scorsese : il a alors bientôt 23 ans. Aucune distribution en salles n’est alors envisagée, pourtant c’est presque déjà un succès critique.

Pourtant, Haig Manoogian, le professeur de cinéma de Martin Scorsese, est persuadé que le film mérite un meilleur avenir. Scorsese retourne quelques scènes supplémentaires avec l’acteur principal (qui n’est autre qu’Harvey Keitel). C’est alors que Joseph Brenner accepte de s’intéresser au film. L’homme est en fait réputé pour produire et distribuer des films pornographiques, et, souhaitant embellir et diversifier son image, il propose au jeune Scorsese de distribuer son film à condition qu’il  y glisse quelques scènes de nus ou de sexe. Emballé, c’est pesé ! Scorsese apprend ce qu’est la compromission artistique, et le film est alors distribué.

En 1969, le film voit alors le jour sur les écrans New-Yorkais.

Sensualité (obligatoire)

Sensualité (obligatoire)

2013. Les cinéphiles redécouvrent avec beaucoup de plaisir ce premier long-métrage de Scorsese, qui depuis 1965 s’est permis de changer de nom. Who’s That Knocking at my Door est un portrait de rue, plus précisément d’un quartier de New-York ou grandit Martin Scorsese dans son enfance, Little Italy. Forcément très personnel, et dans un même temps artistiquement très libre. De toute évidence, Scorsese s’inspire ici des films européens et de la nouvelle vague française. Le cinéaste soigne (déjà) sa photographie, d’un noir et blanc profond, lumineux, et esthétiquement parfait. Sa bande-son, alliant énergie et efficacité. Mais surtout, il adopte des techniques de mise en scène créatives, utilisant caméra et table de montage intelligemment, tout en s’inspirant bien entendu des films ayant bercé son enfance et sa jeunesse (auxquels ils adresse quelques clins d’œils). Et comme si la naissance d’un génie ne suffisait pas, il propulse en avant, d’un pas de géant, la carrière d’Harvey Keitel, qui se voit offrir son premier grand rôle (toutes proportions gardées) au cinéma. De par son contexte et son ingéniosité, Who’s That Knockin at my Door mérite bel et bien l’admiration – voire l’adoration – cinéphilique. Même plus de quarante ans après.

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