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Bel hommage à Cocteau

Publié le 22 octobre 2013 par Morduedetheatre @_MDT_

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N'ayant pas pu assister au spectacle, j'ai demandé à une complice d'y aller pour moi afin de rendre compte de cet hommage.

Dans la magnifique salle du Théâtre du Palais-Royal, que la citation de Rabelais surplombant la scène met sous le signe du plaisir et de la gaieté : "Mieulx est de ris que de larmes escripre, 
Pour ce que rire est le propre de l'homme." j’ai pu assister à cette soirée d’hommage à Cocteau où s’entrelaçaient textes et musique.
La salle était pleine, la qualité d’écoute rare. Didier Sandre, de sa voix aux si belles intonations, a lu divers passages de La Difficulté d’être, où le poète évoque son enfance, sa fascination pour le théâtre, l’atmosphère de beauté, d’art et d’amitié qui était indispensable à sa vie, et qu’il a trouvée en particulier au Palais-Royal, où il a vécu.
La beauté régulière et frémissante de Didier Sandre, son élégance discrète et étudiée (éclat d’un gilet émeraude, cintré, sous la veste de costume…) rendent déjà hommage à ce classique qu’est au fond Cocteau. Mais c’est surtout l’art de l’acteur qui restitue l’esprit étincelant et la profonde mélancolie du poète : les textes bien choisis parcourent sa vie, son travail, ses amours, et c’est un bonheur d’entendre cette prose, une des plus belles du vingtième siècle, ces phrases diaprées, larges, mais sans enflure, d’un charme (mot qui revient dans la relation qu’entretint Cocteau avec le théâtre) incroyable. On voudrait tout retenir, tout noter, tant il y a de formules brillantes, saisissantes d’exactitude et d’originalité à la fois, toujours si visuellement évocatrices, qu’il parle du théâtre, des ennuyeux croisés à Morzine, ou du ciel au-dessus du Palais-Royal.
L’harmonie entre la littérature et la musique a contribué à la réussite de ce moment. François Chaplin a joué avec une élégance et une clarté souveraines des morceaux eux-mêmes pleins de charme et de mélancolie. Beaucoup de musique française, de contemporains de Cocteau : Satie, Poulenc, Ravel, mais aussi deux mazurkas de Chopin – je connaissais justement ce pianiste par son enregistrement remarqué des Nocturnes
J’ai le sentiment d’avoir passé une soirée rare –et pas seulement parce qu’il s’agissait d’une date unique, d’avoir célébré l’art qui transfigure la vie, avec cet hommage au poète, mort il y a 50 ans, qui n’a pas encore tout à fait la place qui lui revient. Mais peut-on panthéoniser celui qui a écrit : « Mes amis, faites semblant de pleurer, car je fais semblant de mourir » ? ♥ 


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