Magazine Entreprise

Red Steel ou le système bancaire nippon

Publié le 27 décembre 2013 par Edelit @TransacEDHEC

En novembre dernier, la FSA (Financial Services Agency) a lancé une enquête sur les principales banques japonaises, accusées d’avoir octroyé divers prêts bancaires aux yakuzas, la fameuse mafia japonaise. Depuis, l’enquête continue et chaque jour laisse place à de nouveaux rebondissements au pays du Soleil Levant. Aujourd’hui, c’est la démission du désormais ex-président de Mizuho Financial Group, Takashi Tsukamoto qui suscite de nombreux commentaires.

Maman, c’est quoi un yakuza ?

Ce terme a pour habitude de désigner dans le langage courant n’importe quel voyou japonais, tandis qu’il représente réellement la plus grande institution de crime organisé asiatique. Les yakuzas existent depuis plus de 400 ans, vivant d’activités diverses et souvent illégales, dans les domaines du jeu, de la prostitution, du racket etc. Aujourd’hui, ils sont également présents en Allemagne et aux Etats-Unis.

De lourdes sanctions

En automne dernier la FSA, l’autorité financière du Japon, avait tenté une mise en garde contre divers établissements financiers nippons. Un mois plus tard, troisième groupe bancaire du pays, Mizuho Financial Group, a remis un rapport financier erroné à la FSA, probablement volontairement. A la suite de quoi, la FSA a ordonné la démission du président du conseil d’administration, effective en mars 2014. Mais ce n’est pas tout : la FSA a également suspendu temporairement une partie des services de prêt de Mizuho. Ces sévères sanctions interviennent car initialement, Mizuho niait tout contact avec la mafia. Pauvre stratégie car le montant prêté depuis deux ans s’élève à plusieurs centaines de milliers de dollars. C’était donc chose facile pour la FSA de prouver les torts de Mizuho.

Une triste réalité

Cependant, on ne parle que de Mizuho Financial Group car c’est un des leaders de l’économie japonaise. Mais elle n’est pas la seule banque à avoir fauté : JACCS, une filiale de Mitsubishi UFJ, a également avoué avoir des liens avec la mafia locale en fournissant des prêts aux « forces antisociales », pour ne pas dire le fâcheux terme « mafia ». Puis c’est au tour de Shinsei, une autre banque du pays, de confessé ses torts, toujours sous la forme de prêts. Voilà une nouvelle qui ne va pas rassurer les individus sur le secteur bancaire, déjà tant critiqué ces dernières années.

L’affaire est loin d’être terminée. En effet, les 2 millions de dollars de prêts représentent seulement les valeurs apparaissant dans les comptes des banques. Si ce système existe depuis deux ans, on peut facilement imaginer un montant bien supérieur. Pourtant qui peut leur en vouloir ? La mafia doit être une cliente très solvable.

Yannick Setboune


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Edelit 18215 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte