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Les Français peuvent-il encore épargner ?

Publié le 26 décembre 2013 par Copeau @Contrepoints
Analyse

Les Français peuvent-il encore épargner ?

Publié Par Charles Sannat, le 26 décembre 2013 dans Monnaie et finance

Existe-t-il encore des solutions d’épargne pour préserver un peu de pouvoir d’achat sans risque de se faire spolier ?

Par Charles Sannat.

épargne
Confiscation de l’épargne, augmentation des tarifs bancaires… À force de tirer sur la corde, la relation de confiance entre particuliers et banques s’étiole de plus en plus et cela ressort particulièrement dans l’enquête menée pour la troisième année consécutive par l’institut de sondage IFOP pour aucoffre.com. Il apparaît qu’aux yeux des Français, réalistes, la crise n’est toujours pas finie et que nous ne sommes pas à l’abri de la faillite bancaire. Dans un tel contexte, quelles solutions d’épargne existe-t-il pour que les Français puissent préserver un peu de pouvoir d’achat sans risque de se faire spolier ?

Les pauvres n’épargnent pas et les banques n’épargnent pas les pauvres

Qui dit épargne dit banques. On peut donc partir d’elles pour parler de l’épargne des Français, ces banques qui prêtent beaucoup plus qu’elles n’ont en réserve, ces banques insolvables par rapacité, ces banques qui ont voulu jouer les apprenties sorcières avec des produits tout droit sortis de l’enfer (les CDS), ces mêmes banques qui ont truqué le taux du LIBOR sans être inquiétées outre mesure, ces banques qui ont eu droit à moult plans de sauvetage à la Lehman Brothers, mais qui elles n’ont sauvé personne… Eh bien, ces mêmes banques vont augmenter leurs tarifs en 2014, selon un article du site Les Échos (vous pouvez consulter le tableau récapitulant les hausses des tarifs bancaires en 2014 sur le site Les Échos).

De plus en plus de Français, financièrement exsangues, n’arrivent déjà pas à mettre d’argent de côté ou sont de plus en plus amenés à puiser dans leurs réserves. Si en plus les banques augmentent leurs tarifs, la cote de confiance des particuliers dans leur(s) banque(s) ne peut que dégringoler. Ce désamour se ressent de plus en plus fortement dans l’opinion publique.

Dans l’opinion : ras-le-bol des banques et l’or toujours plébiscité

Pour la troisième année consécutive, l’institut de sondage IFOP a réalisé une enquête en novembre 2013 auprès d’un échantillon de 1001 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Si ce sondage avait été effectué encore plus récemment, les chiffres seraient encore plus tranchés.

La crainte d’une faillite bancaire a ainsi légèrement augmenté cette année et concerne désormais près de 6 Français sur 10 (59%, +3 points). Parallèlement, on observe un reflux plus ou moins important s’agissant du niveau de confiance des Français à l’égard de leur propre banque (59%, -5 points en un an) et de l’euro (44%, -4 points). La confiance accordée à des institutions plus génériques, comme les banques publiques (65%) ou les banques privées traditionnelles (61%), bien que demeurant élevée, s’étiole néanmoins depuis novembre 2012 (avec des baisses respectives de 5 points).

Dans ce contexte moribond pour l’épargne des Français, l’or apparaît comme un des placements préférés. En un an, la plupart des placements classiques, jugés fiables et sécurisés (immobilier mis à part qui ne perd que 4 points) ont perdu énormément de points dans la confiance des Français : jusqu’à –19 points pour le livret d’épargne ! Comptes bancaires et assurances vie perdent quant à eux 11 et 12 points, alors que l’or, qui se place 3e dans le chart des meilleurs placements de confiance, est celui qui perd le moins de points !

Confiscation de l’épargne, nous y sommes…

Et encore, les chiffres auraient sûrement été beaucoup plus tranchés en faveur de l’or et en défaveur des autres placements si l’enquête avait été réalisée après l’annonce de la spoliation de l’épargne en cas de sauvetage des banques…

Alors que nombreux sont ceux qui se posent la question de la confiscation de l’or par l’État, avant cette étape ultime (qui ne serait hypothétiquement envisageable qu’en cas de force majeure, tel qu’une guerre), se pose la question de la confiscation de l’épargne. Et nous y voilà.

Si nous prônons le choix de l’épargne dans les métaux précieux et les actifs tangibles en général, c’est que l’épargne bancaire nous paraît plus incertaine et plus risquée depuis le tournant de la crise en 2008. C’est officiel, à partir de 2016, les épargnants seront mis à contribution : « Après la ponction des épargnants chypriotes cette année et l’idée émise par le FMI d’une supertaxe de 10% sur le patrimoine, l’Europe vient d’entériner la participation des déposants au renflouement des banques en cas de crise grave », annonce l’article de challenges.fr le 13 décembre dernier. Un accord scellé par l’Union européenne le 11 décembre dernier. Voilà ce qui nous attend avec l’Union bancaire à venir…


Sur le web.

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