Magazine Amérique latine

Le sonnet de Nouvel An de Héctor Negro [Jactance & Pinta]

Publié le 26 décembre 2013 par Jyj9icx6

Le sonnet de Nouvel An de Héctor Negro [Jactance & Pinta]

Héctor Negro, le 17 août 2011, à  l'Alliance Française de Buenos Aires
présentant avec Marcela Bublik et moi mon livre Deux cents ans après

Tous les ans à la même époque, c'est pour moi un grand plaisir (1), un plaisir gourmand oserais-je dire, entre la bûche et le champagne, de vous présenter, en version originale et en français, les vœux de ce grand poète portègne et tanguero qu'est Héctor Negro (2). Tous les ans, un sonnet digne de La Pléiade ou de Pétrarque. Quatorze alexandrins vêtus comme les princes de faubourg qu'ils sont (Nobleza de Arrabal nous aurait dit Homero Manzi, et ce pour saluer Nelly Omar, qui nous a quittés il y a quelques jours à cent deux ans).
Pour ne pas changer, cette cuvée négréenne se présente comme un excellent millésime, gouleyant à souhait. Le Bon Dieu en culotte de velours qui vous descend dans la feuille...
SONETO DESDE EL 2013 HACIA EL FUTURO
Ya van quedando restos de este trece que con dos mil arriba entra al pasado. Y mientras su final, presto acontece, le carga al que lo sigue, su legado.
Sonnet de 2013 vers le futur
Il reste bien quelques miettes de cette année 13 qui entre dans l'histoire avec deux mille autres par-dessus Mais tandis qu'elle se meurt, voici que je fais le compte sur l'ardoise de la suivante de ce qu'elle nous laisse.
Un cambalache atroz, un rejuntado de insensatez feroz se desvanece. Mientras sufrimos todo lo aguantado y apenas si salvamos lo que crece.
Un effroyable souk, un aggloméré de folie furieuse disparaît en fumée. En supportant tout ce qu'on s'est farci Nous préservons à grand peine ce qui fleurit.
Y allá sigue, eterno y barajando, el barba que invocó el candor humano: el Dios que sabe como, donde y cuando
Et là-haut, battant éternellement les cartes encore et toujours le barbu suscité par la candeur des hommes : ce Dieu qui sait quand, où et comment
te espera ese futuro que soñamos. De la cola lo estamos agarrando. No vaya a ser que venga a contramano...
Héctor Negro/ Diciembre 2013
T'attend ce futur de nos rêves. Nous le tenons par la peau des fesses. Pourvu qu'il ne s'amène pas en sens inverse...
Héctor Negro, décembre 2013 (Traduction Denise Anne Clavilier)

Le sonnet de Nouvel An de Héctor Negro [Jactance & Pinta]

Héctor Negro et moi, après la conférence
le 17 août 2011 à l'Alliance Française de Buenos Aires


(1) J'en ai hélas été privée depuis quelques années, la faute sans doute à une messagerie alors quelque peu capricieuse, qui aura mangé la commission ou qui aura confondu sonnet et spam (ignare, comme dirait l'ami Assurancetourix). Ce ne serait pas le seul tour qu'elle m'aura joué ces dernières années. (2) Héctor Negro dispose de son chapitre, avec une dizaine de textes, en vers, en prose et en vers libres, dans l'anthologie bilingue de dix poètes et paroliers que j'ai publiée chez Tarabuste Editions, à la toute fin 2010 sous le titre Deux cents ans après, le Bicentenaire de l'Argentine à travers la littérature du tango (présentation de l'ouvrage dans ce blog, en cliquant sur l'image de la couverture dans la Colonne de droite, ou sur mon site Internet, où sont rassemblés les différents moyens de vous procurer un exemplaire et même un bon de commande en version imprimable). Comme Claudio Espector aujourd'hui, Héctor Negro lui aussi a fait les frais, il y a plusieurs années, de la gestion arbitraire et "entrepreunariale" de l'actuel Gouvernement de la Ville Autonome de Buenos Aires (voir à ce sujet mon article du 20 mars 2009)

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