"Un avion sans elle" de Michel Bussi

Noël 1980. Un avion s'écrase sur le mont Terrible, une seule des 169 personnes à bord a survécu : un petit bébé de trois mois à peine. Hélas, ce rayon d'espoir dans l'enfer des flammes sera la cause d'une guerre entre deux familles : les Carville et les Vitral, chacune affirmant être la famille légitime du bébé. Comment démêler cette affaire sans queue ni tête à une époque où la science n'est d'aucune aide ?

Le détective privé Crédule Grand-Duc est en charge de l'affaire. Pendant 18 ans, il n'aura de cesse de chercher à découvrir la vérité. Pourtant, celle-ci sait se faire discrète... Qui est ce bébé, cette petite libellule ? Lyse-Rose de Carville ou Emilie Vitral ? La réponse est loin d'être évidente...

En 1998, Marc Vitral tente le tout pour le tout pour découvrir la vérité. Le temps lui est compté... 

Le cadavre tomba à ses pieds, presque instantanément, dans un bruit sourd.

p.180

Michel Bussi nous offre ici un concentré d'intelligence, de magie et d'horreur. Le récit est construit de manière à nous livrer les différentes facettes de l'intrigue, sans trop nous en dire, de manière à nous faire mijoter pendant 500 pages dans d'étonnantes hypothèses. Chaque chapitre suit l'action d'un personnage, à un moment précis de l'histoire. Et finalement, le roman ne couvre que 3 jours de l'aventure extraordinaire de Lylie, Marc and Cie.

Justement, parlons-en des personnages.

Marc Vitral se distingue nettement des autres par son omniprésence. "Frère" de Lylie, amoureux transi d'une illusion, il mène l'enquête grâce au carnet de notes laissé par Crédule Grand-Duc. Ce récit enchâssé dans le roman nous en apprend plus sur l'enquête initiale du détective, ses allers et retours en Turquie, ses visites aux familles, ses manigances... Bref, tout est livré sur un plateau d'argent. 

Mais la vérité se cache-t-elle véritablement dans ce déambule de rhétorique ? Rien n'est moins sûr...

Lylie est présente à chaque minute, non physiquement, mais dans l'esprit de Marc, le coeur de Marc, l'enquête de Marc et Crédule... Son ombre plane sur le roman sans qu'elle n'apparaisse tant que ça (en tant que telle j'entends). Qui est-elle vraiment ? Se pose la question de l'identité, du traumatisme de ne pas savoir. "Qui suis-je ? où vais-je ?".

Pour finir, petit tour des deux familles rivales : 

Les Carville sont riches, influents et sans pitié. Les Vitral sont pauvres, généreux et possèdent l'appui de la France dans leur quête. Clichés ? Parfois. Mais le pardon peut être accordé à Michel Bussi. Comment construire un roman de ce type, le combat de deux familles, sans les opposer du tout au tout ?

Vous l'aurez compris, l'intrigue d'Un avion sans elle est loin d'être simple. Pourtant, construite à la perfection, elle nous offre un moment magique, une immersion réussie dans la vie de Lylie. 

Je tiens à tirer mon chapeau à l'auteur, puisque le dénouement de ce roman alambiqué est, selon moi, la quintessence d'un bon roman à suspense. Je ne vous en dis pas plus, mais vraiment, lisez ce livre. Lisez-le pour la plume de Michel Bussi. Lisez-le pour les émotions fortes, le noeud à l'estomac et les larmes à l'oeil. Lisez-le, car ça en vaut le coup.