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Intégrale des symphonies de Beethoven par Jos Van Immerseel

Publié le 10 mai 2008 par Philippe Delaide

En cette période de commémoration mercantile de la mort d'Herbert Van Karajan, il est toujours intéressant de s'attarder sur une nouvelle intégrale des symphonies de Beethoven, cette fois avec une lecture qui se veut la plus fidèle possible des options esthétiques et de l'instrumentation de l'époque.

C'est le parti pris que prend Jos Van Immerseel depuis quelques années avec son excellent ensemble Anima eterna (cf. son enregistrement sur instruments d'époques notamment du Bolero de Ravel).

Au cabotinage, l'archi-classicisme et surtout l'ampleur orchestrale des versions du chef salzbourgeois, lui-même dans la lignée de ses maîtres germaniques, le musicien néerlandais oppose une certaine humilité et, surtout, un resserrage certain de la masse orchestrale. On passe donc d'un grand orchestre de près de 100 musiciens, avec une armée de violons à cordes métalliques, à un ensemble ne comprenant pas plus de 40 instruments anciens (cordes en boyau) et un rééquilibrage certain entre les cordes et les instruments à vent (sans parler des timbales... tonitruantes).

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C'est alors ce qui surprend le plus nos oreilles, habituées à des symphonies de Beethoven dominées par les cordes et, surtout, avec une masse orchestrale certaine. L'option plus "chambriste" de Joos Van Immerseel est sensée être la plus fidèle par rapport à celle de Beethoven lui-même quand il dirigeait ses symphonies. Il interprétait des dernières dans des salles aussi grandes que nos théâtres modernes, mais avec un orchestre deux fois plus petit... Avec une acoustique appropriée, ce n'est pas du totu un problème. Comme je l'avais indiqué dans la note du 13 décembre 2007, après avoir assisté à une belle 5ème interprétée par le même chef à la tête d'Anima Eterna, lorsque la salle permet à l'orchestre de déployer sans forcer toutes ses couleurs et son grain, on peut être conquis.

Je n'ai pas écouté toutes les symphonies de l'intégrale enregistrée chez Zig Zag Territoires. Le peu que j'ai écouté m'a moins séduit que ce concert du 12 décembre dernier. Tout cela semble moins habité. La verve de l'ensemble Anima Eterna et la qualité musicale de chaque instrumentiste sont bien là. Toutefois, les quelques éléments de la série que j'ai écoutés, avec notamment un tempo toujours très soutenu, donnent un peu l'impression d'écouter toujours la même symphonie...

Une exception toutefois, la 4ème, que je trouve plus habitée, notamment son final.

A écouter donc pour la beauté des timbres, la vivacité rythmique, un climat sonore très différent qui nous permet de découvrir ces symphonies avec d'autres couleurs. Ensuite, je vous laisse juge de ce qu'apporte une telle recherche de "véracité" dans ce vaste répertoire.

Jos Van Immerseel  m'a nettement plus conquis chez Mozart et chez Haydn (cf. note du 22 septembre 2006).

Lien direct vers le site de Zig-Zag Territoires pour en savoir plus et écouter des extraits.

Beethoven - Intégrale des symphonies de Beethoven - Les créatures de Prométhée - Coriolan - Egmont - Les Ruines d'Athènes - la Consécration de la maison - Marche turque - Anima eterna - Direction Jos Van Immerseel - Label Zig Zag Territoires.


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