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Un Tabou Treize enivrant

Publié le 09 juin 2013 par Morduedetheatre @_MDT_

La-Bande-du-Tabou

Critique de La Bande du Tabou, vu le 7 juin 2013 au Théâtre 13

[ Avec Claire Barrabès, Fiona Chauvin, Sol Espeche, Antonin Meyer-Esquerré, Pascal Neyron, Yoann Parize, Lorraine de Sagazan, Jonathan Salmon, Guillaume Tarbouriech, Cédric Barbier, Delphine Dussaux, et Lucas Gaudin, dans une mise en scène de Antoine Millian ]

L'odeur du pop corn a déjà envahi la salle quand on y entre. Non, ce ne sont pas des spectateurs impolis, mais bien les acteurs qui préparent eux-même, sur scène, leur pop corn. De la musique en fond sonore, des acteurs plus qu'accueillants, et l'ambiance est déjà posée. Quelques minutes plus tard, une annonce est faite, invitant les spectateurs à partager le pop corn avant le début du spectacle. Inhabituel, mais après tout pourquoi pas ? Après ces quelques tentatives d'amadouement du public, avec passages dans les rangs et embrassades, on entre dans le vif du sujet.

Le sujet, c'est le St Germain des Prés des années 1950, et plus particulièrement un cabaret à la mode. Ce n'est pas quelque chose de scolaire, le but n'est pas de nous gaver d'informations. Juste de nous raconter une histoire à travers des chansons et des personnalités de l'époque. Devant nous, chaque comédien devient une célébrité : Gréco, Gainsbourg, Sartre, Beauvoir, Prévert, Vian, Mouloudji ... Entre les parties chantées, à quelques reprises, un peu d'Histoire nous est contée. Mais rien qui doit faire fuir. L'essentiel, c'est l'ambiance et la musique.

Et la musique, ils la maîtrisent, ils en jouent, ils en vivent. Et surtout, ils refont vivre l'ambiance de l'époque sur scène. Tous sont jeunes, plein d'entrain, plein de joie, et cet enthousiasme, cette gaieté, ils la transmettent peu à peu au public. Un sourire s'élargit de plus en plus sur mon visage. Les chansons s'enchaînent, les intermèdes amènent le rire, les chorégraphies maintiennent le rythme. Les musiciens sont excellents, et c'est surtout la pianiste qui m'a impressionnée, par tant d'aisance. Elle prend un réel plaisir à jouer, regardant ses mains de temps à autres alors que nous sommes incapables de les discerner tant elles sont rapides. Elle regarde aussi beaucoup ses camarades, entonne quelques refrains, participant pleinement aux chansons.

Mais les comédiens aussi prennent leur pied. Les personnages qu'ils incarnent semblent ressusciter sur scène. L'acteur incarnant Gainsbourg (Yoann Parize), par exemple, en fait une excellente imitation, autant dans les parties parlées que chantées, clope au bec, et un peu apathique. Pour ce qui est du mimétisme, Claire Barrabès, alias Françoise Sagan, est tout aussi professionnelle. Son personnage, à l'instar de la réalité, parle très rapidement, butant sur quelques mots, réclamant souvent du whisky. Pour ce qui est de l'inteprétation des chansons à présent, on retient tout particulièrement Sol Espeche dans Deshabillez-moi, complètement sensuel et tout simplement parfait. Enfin, tous les moments de groupe sont extrêmement réussis, comme C'est le be-bop ou encore Il n'y a plus d'après. Petit bémol peut-être à l'acteur incarnant Mouloudji, dont la technique vocale semble un peu inférieure à celle des autres : Le Déserteur qu'il aurait pu être plus touchant... Mais ce n'est qu'un détail ! Les chorégraphies ajoutent aussi quelque chose, un peu de "punch" en plus qui nous donne envie de nous lever et de danser avec eux (ce que certains chanceux pourront d'ailleurs faire à la fin du spectacle ... Mais je n'en dis pas plus).

Si la musique est omniprésente, certaines scènes inattendues et absoluments géniales se glissent dans le spectacle. Je pense particulièrement à une "danse des doigts" : un homme mime une scène uniquement avec ses doigts ... Dis comme ça, cela paraît étrange, mais le résultat est étonnant et très efficace : les applaudissements fusent. Une scène rappelant un film noir et blanc, muet, est également bien réussi. Enfin, si les allers-retours dans le public sont peut-être un peu trop fréquents, c'est que l'ambiance du spectacle "dynamique" le veut ainsi !

Le mot de "spectacle vivant" prend tout son sens en ce moment au théâtre 13. A voir ! ♥ 

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