Joseph Gordon-Levitt, l’acteur le plus en vogue du tout Hollywood, nous livre cet hiver sa première réalisation : « Don Jon ». En plus de le réaliser, il le scénarise et interprète le rôle principal. Le casting se complète de Scarlett Johansson, Tony Danza, Brie Larson, Jeremy Luke ou encore Julianne Moore. « Don Jon » sortait dans nos salle françaises le 25 décembre 2013.
Synopsis : Jon Martello est un beau mec que ses amis ont surnommé Don Jon en raison de son talent pour séduire mais possède une sérieuse addiction aux films pornographiques. Barbara Sugarman est une jeune femme lumineuses bien décidée à trouver son Prince Charmant. Leur rencontre est un choc, une explosion dans la vie de chacun.
Pour sa première réalisation, Joseph Gordon-Levitt en écrit le scénario. En traitant cette thématique d’un accro aux films pornographiques, il évite le piège de parler d’un addict sexuel, chose déjà brillamment traitée dans le film « Shame » de Steve McQueen. De plus, c’est par le biais de l’humour qu’il traitera son histoire. Alors si des gags sont très bien pensés et très drôles, ce n’est pas le cas de l’ensemble. « Don Jon » se retrouve vite avec un humour lourd, pesant, voire même dérangeant. Cependant, en dehors des blagues un peu potaches et faciles, le film trouve un second souffle avec sa manière de traiter le genre de la comédie romantique. Si tous les codes et clichés sont présents, c’est pour mieux les détourner. Joseph Gordon-Levitt les utilise de manière à faire mieux passer l’idée de son film, qui est à l’opposé des comédies romantiques basiques. « Don Jon » est une sorte de fausse comédie romantique, qui cache une morale bien surprenante.
En plus de scénariser son film, Joseph Gordon-Levitt s’est offert le rôle principal. On ne peut pas dire que ce soit la meilleure idée du film. Tout comme tous les autres rôles masculins qui sont portés de manière peu honorable par leurs interprètes. Ils parodient, exagèrent, et on a comme l’impression qu’ils ont oublié toutes les leçons de jeu d’acteur. L’interprète du père de Don Jon, Tony Danza, est le meilleur exemple … Bref. C’est du côté des rôles féminins que l’on trouve de véritable pépite. Tout d’abord, Scarlett Johansson est juste extraordinaire. Elle joue la connasse sexy et vulgaire comme personne et surprend par ce jeu d’actrice qu’on ne lui connaissait pas. Ces rôles ne seront plus accordés seulement à Cameron Diaz donc. À côté, Julianne Moore continue sur la lancée et surprend, elle aussi, par son émotion et sa drôlerie. Deux actrices, deux rôles géniaux, deux femmes qui portent à elle seules le film … Faut pas compter sur les hommes sur ce coup.
On l’a compris. Joseph Gordon-Levitt écrit. Joseph Gordon-Levitt joue. Mais qu’est ce que cela donne au niveau de la réalisation menée par Joseph Gordon-Levitt ? … Et bien, ça donne de bonnes idées dans un foutoir pas possible. Le film démarre avec un habile mélange de la représentation de la femme au fil des années, accompagné de musique bien choisie. On se dit : « Ok, Joseph Gordon-Levitt a tout compris ! », et puis patatras … La réalisation devient très vite banale, et sans enjeux, malgré quelques essais ici et là, mais plus proche du clip musical que du long-métrage. La musique devient n’importe quoi avec une utilisation presque systématique pour tout et rien. On oublie très vite les quelques minutes d’espoirs que nous a laissé « Don Jon » au début de son visionnage. Cependant, il lui reste l’intelligence de narrer son histoire dans une durée très courte d’une heure et trente minutes. À vouloir trop bien faire, Joseph Gordon-Levitt rate le coche malgré une jolie fin …
« Don Jon » est un premier film brouillon où les bonnes idées de réalisation sont perdues au milieu d’un ramassis de convenance et de facilité. Reste le traitement du scénario et les actrices pour sauver le film de la catastrophe. On attendra le deuxième long-métrage de Joseph Gordon-Levitt avant de s’emballer.
Don Jon. De Joseph Gordon-Levitt. Avec Joseph Gordon-Levitt, Scarlett Johansson, Julianne Moore, Tony Danza, Glenne Headly, Brie Larson, Rob Brown, …
Sortie le 25 décembre 2013.